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LES MUTATIONS SOCIO-POLITIQUES
Leçons du passé et perspectives d'avenir (3e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 07 - 2013


Par Dr. Mohamed Larbi Ould-Khelifa C
hercheur universitaire
Quels que soient le rang et la position, l'appel de certains à la mise à mort, maintenant et pour longtemps, du FLN avec ce qu'il recèle de bon et de mauvais ne contentera pas tant ses tenants à l'intérieur, parmi ceux qui voient ce parti comme un obstacle et un barrage au changement et au renouveau, que d'autres milieux outre-mer, qui considéreraient cette mise à mort comme une revanche avec effet rétroactif dont la mise en œuvre n'a pas été possible durant la guerre de libération et même un demi-siècle après. Le Front de libération nationale apparaît, à la veille du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération qui sera célébré l'année prochaine en 2014, comme un géant aux pieds d'argile atteint d'anémie et exténué par des luttes internes, perdu, sans boussole qui puisse le guider vers son salut et le sauver des vagues déferlantes qui menacent de le happer et lui faire perdre son passé et son avenir et le détourner de l'occasion de tirer les leçons des expériences du passé, du congrès de la Soummam à celui de Tripoli et des congrès qui ont suivi. A travers les crises à répétition qui le secouent, notamment après 1979, le Front renvoie une image expressive de ses difficultés de mutation politique, de l'emprise de sa base sociale et de son élite intellectuelle, de la nature des luttes de positionnement qui se mènent entre parties rivales comme si chacune de celles-ci avait sa propre qibla, en usant parfois de slogans se revendiquant du nationalisme du Front mais dont certains des objectifs répondent au souci d'assurer un équilibre entre les Zenata-Senhadja-Banou Hillal et de répartir les profits, décorations et médailles en fonction de la force de poigne. Plus désolant encore, l'entêtement que traduit le dicton bien de chez nous, selon lequel «nôtre âne est meilleur que votre cheval». Nous ne devons pas être injuste à l'endroit du Front qui compte des femmes et des hommes fidèles et sincères, lorsque l'on sait que celui-ci est l'une des victimes d'une classe politique dont la majorité de sa composante a été très tôt orpheline dans une société en quête de référents consensuels qui puissent admettre autant l'enrichissement que le renouveau et au sein desquels peuvent coexister des courants qui considèrent l'accession au pouvoir comme un moyen et non pas comme une finalité en soi, ou simplement un moyen qui ouvre la voie aux intérêts et privilèges, uniquement à la ligue. Le terme uniquement prend ici tout son sens, la preuve ayant été établie durant ces trente dernières années que souvent les postes et responsabilités se sont conjugués aux intérêts. Les luttes acharnées passées et présentes autour des résultats issus autant du neuvième congrès que celui qui l'a précédé pour le positionnement au sein du comité central du parti, de son bureau politique et de son secrétariat général, le spectacle comi-tragique qu'il donne à voir, tout cela ne diminue en rien de l'importance de ce parti présentement et à l'avenir, au vu particulièrement du solide capital qu'il a réussi à accumuler, par la défense des idéaux de liberté et des droits légitimes des peuples dans le monde entier. Le Front reste peut-être l'une des dernières organisations politiques qui ne s'est jamais départie de cette position effective et déclarée. Ceci ne minimise en rien les observations relevées plus haut, y compris le terme «uniquement». Mais il convient d'ajouter à ces difficultés anciennes et récentes l'écart qui se creuse de plus en plus entre trois générations de 1954 à 2012, ce qui du point de vue sociologique correspond davantage à un état de cohabitation plus ou moins pacifique qu'à un état d'interactivité, outre le difficile exercice d'adaptation au multipartisme qui, selon certains, a été volontiers accepté par le Front, mais qui, selon d'autres, lui a été imposé dans l'objectif de permettre à des dizaines de partis de voir le jour, sous des appellations qui ont épuisé plusieurs fois l'alphabet de A à Z. Le Front est resté cependant la formation la plus large sous l'angle structurel, c'est-à-dire au sens appareil que certains considèrent plus proche de la Fonction publique et de sa hiérarchie bureaucratique complexe que du militantisme partisan, c'est-à-dire la propagation convaincue de ses principes et du processus qui est le sien pour assurer son développement et sa mutation démocratique. Il convient de souligner que nous ne connaissons pas du Front plus que n'en connaissent d'autres, parmi les dirigeants et militants. La réflexion suivante d'Abou Nouas s'applique parfaitement à ma personne : «Dis à celui qui de la science se prétend philosophe, tu as appris une chose et tu en ignores beaucoup.» Le second et plus récent exemple parmi le flots d'analogismes idéologiques, l'étude publiée par un journal sous le titre : Etat-Marché-Société, qui fait abstraction du peuple dans cette équation à trois éléments, comme si la société pouvait exister indépendamment de son creuset réel, c'est-à-dire les femmes et les hommes de différentes classes qui la composent. Cette vision autant que les concepts qui lui servent de fondements ne sont pas seulement une conséquence du sociologisme, c'est aussi un appel à restreindre le rôle et la place de l'Etat et de ses institutions et à libérer la société de l'état d'affrontement et d'adversité entre ce que l'auteur appelle la caserne et la société, depuis l'époque ottomane à ce jour. Ainsi, les Algériens sont restés cinq siècles environ sous la surveillance draconienne du système militaire à travers les époques, et cet affrontement perpétuel entre armée et société suggère que l'agression de 1830 n'est que l'une de ces époques.
8- Projet de société dans le manifeste de la révolution : apologie, apologie et quoi après ?
Les exemples précédemment cités ne sont que quelques échantillons d'approche fondés sur le procédé d'analogisme inspiré des hypothèses et des conclusions auxquelles l'école coloniale française en particulier, a abouti et qui ont servi de base pour nombre de nos anthropologues et sociologues. Aussi, l'une des priorités de l'édification nationale est l'intérêt qui doit être porté à la relation Etat-société, depuis les âges les plus reculés au jour d'aujourd'hui, et au véritable moteur de cette relation qui n'est autre que le peuple, avec ses trois revendications que sont la liberté, la justice dans son sens le plus large et enfin le développement et la prospérité dont la majorité du peuple a été privée pendant longtemps. Cette relation est restée limitée à des généralités empreintes de romantisme, en dépit d'une batterie de lois inspirées de la Constitution avec ses amendements successifs, et les règlements et résolutions explicatives qui ont préservé l'essence contenue dans le préambule du texte fondamental, en introduisant la dimension amazighe et non pas la composante amazighe, car dans notre pays il n'existe pas d'ethnies historiquement ou géographiquement distinctes, ni de communautés isolées ou ghettoïsées pour se prémunir de la répartition douteuse en sept races dont les pseudo-scientistes en ont fait la publicité, sous l'œil approbateur de l'administration coloniale. L'islam spirituel pur, l'arabité avec sa riche civilisation, l'amazighité avec son patrimoine culturel authentique, tout ceci fait partie de nous, tout comme nous en faisons partie. La polémique sur le projet de société se poursuit dans notre pays, certains s'interrogeant de quel projet il s'agit et pour quelle société ? A croire que les règlements et codes que l'Algérie a mis en place entre 1954 et 2012 sont nés du néant ou, qu'il s'agit d'une simple reproduction calquée sur autrui, en dehors de l'expérience historique qui s'étend sur plusieurs siècles avant et pendant la colonisation, et cinquante ans après la nouvelle naissance de l'Etat algérien. L'illusion de vide, de même que le fait que certains estiment nécessaire de commencer à zéro, par la numérotation des républiques sur le modèle appliqué outre-mer, ont conduit des pans de l'élite à diviser notre société en clans en conflit, engagés dans une lutte tragique à une étape de notre histoire contemporaine, lutte qui a coûté à l'Algérie des pertes colossales et l'a privée de nombre de ses élites créatrices et politiques, offrant ainsi à des milieux qui n'attendaient que cela, l'occasion pour rappeler les jugements racistes émis par A. Porot, ancien professeur de psychologie à l'université d'Alger sur la violence héréditaire des indigènes, prétention démentie par le spécialiste en psychiatrie F. Fanon, l'un des militants et hommes de sciences qui ont fait leur la guerre de libération et qui en retour ont étés adoptés par celle-ci, celui-là même qui a été l'artisan de la théorie de la violence révolutionnaire pour la liberté et la dignité, face à la terreur et la violence coloniale visant l'asservissement et l'humiliation, la violence révolutionnaire restant une violence légitime et nécessaire. Les circonstances personnelles actuelles ne permettent pas d'étudier les discours partisans recherchant la société algérienne, comme s'il s'agissait d'une société inconnue dans le monde d'hier et d'aujourd'hui, ni le projet de société visé aux mesures de chaque courant, étant sur ce point à égale distance, même si nous avons grandi au sein d'un même foyer et avons été élevés dans l'esprit de fidélité aux principes de celui-ci qui sont fondés sur l'unité de la patrie, de son territoire et de son peuple, et la libération constante de cette patrie autant de la tutelle culturelle et économique étrangère, de la dépendance idéologique, que des méfaits du tribalisme réactionnaire et du maraboutisme. Le Manifeste du 1er novembre 1954 a fondé le projet de société et de l'Etat algérien moderne, et il est du droit des partis et courants politiques au sein de la société civile qui gravitent autour de celui-ci, de proposer des programmes de mise en œuvre, dans le cadre général, dudit manifeste, programmes tendant à trouver des solutions aux questions actuelles et l'évolution probable dans l'avenir. 58 ans ont passé, trois générations se sont succédé sans que le manifeste ait cessé de prouver qu'il est moderne et d'avenir, qu'il n'admet ni suppression ni ajout, qu'il reflète un profond équilibre et une parfaite compréhension de ce qu'était et doit être le peuple algérien, qu'il définit les conditions d'édification de l'Etat de droit autant que les droits du citoyen de nationalité algérienne en Algérie, après la libération qu'elle qu'en soit son origine. Il n'y a en effet pas de préférence dans l'absolu entre Algérien de souche, qualificatif jamais utilisé dans le langage diplomatique officiel, et un étranger qu'elle qu'en soit la nationalité, s'il se soumet aux lois de l'Etat algérien, et aucun des leaders de la révolution n'a exigé que revanche et justice soient appliquées à l'ennemi d'hier. Le Manifeste du 1er novembre est une déclaration précoce et volontaire des droits immuables de l'être humain et du citoyen ; il se positionne clairement et sans l'ombre d'un doute en faveur de la tolérance entre religions révélées et du dialogue entre cultures, il rejette fermement toute distinction en raison de la couleur ou du genre, prône le respect des libertés individuelles et collectives et déclare son innocence face aux tortures infligées aux Algériens durant l'occupation criminelle. Les principes de la révolution algérienne ne sont ni importés ni imposés par une quelconque partie étrangère. Ces principes ont été adoptés par la majorité du peuple algérien qui a fait sienne, en ce mémorable 1er novembre 1954, cette révolution salutaire autant que libératrice de la dictature de l'occupant et des violations flagrantes des droits de l'homme dont il s'est porté coupable. La signature aujourd'hui par l'Etat de ces principes dans les forums internationaux, n'intervient ni sous pression ni par complexe. La polarisation d'outre-mer