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Les fixations de M. Bouteflika
Publié dans Liberté le 05 - 04 - 2004

À quelques jours d’une élection qui aura fait couler beaucoup d’encre de toutes les couleurs, la confrontation décisive lors d’un deuxième tour se profile sérieusement. MM. Benflis et Bouteflika peuvent se retrouver sur la dernière ligne, parce que tous les candidats ont fait de bonnes prestations, captant chacun un réservoir de voix qui se négociera politiquement par la suite. Après une légère “traversée du désert�, M. Sadi semble être revenu, bonifié, dans tous les endroits où il est passé et son score peut s’avérer important, y compris en dehors de la Kabylie.
La remontée spectaculaire du secrétaire général du FLN peut s’expliquer sous deux prismes complémentaires, le premier de l’ordre du “produit� en marketing et l’autre relève des audaces politiques qu’il promet en cas de victoire. L’image du président sortant a subi une détérioration due à l’effet de saturat¦on qui banalise un sujet ou un objet à force d’être exposé. Parti en campagne beaucoup plus tôt que ses concurrents, M. Bouteflika ne pouvait donc pas dire à chaque fois du nouveau et cela l’a exposé à la redite et à se contredire sur la durée. Ainsi, son discours sur l’ANP, au fil du temps, est passé par toutes les nuances de l’arc-en-ciel sans avoir fixé dans les mémoires une tonalité dominante.
Dans la durée, il a eu un déficit de cohérence en cumulant la fatigue physique et l’usure du discours. Quant à la débauche de posters… Ses adversaires qui ont engagé leur parcours, selon le calendrier imposé par la loi, ont eu donc le temps de l’écouter avant la campagne.
Leur jeune âge et les charges présidentielles en moins ont donné à voir des images plus “reposées�, moins contrastées, à travers des séquences plus concentrées et cohérentes. Les publicistes diraient que M. Bouteflika, lui, s’est perdu dans le temps d’une trop longue séquence. Il aura terminé un marathon de plusieurs mois, épuisé, sans fixer dans les mémoires des thèmes marqueurs.
Un projet, récurrent, a cependant dominé sa campagne. Les observateurs nationaux et étrangers ont tous, jusqu'à satiété, appris son slogan lapidaire : s’il est réélu, beaucoup de journaux disparaîtront et le paysage médiatique sera celui connu depuis une décennie. Et à Sétif, il a adjoint la presse française, le colonialisme, etc.
Des incohérences inquiétantes et des fixations récurrentes. Malgré d’évidents partis pris de certains cadres administratifs, de la nonchalance de certains policiers dans les cas d’atteinte à l’ordre public, les candidats ont mobilisé des millions d’électeurs, en remplissant parfois des stades. Il restera dans les mémoires la même gestuelle, celle de 1999, de M. Bouteflika, le nombre de logements construits (tous les présidents l'ont fait et le feront), des envolées générales mais cependant rigides sur le plan politique. Chacun aura constaté l'allergie de M. Bouteflika envers des concepts tels que : démocratie, indépendance de la justice, État de droit, pluralisme syndical, etc. Il ne les prononce jamais. Pourquoi ?
Parallèlement, M. Benflis, dans son engagement 90, et M. Sadi, de son côté, prônent ouvertement l’avènement d’un audiovisuel privé. Dans l’engagement 91, M. Benflis prévoit la création d’une haute autorité de l’audiovisuel, comme il veut renforcer l’indépendance du juge. De tels chantiers qui mettraient l’Algérie en conformité avec le monde développé ne semblent pas intéresser M. Bouteflika. Pourquoi ?
Effectivement, deux conceptions de l’Algérie future ont été développées par les candidats. M. Bouteflika estime que les Algériens ne sont pas encore aptes à faire vivre le pluralisme politique et syndical. Alors, que faisaient les électeurs chez les uns et les autres ? Ses adversaires veulent impulser la construction d’un État de droit, une démocratie active et une presse libre qui trouvera, comme la classe politique et le pays, sa personnalité avec le temps, par les luttes et la pédagogie.
Ces actions volontaristes sont le propre des chefs qui ont guidé et parfois poussé leurs citoyens vers plus de progrès en cassant les archaïsmes et les conservatismes. La démocratie n’est-elle pas “un régime qui combine la pluralité des intérêts avec l’unité de la société, la liberté avec la citoyenneté, grâce à la loi qui n’a pas de principes propres autres que cette fonction de médiation et de combinaison en général limitée et fragile, mais toujours indispensable ?�
En injectant une dose massive de religieux par l’enrôlement d’imams qui s’adressent à des fidèles d’obédiences politiques diverses, M. Bouteflika remet en place la donne de l’été 1991 et celle de janvier 1992. Lorsque MM. Benflis et Sadi regardent l’avenir, le président sortant espère remettre en selle le contrôle social du pays par un islamisme intolérant, radical en exacerbant la méfiance de l’Europe à l’égard du pays.
Les dangers qui se profilent s’il est réélu ne sont plus des supputations théoriques. Certains sont déjà à l’ouvrage.
A. B.


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