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CHER, TROP CHER LE MOUTON
Publié dans Liberté le 29 - 01 - 2004


Flambée des prix du mouton
La main invisible de la spéculation
Tout un réseau s’organise pour vendre plus cher les ovins.
La flambée des prix du mouton à la veille de la fête de l’Aïd est devenue désormais, monnaie courante sur les marchés aux bestiaux et autres points de vente. Ces dernières années, cette hausse a dépassé les limites du tolérable.
Elle oscille entre 10 000 et 3 000 DA est, en moyenne, le montant de l’augmentation en 2004 en comparaison à l’année dernière. Les prix se situent actuellement dans une fourchette de 13 600 DA et 35 000 DA. Des ovins, affichés à 40 000 DA, sont aussi proposés par les maquignons.
Les plus abordables sont disponibles à l’entreprise publique Latraco sise à l’entrée de la commune de Birtouta. Un mouton de 16 kilogrammes y est cédé à 13 600 DA. Ceux se situant entre 18 kg et 23 kg sont “côtés� respectivement entre 14 900 et 30 000 DA voire 35 000 DA.
À Latraco, souligne-t-on, il y en a pour toutes les bourses. Toutes les conditions sanitaires requises y sont respectées. La présence en permanence des vétérinaires sur les lieux confirme cette garantie. Mieux, cette unité dispose, selon son DG, M. Mihoub, d’une quantité suffisante pour satisfaire la demande en quantité et dans un bon rapport qualité/prix. Ce qui, à coup sûr, intéressera le client est cette possibilité de payer son mouton par facilité. L’acheteur peut payer 50 % du prix global à l’enlèvement de l’animal et le reste sera étalé sur deux échéances.
Latraco
Prix abordables et facilités de paiement
Le paiement de la première échéance, arrêtée à 25 %, se fera vers la fin février prochain et les 25 % restants en mars. Revenons à la flambée des prix dont l’origine est la spéculation. Il faut de prime abord prendre en compte le fait que les prix sont libres dans ce créneau commercial. Le coût est, dans la majeure partie des points de vente, négocié entre le vendeur et l’acheteur.
La bonne pluviométrie qui caractérise depuis plus de deux ans notre pays constitue l’un des facteurs de cette hausse. L’éleveur a préféré laisser son bétail s’engraisser tout le long des parcours steppiques de pâturage. En termes plus clairs, il n’a pas besoin d’autres aliments pour nourrir son cheptel d’autant plus que l’herbage existe en abondance. Plus le mouton s’engraisse, plus il pèse lourd et plus il coûte cher …Telle est la devise de l’éleveur.
Il vend séparément la carcasse et les abats et le gain sera plus important. D’où la décision de reporter la date de la vente et, par ricochet, de l’abattage des béliers à des mois plus tard. Contrairement à la période de sécheresse où il (l’éleveur) est tenu d’acheter les aliments indispensables à la survie de son bétail. Ce qui nécessite ainsi beaucoup de dépenses. Du coup, il opte pour la vente et l’abattage qui lui éviteront toute dépense supplémentaire. Traditionnellement, à la veille de la fête de l’Aïd, les prix subissent une hausse. Le mouton sur pied est cédé actuellement à plus de 800 DA le kilogramme. Cela est essentiellement dû à l’importante consommation de viande ovine et à la forte demande pendant cette période. Celle-ci
sera maintenue également jusqu’au retour des hadjis de leur pèlerinage de La Mecque. Les pèlerins utilisent cette bête pour fêter leur Hadj.
Les raisons d’une hausse
Chaque saison, la capitale devient le point de chute, par excellence, de ces moutons. Ils viennent parqués dans des camions de transport public de plusieurs wilayas. Ils arrivent de Djelfa, de Laghouat, de Médéa, de Tiaret… et se dirigent vers Alger et sa périphérie, considérées comme un marché juteux.
Ainsi, le coût du transport à partir de ces régions pourvoyeuses, la prise en charge du séjour du maquignon, ses consommations, … sont autant d’éléments pris en compte dans le calcul du prix à arrêter pour la vente. La valeur de l’ovin subit une hausse de plus de 40 %, dans une première phase, dès son arrivée à Alger. La spéculation touche aussi la botte de foin dont le prix avoisine les 300 DA.
À cela, il y a lieu d’ajouter le phénomène des intermédiaires qui n’attendent que cette occasion pour s’enrichir davantage. Ces vendeurs occasionnels achètent tout un cheptel à des éleveurs deux mois avant le jour “j�. Ils apostrophent les camions transportant les moutons, et négocient le prix pour l’achat de tout le chargement. Ce sont généralement des gens habitant la périphérie d’Alger qui disposent d’espaces larges pour le pâturage. Ces revendeurs de quelques jours, saisissent cette opportunité pour engraisser ces bêtes et les revendre à un prix double voire plus. Ces partisans du gain facile ne manquent aucunement d’opportunisme…Cet état de fait pose le problème de la filière qui n’est pas encore maîtrisée. C'est-à -dire, les activités sur le marché de la viande et du bétail ne passent pas par les circuits réglementés. Ce qui confère aux intermédiaires la liberté de mouvement loin de tout contrôle des pouvoirs publics. L’autre raison de la hausse a trait à la rareté de cette espèce animale. L’offre n’est pas aussi suffisante que l’on croit en dépit des 18 millions de têtes recensées.
