A son corps défendant, la wilaya de Tizi-Ouzou aura été, avec à un degré moindre sa voisine Bouira, le territoire de prédilection où ont décidé de frapper les groupes terroristes encore en activité au nord du pays, comme cela a été souvent le cas depuis une dizaine d'années, lors du mois de Ramadhan. Après les deux attentats à la bombe, tout près d'un barrage fixe de la police à la sortie sud de Draâ-Ben-Khedda, tout juste avant le début du mois sacré, puis celui essuyé par une patrouille de la gendarmerie entre Tadmaït et Draâ-Ben-Khedda, avant que, le 30 juillet, un officier de l'ANP soit mortellement touché par la déflagration d'une bombe, peu avant la rupture du jeûne, à Tifrit-Aït-El-Hadj, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tizi-Ouzou, puis plus récemment encore, avant que des éléments de l'ANP ne soient ciblés, il y a une semaine, par un engin artisanal enfoui sur le bas-côté de la chaussée à quelques centaines de mètres de leur cantonnement, à Aït-Yahia-Moussa, une vingtaine de kilomètres de la wilaya de Tizi-Ouzou, la plus meurtrière des sorties des groupes terroristes de ce mois de Ramadhan, voire depuis le début de cette année, l'a été mardi dernier, un quart d'heure avant la rupture du jeûne. C'est, en effet, un sanglant guet-apens dans lequel est tombée une patrouille de la police dans l'agglomération d'Azeffoun, sur la route du nouvel hôpital de la ville. Selon une source sécuritaire, trois policiers, à bord d'unE Volkswagen Caddy, ont été surpris par un déluge de coups de feu croisés tirés par quatre terroristes embusqués sur les deux côtés de la chaussée. Les trois occupants du véhicule de la Sûreté nationale ont eu à peine le temps de riposter, selon la même source, avant que leurs collègues du siège de la Sûreté de daïra n'arrivent sur les lieux pour leur porter secours. L'accrochage qui s'en est suivi s'est soldé par la mise hors d'état de nuire d'un terroriste sur lequel une kalachnikov a été récupérée. Une opération de recherche a été aussitôt lancée et une partie de la ville d'Azeffoun a été totalement bouclée dans la nuit de mardi à mercredi derniers, selon des sources locales. Ainsi, cette embuscade dont ont été victimes les trois policiers d'Azeffoun, apparaît comme la plus grande ombre au tableau de la lutte antiterroriste depuis le début de cette année dans la wilaya de Tizi-Ouzou où les mouvements des groupuscules terroristes ont été des plus restreints en raison d'une pression sans fin exercée par l'ANP. En effet, sur la brèche depuis le début de l'année, notamment à travers la partie nord de la wilaya de Tizi-Ouzou, où près d'une vingtaine de terroristes ont été abattus depuis le début de cette année, principalement dans des opérations minutieusement montées tel que ce fut le cas au début du mois de mai dernier, lorsque, à l'entrée d'un village de la commune maritime d'Iflissen, des militaires ont tendu une souricière à un quatuor de terroristes repérés dans un véhicule immatriculé à Alger. L'opération menée en un temps record avait permis de mettre hors d'état de nuire l'ensemble de ce groupuscule de terroristes et de récupérer trois kalachnikovs. Ainsi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, ce sont donc près d'une vingtaine de terroristes que les militaires stationnés sur la partie nord de la wilaya ont abattus durant les cinq premiers mois de cette année. Des terroristes dont deux ont été identifiés comme étant des responsables d'Al-Qaïda, le premier connu sous le nom de «l'émir» Badache, abattu avec trois de ses acolytes lors de l'opération d'Iflissen, alors que le second répond au nom de Bouayache Amor, le responsable de Seriat Timizart, abattu lors de la première semaine du mois de mai entre Aghribs et Iflissen.