L'artiste bangladaise Farida Parveen et sa troupe ont convié le public du Théâtre régional de Batna à un voyage mystique à travers la musique soufie traditionnelle du Bengale et du Nord de l'Inde. La langue bengalie n'a pas semblé empêcher l'assistance de se laisser transporter, dimanche soir, par les élans spirituels des sonorités et des chants puisés dans les odes soufies du célèbre saint, parolier, réformateur social et penseur Fakir Lalon Shah (1774-1890). La douce musique distillée par des instruments de musique traditionnelle bangladaise (dotara, dhol, tâbla), les notes langoureuses de l'harmonium sur lequel jouait Farida, accompagnée de son mari flûtiste Gazi Abdul Hakim, ont conquis l'auditoire. Selon Pierre-Alain Baud, conseiller et traducteur de l'artiste, Parveen a chanté notamment la tolérance tant prêchée par Lalon Shah qui fut l'inspirateur de nombreux grands penseurs dont Rabindranath Tagore. La musique de Parveen est un mélange des traditions lesquelles s'incrustent des tonalités puisées d'autres cultures, arabo-islamiques notamment, conférant à son art autant de mysticisme que de popularité, a ajouté Pierre-Alain Maud avant de faire savoir qu'après Alger et Batna, Parveen se produira à Constantine. De son album Live in Holland,dont la thématique centrale est le rapport d'amour et de Ibada (adoration de Dieu) qui doit lier l'homme à son Créateur, l'artiste a chanté Emmène-moi sur l'autre rive, Si tu laisses passer le temps, tu manqueras la prière, Combien de temps faudrat- il que j'attende, Près de chez moi, se trouve la cité des miroirs et Si je pouvais attraper l'oiseau inconnu. Le concert a été organisé dans le cadre du programme spécial Ramadan élaboré par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI).