Algérie Conseil Export (ACE) est une association nationale et professionnelle, constituée d'experts, de conseillers et de formateurs. L'association vise à orienter et à accompagner les entreprises algériennes qui ambitionnent de se lancer dans l'export. Son président, Smaïl Lalmas, se confie au Soir d'Algérie : «Il faut créer un ministère du Commerce extérieur.» Le Soir d'Algérie : Quelles sont les missions de Algérie Conseil Export (ACE) en Algérie ? Smaïl Lalmas : Notre association est composée de conseillers et de formateurs à l'export. Sa mission principale est d'accompagner les entreprises qui ont un potentiel d'exportation et même celles qui exportent déjà. C'est aussi de pouvoir répondre aux besoins des entreprises en conseils et formation afin de leur permettre de maîtriser les différents aspects d'une stratégie export et à utiliser les meilleures techniques pour accéder aux marchés internationaux. Quelle est l'évolution des exportations algériennes hors hydrocarbures ? Certains experts parlent de régression des exportations hors hydrocarbures durant les trois dernières années mais en réalité, la situation est très critique et très grave. Sur le terrain, les initiatives sont très minimes. Par manque d'audace de la part les décideurs, elles ne sont que du bricolage. Une situation qui doit alerter les pouvoirs publics afin de mettre en place une stratégie pour construire quelque chose de durable. Quels sont les secteurs qui peuvent booster les exportations algériennes hors hydrocarbures ? Le développement de l'agriculture boostera la filière de l'agroalimentaire et par la même propulsera l'industrie nationale. L'export en Algérie pourra également reposer sur les produits semi-finis, les services ainsi que l'artisanat. Quelles sont donc les solutions à proposer pour concrétiser cela ? Une direction chargée des exportations au sein du ministère du Commerce demeure insuffisante. Il faut une structure dédiée exclusivement pour l'export. Ainsi, la création d'un ministère de Commerce extérieur s'impose. Il sera chargé de coordonner les différentes actions entre les acteurs concernés à travers la mise en œuvre d'une stratégie en matière de commerce extérieur. Il est également question d'une volonté politique sérieuse suivie d'une mise en place de moyens nécessaires. Pour ce faire, les différents programmes de formation, initiés par le ministère du Commerce, doivent être maintenus. Le processus doit être également renforcé par le recrutement de managers export algériens résidents à l'étranger ou étrangers et qui ont fait leur preuve à l'international. Leurs missions seront de créer et structurer des directions export dans certaines entreprises ciblées, de former des cadres locaux sur le terrain et de profiter de leur portefeuille clients et cela, bien sûr, avec l'obligation de résultat. La diplomatie économique algérienne aura aussi son rôle à jouer à travers la promotion de la production nationale dans les différents pays. Il faut tout simplement déclarer la guerre à la médiocrité. L'exportation est de booster la qualité et par la même créer de l'emploi.