comme les antagonismes des élites après la libération et les luttes qui ont eu lieu au sein et autour du pouvoir n'ont pas permis de faire aboutir le projet de société originel et authentique, tel que défini dans le Manifeste de la révolution, d'en faire connaître la teneur hors frontières par la recherche et la confrontation, et d'en prendre soin par la créativité dans le domaine des arts et des lettres, à l'image des trois révolutions française, américaine et bolchevique dont l'objet et les objectifs ont été depuis plus de deux siècles au centre de nombreuses études et œuvres de création artistique et littéraire, prenant ainsi le statut de références universelles en dépit de ce que celles-ci ont subi de contre-coups à l'intérieur, et des pratiques contredisant totalement leurs déclarations de principe. Que ces révolutions soient l'objet d'apologie ou de critiques à l'endroit de certaines de leurs pratiques, celles-ci demeurent présentes dans nombre de productions littéraires et constituent une source de comparaison ou de référence dans la majeure partie du tiers-monde. L'intention n'est pas de formuler des reproches ni de désigner un bouc émissaire, si l'on se limite à évoquer les faits de la guerre de libération et parfois même en personnifiant ceux-ci à rappeler la guerre d'usure menée à l'intérieur entre frères d'hier et à laisser combler les vides historiques qui ont précédé et accompagné la révolution par les experts du nouveau colonialisme au cours des cinquante dernières années. Il y a cinq écrivains, à leur tête Benjamin Stora, qui se partagent avec des disciples algériens les gloires autant que les malheurs de la mémoire, pendant que d'autres chez nous se disputent à propos de détails parfois secondaires. Tout ceci a eu pour conséquence de dissiper la concentration sur le projet de société dont les fondements majeurs ont été définis par le Manifeste du 1er novembre. Certains courants ont estimé que la simple appartenance verbale à ce projet, tel un spot publicitaire ou des célébrations occasionnelles, est suffisant pour faire connaître le projet, le faire adopter et l'entourer de la crédibilité acquise par nos aînés les martyrs, sans procuration de quiconque, crédibilité qui auréole les moudjahidine fidèles aux sacrifices des martyrs, ceux-là mêmes qui ont semé avec abnégation les graines de ces sacrifices dans l'esprit des enfants et des petits-enfants.
Le changement, comment ? pourquoi ?
Nous nous demandons aujourd'hui, un demi-siècle après la libération de l'Algérie du colonialisme direct, quelles sont les grandes questions ayant un impact sur l'évolution du changement, c'est-à-dire comment se fera-t-il ? Quel est son but, autrement dit, pourquoi changeons-nous ? Pourquoi changeons-nous l'état des lieux ? Quelles sont donc les questions qui pourraient attirer l'attention des politiques et des intellectuels ou ce qu'on appelle l'intelligentsia de notre pays pour ce qui reste de cette décennie et les quelques décennies à venir ? Nous répondrons comme suit au grand questionnement précédent en énumérant des priorités ayant très probablement une dimension stratégique durable :
1- Notre unité nationale trouve sans aucun doute ses racines et ses repères dans son expérience historique ancestrale et actuelle, elle trouve appui dans une documentation scientifique ainsi que dans la création d'approches enracinant le consensus quant à ses composantes. Mais aujourd'hui, et à la lumière des changements en cours, ces repères devraient reposer davantage sur un Etat fort de son peuple et de ses institutions jouissant de la confiance des citoyens qu'il protège tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et que la majorité de ces citoyens soient convaincus de la sagesse et de la justice de ses gouvernants et fiers de porter la nationalité algérienne, tout en œuvrant avec l'Etat pour que celui-ci gagne le respect des autres nations, en sachant qu'un petit nombre de «harraga» suffit à affecter la réputation de milliers de personnes portant cette nationalité.