Des quantités non négligeables de moutons quittent notre pays et traversent nos frontières pour atterrir chez nos voisins. Chez ces derniers, le mouton, faut-il le souligner au passage, coûte très cher. Un kilogramme de viande ovine en Tunisie est estimé à environ 1 000 DA car le niveau de vie là -bas est globalement supérieur au nôtre.
La source de cette situation, on ne peut plus embarrassante — les services de contrôle de la DCP ne peuvent intervenir puisque ces maquignons ainsi que les éleveurs ne disposent pas de registre de commerce — est, en outre, liée à la nature de ce marché fermé sur lui-même. Autrement-dit, l’Algérie n’a pas importé de moutons depuis 1990.
L’absence d’importations et par conséquent, le monopole de fait qui en découle ont minimisé les chances de réguler le marché. Les prix sont ainsi, fixés par un circuit occulte caractérisé par une authentique solidarité et une parfaite organisation entre acteurs d’un marché assez particulier où les cotations d’une véritable bourse informelle s’effectuent de jour comme de nuit devant l’œil indifférent des autorités.
B. K.
Comment acheter moins cher
L’entreprise publique Latraco a vendu, jusqu’à mardi dernier, plus de 4 000 têtes. Depuis une quinzaine de jours, cette société vend en moyenne 300 à 400 moutons quotidiennement.
Ses responsables comptent céder au moins 6 000 têtes d’ici à la veille de l’Aïd. Si la demande s’exprime davantage, ils peuvent, toutefois, atteindre les 10 000 têtes. Mieux, de par ses unités d’élevage, Latraco peut mettre sur le marché plus de 20 000 moutons. Depuis une vingtaine de jours, l’unité reçoit plus de 400 têtes/jour. La race du bélier proposé est la plus prisée, en l’occurrence “Ouled Djellal-Renbi�, qualifiée par le DG, M. Mihoub de “jolie et élégante�. L’unité de Birtouta est alimentée à partir des wilayas de Djelfa, Laghouat et Tiaret. Latraco applique des prix abordables, car elle dispose de ses propres unités d’élevage et de production végétale, de fourrage…Cette société a signé des conventions avec les œuvres sociales d’une quarantaine d’entreprises et autres institutions ainsi que les APC.
Le nombre de particuliers qui ont opté pour le mouton de Latraco est estimé à plus de 2 000 jusqu’à mardi dernier. Des vétérinaires installés
sur toutes les unités veillent au grain pour garantir une meilleure qualité y compris le jour de l’Aïd.
B. K.
Virée dans les marchés de Ouled Fayet et Baba Ali
L’ovin de toutes les saignées
A 25 000 DA la tête, en moyenne, l’augmentation est de 10 000 dinars par rapport à l’année dernière.
Les marchés habituels de moutons dans la région d’Alger étaient presque déserts, hier, pour cause de pluie. Les quelques clients téméraires qui ont osé le déplacement ont été frappés par les prix élevés des moutons pratiqués par les maquignons. Même les vendeurs occasionnels, disséminés tout le long des routes, adoptent les tarifs des éleveurs qui, à l’approche de l’Aïd augmentent le prix du mouton. Le souk d’Ouled Fayet est un véritable bourbier en ce jour de pluie, et c’est difficilement que les clients arrivent à s’y mouvoir. Un mouton moyen vaut ici 25 000 DA et les vendeurs estiment qu’ils perdent de l’argent et qu’ils cèdent les ovins à perte pour ne pas les reprendre avec eux. “Tout est cher. L’orge coûte 1 300 DA le sac de 40 kg. La paille est hors de prix. À ce rythme, je vais cesser mon activité comme des dizaines d’éleveurs de ma région à Djelfa�, affirme un vendeur rencontré à Ouled Fayet. Pour leur part, les acheteurs trouvent que les prix sont trop élevés pour les bourses moyennes. “Comment voulez-vous que je puisse faire plaisir à mes enfants lorsque un agneau de 10 kilos est proposé à  16 000 DA. Je pense que cette année je me passerai du sacrifice�, déclare un père de famille découragé par la cherté de la vie.
Des travailleurs instruits par les responsables de l’entreprise publique Latraco interdisent aux clients d’accéder à deux hangars situés tout au fond de l’exploitation. Nous réussissons à parvenir à ce “no man’s land�. Ce que nous découvrons surprend : les béliers, triés sur le volet et portant des numéros à l’oreille, sont bien surveillés par des employés. Ces derniers qui affirment acheter leurs moutons ailleurs soutiennent que ces bêtes sont réservées pour certains notables. Même les moutons qui se trouvent dans un autre hagard et qui ne portent aucun signe distinctif ne sont pas destinés à la vente, car ils sont déjà commandés par les employés de certaines sociétés qui les acquièrent par facilité. Il s’agit là de la réponse officielle puisque des travailleurs de l’unité nous conseillent d’aller voir le directeur si nous voulons acheter des béliers destinés, selon ces derniers, aux amis et aux pistonnés. Selon eux, les clients repartent les mains vides et se rabattent sur les souks où au moins ils peuvent choisir à défaut de réaliser une bonne affaire. À Baba Ali, le marché est situé sur un terrain vague situé sur un petit monticule difficile d’accès.
Les moutons sont hors de prix ici et les clients qui déchantent se résignent à acquérir une bête à leur portée.
Saïd Ibrahim.


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