L'Algérie est désormais le 139e membre du Groupe Egmont, un forum international des cellules de renseignement financier. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) L'adhésion de l'Algérie, qui a été agréée en principe en janvier dernier à Ostende, en Belgique, a été entérinée le 3 juillet dernier lors de la réunion plénière du Groupe, tenue en Afrique du Sud. L'Algérie, dont la candidature avait été parrainée par l'Egypte et la France, rejoint ainsi que 8 autres pays, les 131 membres initiaux du Groupe Egmont. Créé en 1995, le Groupe Egmont est un forum d'échange opérationnel pour les cellules de renseignement financier du monde entier. Un forum à même de permettre à ces cellules, et donc à la Cellule algérienne de traitement du renseignement financier (CTRF), de bénéficier d'une meilleure coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Une opportunité pour la CTRF d'élargir ses partenaires, de bénéficier de facilités et d'un échange d'informations optimal, de contribuer effectivement à la dynamique nationale dans ce domaine. Certes, une adhésion opportune mais aussi une reconnaissance directe de l'action de la CTRF depuis sa création, et d'autant que l'adhésion au Groupe Egmont est recommandée par les normes internationales du Groupe d'action financière (GAFI). Créée en 2002 et entrée en activité depuis 2005, la CTRF est une autorité administrative indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l'autonomie financière, placée auprès du ministre des Finances. Vocation de cette cellule, interagir avec les institutions et organes de régulation, contrôle et/ou de surveillance dans le cadre de la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. De fait, la CTRF est chargée de la collecte et du traitement des déclarations de soupçons qui lui sont transmises par des entités déclarantes (les institutions financières, les professions non financières ainsi que la Banque d'Algérie et les services du ministère des Finances) concernant des transactions ou opérations douteuses. La CTRF aura à transmettre, le cas échéant, le dossier correspondant au procureur territorialement compétent, chaque fois que les faits sont susceptibles de poursuite pénale. Notons, selon un bilan présenté en février 2013 par le président de la CTRF, Abdenour Hibouche, que la collecte de renseignements sur la base des déclarations de soupçons et des rapports transmis par les établissements financiers et par des administrations, a enregistré une courbe ascendante entre 2005 et 2011, avec quelque 3 230 déclarations de soupçons exclusivement par les banques et près de 400 transmises notamment par la Banque d'Algérie. Et cela même si l'année 2012 a enregistré une légère diminution du nombre de déclarations transmises. En outre, la CTRF avait transmis sept dossier, supposés être en lien avec le blanchiment, à la justice, avec deux en 2007, deux en 2011 et trois en 2012, outre le gel temporaire de trois opérations bancaires.