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L'entretien de la semaine
SABAH M'RAKACH, PSYCHOLOGUE CLINICIENNE, DIRECTRICE GENERALE DE SAB SOLUTIONS, SOCIETE SPECIALISEE EN RECRUTEMENT, EN FORMATION CONTINUE DES MANAGERS ET EN PROMOTION DE LA SANTE DU TRAVAIL «A ch
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 06 - 2013

Des couples choisissent délibérément de ne pas devenir parents. Sabah M'rakach, psychologue clinicienne, nous explique, dans cette interview qu'elle a bien voulu nous accorder, les raisons.
Soirmagazine : Le désir d'avoir des enfants est-il naturel chez les hommes et les femmes, ou est-ce la résultante de la conception de la société ?
Sabah M'rakach : De façon consciente et populaire, on parle d'assurer la relève, de laisser son héritage. Pour la femme ou pour l'homme, il s'agit probablement de se reproduire pour laisser une trace, après sa finitude, de lutter contre sa propre mortalité ; voilà comment chaque individu vit une satisfaction psychologique à travers une telle réalisation. Les artistes laissent leurs empreintes sur des œuvres, des sculptures, etc., les savants prouvent leur passage à travers leurs recherches et leurs découvertes... Le désir d'enfanter est peut-être lié à l'attachement psychoaffectif, qui est un besoin humain pour tous les âges de la vie, ou au désir de réparer ce qui a été un échec dans sa propre enfance. Une chance de le faire, mais il faut aussi avoir l'envie qu'on se projette dans une vie parentale, dans un rôle de père ou de mère.
Des couples choisissent délibérément de ne pas avoir d'enfant. Quelles sont les causes de ce choix ?
Ils le choisissent délibérément, pour un temps précis ou définitivement ? Dans le cas où ils sont dans une planification un peu mathématico-logique, cela renvoie plus à la personnalité des parents, et ainsi à leurs modes de fonctionnements mentaux vis-à-vis de la conception d'une famille (d'un système). Il peut y avoir des considérations matérielles, des projets d'études ou des raisons professionnelles qui repoussent la décision d'enfanter, pour un couple, qui a pourtant le désir commun et certain de concevoir un enfant. Par ailleurs, hormis les raisons extrinsèques (maison, stabilité financière, reconnaissance sociale, etc.), il y a aussi des motivations intrinsèques qui animent ce genre de décisions ; et ce qui est plus complexe à mettre en exergue, que ce soit pour le sujet lui-même (femme ou homme) ou bien pour le spécialiste chargé de l'exploration ou de la thérapie, quand c'est dans ce contexte. Concrètement, si on repousse l'échéance d'enfanter parce qu'on pense que notre travail est prioritaire, ou que notre père, malade, a besoin de nous, etc., ou parce qu'on doit d'abord partir en pèlerinage, peu importe ; on ne peut pas, à tous les coups, interpréter ce type de raison patente comme étant le fait de ne pas être prêt, car avoir peur, appréhender,... n'exclut pas le fait d'être prêt. On peut très bien être prêt et avoir peur quand même, on peut très bien être prêt mais être trop exigeant vis-à-vis de soi. Craindre l'échec, par exemple, paralyse beaucoup de personnes dans beaucoup de domaines. On peut être aussi en processus de gestion et hésitant, mais encore on peut être papa ou maman et ne pas se sentir tout à fait à l'aise avec la fonction, et là-dessus, beaucoup se reconnaîtront. Ainsi, le choix de ne pas enfanter recouvre moult raisons, dont la découverte ne fait toujours pas l'unanimité. Mais le pire, c'est que connaître la raison ne suffit pas à la dépasser. En fait, c'est si intime, qu'il n'y a pas de logique standard ; à chacun son rythme, à chacun son désir de devenir parent ou pas, et cela ne s'interprète pas forcément en catégorisant les gens dans des cases normal/ patho. En revanche, s'ils choisissent de ne jamais enfanter, alors oui, là aussi, il y a des raisons subjectives, telles que la peur de vieillir, la peur d'éduquer des enfants, la peur de l'accouchement, la peur d'échouer, la crainte inconsciente de raviver de vieux souvenirs, dont le refoulement permet de garder un certain équilibre.
Est-ce que ce choix a un lien avec un traumatisme durant l'enfance ?
Selon un des pionniers de la psychologie de l'enfant, Winnicot, «lorsque dans la vie d'un bébé, la mère existe d'une manière continue et vivante, cela permet à celui-ci de trouver ce sens inné de la culpabilité qui est le seul sentiment de culpabilité valable et qui constitue la source principale du besoin de réparer, de recréer et de donner». Ce choix peut autant émerger des conséquences d'une enfance perturbée qui a engendré des troubles affectifs à l'âge adulte, rendant l'investissement de la parentalité difficile, voire impossible, mais peut revêtir aussi d'autres causes telles que le féminisme. Ce choix peut aussi avoir un lien avec l'image du corps et l'image de soi, puisque la gestation y trouve lieu et place pour réussir une naissance, une maman joyeuse et contemplant le bonheur que lui procuraient ses enfants, chaque jour, disait quand même «devenir maman, c'est traumatisant», probablement a-t-elle été marquée par la souffrance de sa propre mère, et donc de son enfance, ou bien n'avait-elle pas assez mentalisé le changement opéré ?
Est-ce une forme d'égoïsme de ne pas vouloir avoir d'enfant ?
Ce n'est pas une question d'égoïsme mais plutôt une question d'expérience. Dans la dynamique de l'évolution des relations mère/enfant, on retrouve trois phases : la dépendance absolue, la dépendance relative et l'indépendance qui influent sur la constitution de l'identité et celle de la personne, et puis les raisons d'assumer un tel choix, diffère entre l'homme et la femme.
Quel regard la société porte-telle sur ces couples ?
Est-ce qu'ils sont acceptés ? Même si la conception du mariage a changé et qu'on est passé d'un modèle traditionnel de mariage, celui entre deux familles, à un mariage fondé sur l'amour entre deux individus — c'est vrai du moins dans les grandes villes d'Algérie — il est important de souligner que la société est d'abord un système... qui vit d'événements divers de la vie sociale, et avoir un enfant n'est pas un événement isolé, ou purement personnel, non ! On (votre famille, vos amis, votre employeur, votre cercle...) attend de vous que vous soyez beau, avec des manières/des comportements à tenir et à garder en société, que vous soyez au diapason de ce qu'attend de vous la société. On attend de vous aussi que vous soyiez intelligent au point de réussir professionnellement et de savoir vous reproduire, lorsqu'on regarde autour de nous, on juge souvent, assez vite, ceux qui ont fait de beaux enfants, et les autres, ceux dont les enfants ont réussi et les autres... Ceux qui ont en fait... Et les autres... Qui n'est pas en couple est presque perçu comme «anormalement constitué » et un couple qui n'enfante pas, on se demande presque pourquoi ils se sont mariés, comme si la seule raison du mariage était les enfants. Or, on s'aperçoit malheureusement que le taux de divorces est assez élevé pour démontrer qu'en faire ne sauve pas toujours le couple ! Les derniers chiffres parlent de 2 divorces sur 3 mariages.


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