La convention nationale pour une Constitution pérenne, organisée par le RCD, samedi à Alger, et à laquelle ont pris par des experts maghrébins, a résolu d'élargir les échanges au niveau nord-africain. L'idée est de créer un Forum d'initiative démocratique en Afrique du Nord (Fidan). Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Les participants à la convention nationale s'attellent déjà à cette tâche, en décidant de mettre en place un comité préparatoire pour la mise en place du Fidan. Cette future instance est définie comme un espace devant abriter les débats embrassant l'ensemble de la vie publique régionale. La première session du Forum projeté sera dédiée à la mémoire de Mohamed Charfi, grand militant tunisien, qui, lit-on dans la résolution rendue publique, a voué sa vie à la démocratie, la liberté, la tolérance, l'éducation et à la solidarité nord-africaine. Cette idée généreuse de concertation nord-africaine est apparue dans «le vaste consensus pour des alternatives démocratiques revendiquant l'héritage de liberté et de justice sociale, bases des mouvements de libération nationale et assumant les valeurs de l'universalité». La contribution du RCD à la concrétisation de ce projet est indéniable. C'est grâce à son initiative qu'a été établie cette osmose entre les engagements militants nord-africains, qui se présentent en alternatives sérieuses au conglomérat des chefs d'Etat, lequel s'est fait au détriment de l'émancipation des peuples. «Les participants exhortent les élites nord-africaines à se saisir de l'initiative de la convention nationale du 29 juin pour créer une dynamique d'échange et d'entraide par la mise en place d'une instance consultative aux fins de débattre des expériences menées dans chaque pays, d'en évaluer les portées et d'envisager les meilleures convergences aux fins de relancer la réflexion autour de la construction de la fédération des Etats nord-africains préconisée dans la foulée des luttes de libération des pays de la région.» Cela étant, la convention nationale du RCD a dégagé, au plan national, des enseignements fort intéressants, comme, par exemple, l'impossibilité d'une évolution spontanée du système politique et institutionnel algérien. D'où, a noté la résolution finale, l'impératif d'engager une réflexion audacieuse pour un projet institutionnel qui installe l'Algérie dans la démocratie, la liberté, la stabilité, la transparence et le progrès social. La résolution a relevé aussi que «les conjectures et l'agitation qui accompagnent la maladie du chef de l'Etat tendent à imposer, une nouvelle fois, un candidat "du consensus" ou "un homme providentiel" en vue de baliser le terrain pour une éventuelle alternance clanique, en lieu et place d'une alternative démocratique. Cette option ne fera qu'exacerber la crise de légitimité qui frappe les institutions et aggraver la défiance, lourde de risques, qu'oppose la société à l'Etat».