2- L'Algérie partage des frontières géographiques avec sept pays arabes et africains ainsi qu'une histoire culturelle et populaire commune dont l'importance s'est manifestée particulièrement durant la lutte de libération. Cette relation de partage a ensuite connu des fluctuations jusqu'aux débuts des années 1980 du siècle passé. Mais le colonialisme et ses anciens mandataires avec des appellations nouvelles ont maintenu leur forte emprise sur leurs zones d'influence notamment à l'ouest de l'Afrique. Il est derrière beaucoup de coups d'Etat et de transactions suspectes visant à piller les richesses de ces pays dans des ventes aux enchères publiques et secrètes, telle la traite des esclaves pour la construction de l'Europe et des Etats-Unis. Il serait juste de rappeler que l'Algérie a œuvré durant le demi-siècle passé à n'avoir aucun problème avec les pays voisins arabes et africains, en dépit des tentations de certains pays voisins, voire leurs tentatives de l'amputer de quelques parties de son entité qu'ils estiment gigantesques, tandis que d'autres ont tenté de la dissuader de se renforcer de crainte injustifiée que l'Algérie ne devienne la Prusse de l'Afrique avec un Kaiser conquérant, alors qu'elle ne nourrissait aucune visée agressive. Il est utile de nommer les parties par leurs noms ; que la France à travers ses cinq Républiques constitue l'un des obstacles forts qui s'est érigée contre la présence de l'Algérie sur la scène africaine et particulièrement dans l'ouest limitrophe à notre pays. Ajoutons à cela le manque d'investissement sur la réputation de la révolution et les aides importantes aux mouvements de libération, du sud jusqu'à l'ouest de l'Afrique, sans ingérence dans les affaires de ces pays après leur indépendance. L'Algérie continue sans doute à jouir du respect de ces pays et sa parole est entendue dans le concert des nations africaines. Toutefois, après l'inversement de l'équilibre des puissances depuis la fin des années 1980 et la régression du mouvement de libération et après que les apparences commémoratives du Mouvement des non-alignés et du groupe des 77 ont primé sur les positions anti-hégémoniques et anti-agression, ils ont tous oublié qu'un jour, ce même groupe a revendiqué, sur initiative de l'Algérie, un système économique médiatique juste et équitable. Quant aux autres organisations, à l'instar de l'Union africaine appelée auparavant Organisation de l'unité africaine (OUA), elles sont occupées par la série de troubles et de coups d'Etat survenus en Afrique, souvent animés par les anciens colonisateurs qui jouent le rôle de pyromanes. La Ligue arabe est quant à elle devenue l'opposé de ce que son nom indique ; elle ne réunit plus les Etats, elle appelle l'Alliance atlantique à attaquer un tel Etat membre après l'avoir étouffé puis piégé pour ensuite le détruire ou à geler l'adhésion d'un autre Etat et œuvre en secret ou même publiquement à le pousser vers la guerre civile sous prétexte de défendre les droits du peuple à la liberté et à la démocratie, comme si tous les pays membres de cette Ligue jouissaient totalement de la démocratie et des droits de l'homme et du citoyen. L'Organisation de la coopération islamique qui est la plus grande après l'Organisation des non-alignés ; ses Etats membres sont soit occupés par les soulèvements internes et les guerres fratricides, ou attendent les instructions de Washington ou de Bruxelles même pour ce qui est des relations qui les lient. Dans leurs résolutions, prédominent des préambules sans portée qui n'apportent à l'Islam et aux musulmans que des invocations de patience face à l'oppression et la délivrance par Dieu le Tout Puissant. L'Algérie n'a aucunement tenté d'imposer un quelconque leadership sur toutes ces organisations et le fait de la blâmer ou de craindre son influence et sa position dans le paysage continental, régional et international est probablement ce qu'on appelle la carte d'antécédents révolutionnaires pour la libération que le néo-colonialisme considère comme un casier judiciaire qu'il est impératif de mettre sous contrôle avec des empreintes ou un code source ouvert qui indique aussi bien au lointain qu'au proche qu'il défend sa souveraineté nationale et soutient le droit des peuples à l'auto-détermination ; et ce sont là des principes fixes, bien que certains tributaires du colonialisme chez nous et les béni oui-oui vous diront que cela appartient à des temps révolus et qu'elles sont vaines aujourd'hui et qu'il est impératif d'adopter la real policy qui nous est imposée et qu'il y a lieu de se repentir et de reconnaître la raison d'Etat, autrement dit, d'adhérer à ceux qui s'agenouillent et se prosternent devant l'hégémonie étrangère.
