Le chef du parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie et celui du puissant syndicat UGTT se rencontreront aujourd'hui pour des pourparlers, en pleine crise politique déclenchée par l'assassinat d'un opposant fin juillet, a indiqué la centrale syndicale. L'UGTT, forte d'un demi-million d'adhérents et capable de paralyser le pays, a indiqué dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche que le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, celui du syndicat, Houcine Abassi, et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, participeront à cette rencontre. Cette réunion intervient après que M. Ben Jaâfar ait annoncé la semaine dernière le gel des travaux de la Constituante tant que des négociations de sortie de crise incluant la coalition au pouvoir, l'opposition et les forces socio-économiques n'étaient pas lancées. Il avait demandé à l'UGTT de parrainer d'éventuels pourparlers. La centrale syndicale réclame la démission du gouvernement dirigé par les islamistes et la mise en place d'un cabinet de technocrates depuis l'assassinat, attribué à la mouvance salafiste, du député d'opposition Mohamed Brahmi. Ennahda a jusqu'à présent rejeté cette éventualité. Par ailleurs, M. Ghannouchi a indiqué samedi sur sa page Facebook avoir rencontré la présidente de l'Utica, le patronat tunisien, Wided Bouchamaoui. Le syndicat patronal demande lui aussi la mise en place d'un cabinet de technocrates. L'hétéroclite coalition d'opposition, allant de l'extrême gauche au centre droit, a pour sa part exclu toute rencontre avec les islamistes d'Ennahda tant qu'un nouveau gouvernement n'était pas en place. Elle réclame aussi la dissolution de l'ANC et compte proposer la semaine prochaine un cabinet alternatif composé d'indépendants. R. I./Agences Nom Adresse email