Hier, aux environs de midi, des dizaines de travailleurs de la cimenterie ERCC de Sour-El-Ghozlane, à 30 kilomètres au sud de Bouira, ont observé un piquet de grève d'une heure pour manifester clairement leur refus de voir l'ex-DG reprendre ses fonctions après avoir été mis fin à ses fonctions il y a un peu plus de 15 jours. D'après des témoignages recueillis auprès des travailleurs, l'affaire du limogeage de l'ex-DG remonte au mois d'avril dernier, lorsque ce responsable et pour augmenter la production de ciment et rattraper le retard causé par deux mois d'arrêt forcé, entre le 15 janvier et le 15 mars, avait ordonné l'augmentation des ajouts qui étaient alors de 14 %, à 20 %. Or, d'après nos interlocuteurs, si la qualité du ciment de l'ERCC de Sour-El-Ghozlane était jusque-là des plus prisées avec une résistance supérieure à 42,5, l'ex-DG qui voulait augmenter la production, aurait pu augmenter le pourcentage des ajouts progressivement et avec une petite quantité jusqu'à arriver à un pourcentage équivalent réellement à 42,5 ; un pourcentage qui ne saurait normalement dépasser les 17%. Ces remarques ont été faites par les responsables de la production et ceux du service contrôle de la qualité mais, ajoutent nos interlocuteurs, l'ex-DG, grisé par son égocentrisme et n'ayant comme objectif aveuglant que l'augmentation de la production, a ordonné directement l'augmentation des ajouts vers 20 %. Résultat : les échantillons pris heure par heure et qui ont été communiqués 48 heures plus tard, ont démontré que la qualité du ciment est devenue inférieure à 42,5. Après cela et au lieu de rectifier les ajouts, l'ex-DG a persisté dans ces pourcentages pendant près de 15 jours. Aussi, ce fut tout naturellement que le laboratoire régional de Boumerdès qui a fait des prélèvements plus tard, a déclassé ce produit de ciment de Sour-El- Ghozlane. Après les résultats du laboratoire de Boumerdès, le CA a pris la décision après avoir entendu tous les protagonistes de cette affaire, de mettre fin aux fonctions de l'ex- DG de l'ERCC de Sour-El- Ghozlane, lequel, selon toujours des témoignages, dans sa tentative de sauver sa propre personne, avait incriminé le directeur de la production et le chef de service contrôle et qualité en les citant comme seuls responsables de cette mauvaise qualité constatée pendant près de quinze jours au mois d'avril, alors que la vérité est que cet ex-DG avait insisté sur les ajouts malgré les rappels et les mises en garde de ces deux responsables. Cela étant, et selon des informations parvenues aux travailleurs de l'ERCC de Sour-El-Ghozlane, l'ex-DG ne voulant pas reconnaître ses torts, essayait depuis plusieurs jours de faire intervenir ses connaissances pour regagner son poste. Aussi, la décision prise par ces travailleurs d'observer un piquet de grève d'une heure est un message clair selon eux, aux décideurs et au concerné pour leur dire que ce retour n'est plus souhaité.