3- Les richesses du sol et du sous-sol de l'Algérie appartiennent au peuple algérien et à son Etat- nation ; leur dilapidation et leur cession sont un crime impardonnable, et toute menace à son exploitation est une menace au pays qui permet sinon de voir ses partenaires participer à l'exploitation de ces richesses afin de développer la production selon le taux de 49-51 et de partager le gain équitablement, ou ce qu'on appelle un partenariat (gagnant-gagnant), notamment s'il est accompagné d'un plan sérieux qui permettrait aux cadres compétents d'acquérir le savoir-faire exigé dans ce domaine vital. Bien que les techniques renouvelables en développement continu se trouvent essentiellement outre-Atlantique, outre Méditerranée et outre-Pacifique, notre opinion publique a le droit de s'interroger sur le combien et le comment de l'expérience acquise par notre pays après quelques quarante années du recouvrement par l'Etat de ses droits sur ces richesses au jour mémorable du (24/02/1971 24/02/2012) ? Y a-t-il une évaluation objective qui permettrait de déterminer les points de faiblesse et leurs causes ainsi que les points forts et la manière d'en bénéficier ?
- La corruption tentaculaire : de la lutte à la prévention institutionnelle
Nous ne faisons pas allusion ici au fléau de la corruption dans ce secteur et bien d'autres, qu'il soit apparent ou caché, et ce, pour deux raisons qui n'ont aucun rapport avec l'utilisation à des fins politiques :
Premièrement : C'est la raison la plus importante, il s'agit de prévenir le mal de ce fléau, chose qui ne peut se faire en dehors des instances de contrôle qui sont censées veiller à appliquer les lois qui protègent la société en assumant pleinement leur responsabilité ; et dans ce cas, il est naturel qu'on leur accorde une grande considération ; elles tireront les sonnettes d'alarme pour sanctionner toute personne ou groupe de personnes qui soit tenté ou manipulé à l'intérieur ou à l'extérieur, ayant la certitude qu'il ne bénéficieront ni de l'immunité ni de la protection de qui que ce soit. A ce propos, nous n'aurons de cesse de rappeler à nos collègues au sein de cette institution qu'il est préférable de ne pas faire de lois plutôt que de les faire et ne pas les appliquer car ceci affaiblira sans aucun doute l'institution et affectera la crédibilité de l'Etat. Quelle que soit l'objectivité des normes adoptées au sein de l'organisation Transparency International, la 150e position sur les 174 pays exige un traitement urgent même s'il faut recourir aux remèdes de cheval.
Deuxièmement : La condamnation de la corruption et l'identification de ses barons et de leurs complices est nécessaire sinon utile pour les médias ; c'est une pratique souhaitable pour la liberté d'expression aux fins d'aider les autres instances à mettre à nu les nids de corbeaux. Cependant, elle a un effet collatéral nuisible et négatif dont profitent les personnes de mauvaise foi pour ternir l'image de l'Algérie tout entière et dissuader ainsi les étrangers à coopérer avec elle. Il existe sans aucun doute en Algérie, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, des hommes et des femmes intègres et non souillés. Il est donc désolant de généraliser et de dire que tout le monde est corrompu et de sacrifier même ceux qui se sont dévoués pour le pays et qui ont œuvré à perfectionner leur travail sans attendre ni reconnaissance ni remerciements.
4- Le début du processus démocratique en Algérie remonte selon beaucoup d'historiens à la fin des années 1980, suite aux évènements d'octobre 1988 qui se sont étendus sur tout le territoire national. Certaines institutions de l'Etat ont payé un lourd tribut et le Front de libération nationale a été particulièrement contesté et tenu pour responsable de l'issue de la situation désastreuse du pays. Toutefois, il convient de mentionner que la cause en était d'une part la privatisation anarchique, parfois la vengeance du régime précédent, d'une part, et d'autre part, la pression de la rareté des ressources de l'Etat induites par la chute drastique des prix des hydrocarbures sur ordre des grands producteurs d'hydrocarbures au service du cartel américain et européen ainsi que l'imposition par le Fonds monétaire international d'une série de procédures relatives à l'endettement, l'austérité et le licenciement des travailleurs, l'encouragement à la privatisation et la dévaluation drastique du dinar dans un pays qui n'exporte presque rien en dehors des produits bruts, notamment les hydrocarbures.
M. L. O. K.


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