Une commission d'enquête a été envoyée, il y a quelques jours, à la cimenterie de Sour-El-Ghozlane, pour «faire toute la lumière sur la situation qui prévaut actuellement au sein de l'entreprise». La décision a été prise par le premier responsable du département de l'industrie, M. Chérif Rahmani, après plusieurs jours d'arrêt des activités de cette cimenterie. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'arrêt des activités de la cimenterie de Sour-El-Ghazlane a quelque peu perturbé la production et la distribution du ciment dans la région du centre du pays, ce qui a contraint le département de l'industrie à sortir de son mutisme et à diligenter une commission d'enquête. Selon notre source, cette situation dure depuis près d'un mois et risque même de persister davantage. A l'origine de cet arrêt, un problème interne lié à la gestion de l'entreprise. Les travailleurs de la cimenterie, qui observent un arrêt de travail, se sont opposés au retour de l'ex- directeur général à la gestion des affaires de l'entreprise. Les contestataires, ouvriers et cadres, se sont opposés au retour de l'ancien gestionnaire. Pour rappel, l'ex-P-dg a été démis «momentanément» de ses fonctions à cause, dit-on, «de sa mauvaise gestion, dont la toute dernière est liée à la quantité de ciment produite au courant du mois d'avril dernier, jugée de mauvaise qualité». Or, pour l'ex-premier responsable de la cimenterie, «il s'agit d'un complot». «Depuis mon arrivée en mars 2012 à la tête de cette cimenterie, j'ai instauré la discipline et la rigueur, ce qui n'a pas plu à certains. J'ai touché à leurs intérêts et à leurs affaires», a déclaré M. Rezzagui, qui a précisé qu'il a introduit un recours auprès du ministre de l'Industrie, seul habilité, selon lui, à prendre des décisions et pas le CA du GICA. Et à propos de la qualité du ciment produit au niveau de la société en question, notre interlocuteur a nié en bloc ces accusations en confirmant que toutes les quantités produites et livrées à son niveau étaient conformes à la norme. Rappelons que le département du commerce compte introduire, prochainement, une disposition, voire un décret exécutif portant plafonnement du prix du ciment. Selon nos sources, cet article vise notamment à fixer les marges bénéficiaires des grossistes de ce matériau qui se raréfie sur le marché. A croire les dires du premier responsable de secteur du commerce, il sera question également de plafonner le prix du ciment destiné aux besoins du large public. Mais, en attendant la mise en application de cette mesure, le prix de ciment ne cesse de battre les records à la hausse sur le marché parallèle. Devant cette situation, le ministre a indiqué que des instructions ont été données au Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) pour doubler la quantité de ciment importé. Il est prévu cette année l'importation de 450 000 tonnes de ciment.