Une réunion tripartite, rassemblant le parti au pouvoir en Tunisie (Ennahda), la centrale syndicale UGTT, et l'Assemblée nationale constituante (ANC) aura lieu aujourd'hui lundi en vue de trouver une solution à la crise politique que traverse le pays après l'assassinat d'un opposant fin juillet, a indiqué l'organisation syndicale. Le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, celui du syndicat, Houcine Abassi, et le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaafar, participeront à cette rencontre, a indiqué l'UGTT dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. Cette réunion intervient après que M. Ben Jaafar ait annoncé la semaine dernière le gel des travaux de la Constituante tant que des négociations de sortie de crise incluant la coalition au pouvoir, l'opposition et les forces socio-économiques n'étaient pas lancées. Il avait demandé à l'UGTT de parrainer d'éventuels pourparlers. Le parti Ennahda a accepté mercredi la suspension des travaux de l'ANC et appelé à un dialogue avec ses adversaires pour aboutir à «un gouvernement d'union» et sortir le pays de la crise. La centrale syndicale réclame la démission du gouvernement et la mise en place d'un cabinet de technocrates depuis l'assassinat, attribué à la mouvance, du député d'opposition Mohamed Brahmi. Ennahda a jusqu'à présent rejeté cette éventualité. Par ailleurs, M. Ghannouchi a indiqué samedi sur le réseau social Facebook, avoir rencontré la présidente de l'Utica, le patronat tunisien, Wided Bouchamaoui. Le syndicat patronal demande lui aussi la mise en place d'un cabinet de technocrates. L'hétéroclite coalition d'opposition, allant de l'extrême gauche au centre droit, a pour sa part exclu toute rencontre avec Ennahda tant qu'un nouveau gouvernement n'est pas en place. Elle réclame aussi la dissolution de l'ANC et compte proposer un cabinet alternatif composé d'indépendants la semaine prochaine.