Dans le sillage de la Journée mondiale de l'enfance, les secteurs concernés et le mouvement associatif continuent de se concerter sur les cas de violence contre les enfants. Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, a expliqué que les experts doivent participer à la prise en charge des phénomènes de violence à l'égard des enfants. F-Zohra B. — Alger (Le Soir) — La ministre annoncera lors de son intervention, la réactivation du Conseil national de la famille, créé en 1997, ainsi que la création d'un centre de documentation et de recherche pour collecter les informations relatives aux violences à l'égard des enfants. Mme Souad Bendjaballah dira que des équipes ont été mobilisées pour la prise en charge psychologique des familles des victimes d'enlèvement. La journée d'étude sur la protection des enfants contre la violence a permis aux participants d'attirer, encore une fois, l'attention sur la situation des enfants victimes de violence en général et des agressions sexuelles en particulier. C'est ainsi que la représentante du ministère de la Justice a mis l'accent sur les violences sexuelles qui visent aussi bien les filles que les garçons. La spécialiste mettra ainsi en garde contre le fait que les familles ont plus tendance à protéger les filles de peur des prédateurs sexuels que les garçons. Cela constitue une imprudence notera l'intervenante qui précisera que les agresseurs visent également les garçons qui, livrés à eux-mêmes dans la rue représentent des proies faciles. Pour sa part, Mme Doria Merabtine notera que l'Algérie est dotée d'outils de protection des enfants qui sont cependant à développer. «Il existe plusieurs dispositifs qui doivent, cependant, être développés et renforcés. Il s'agit donc de travailler sérieusement dans une perspective de prévention et prévenir les situations à risque pour les enfants. Ces derniers doivent disposer des moyens de se protéger eux-mêmes», explique la spécialiste notant, en outre, qu'un dialogue doit être initié avec les familles notamment et le mouvement associatif. «Il faut rendre visibles les domaines où il faut agir, la protection, c'est être aussi au plus près des enfants et les écouter», dira Mme Merabtine, précisant que la protection de l'enfance contre les violences est l'affaire de tous. Pour Mme Remki, représentante du ministère de l'Education, la violence sévit en milieu scolaire et aux abords des établissements. La violence est exercée aussi bien entre les élèves, à l'égard des enseignants que contre les élèves par les enseignants. Elle notera, cependant, l'insécurité qui règne aux abords immédiats de certains établissements. «Quand la violence est plus ou moins bien gérée et contrôlée à l'intérieur, elle se déplace à l'extérieur, aux abords immédiats de l'établissement scolaire, où les jeunes écoliers et collégiens subissent la loi des plus âgés qu'eux, d'élèves ou de personnes étrangères à l'établissement, et sont soumis à des pratiques quasi maffieuses de harcèlement des filles, de racket, de proposition/vente de stupéfiants, d'agressions physiques qui parfois touchent même les enseignants», explique la responsable. Des cas graves, relevant carrément du domaine du pénal, sont parfois enregistrés selon l'intervenante et allant des coups et blessures volontaires jusqu'aux abus sexuels voire même au meurtre. Elle rappellera de ce fait le projet de consolidation de la stratégie nationale de lutte contre la violence et les fléaux en milieu scolaire. Pour le secteur de l'éducation, il s'agit donc de renforcer le programme d'action visant la sensibilisation des élèves, des parents et des éducateurs. Et de tirer profit des expériences d'autres pays dans le traitement de ces fléaux. Il s'agira aussi de développer un mécanisme opérationnel avec les partenaires concernés et de renforcer la formation et la sensibilisation de la communauté éducative.