La quinzième tripartite économique interviendra à la deuxième quinzaine du mois de septembre prochain, a-t-on appris de source sûre. Ainsi, il sera question de débattre exclusivement des questions économiques, sur lesquelles les trois partenaires, à savoir le gouvernement, l'UGTA et le patronat se sont d'ores et déjà, exprimés dans des mémorandums transmis au Premier ministre. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Il s'agira de la première tripartite de ce genre, que le successeur d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement aura à présider à la prochaine rentrée sociale. A ce propos, on indique de même source, que l'une des questions qui sera débattue lors de cette rencontre est celle relative au crédit de consommation. Nos sources ajoutent à ce propos, que le dossier est déjà finalisé et se trouve sur le bureau du Premier ministre. Il sera débattu et par voie de conséquence validé lors de cette tripartite. En d'autres termes, la question du crédit à la consommation sera évoquée dans un cadre de débat général ayant trait à la problématique de la production nationale. Ainsi, les trois partenaires de cette tripartite discuteront notamment du dossier relatif à la «réhabilitation et la relance industrielle», dont le premier responsable départemental, en l'occurrence M. Cherif Rahmani a entamé le processus depuis sa nomination à ce poste. Selon nos sources, lors de cette tripartite, le Premier ministre étalera devant ses partenaires sa vision économique pour les cinq prochaines années à travers notamment «la réintroduction, la réorganisation, l'encouragement et la consolidation du processus de la réhabilitation du secteur industriel national dans sa partie publique et privée». Il est à noter que le gouvernement Sellal a affiché sa détermination à «remettre le secteur industriel sur les rails à travers le lancement de plusieurs projets, en plus de facilitations multiples qu'il compte accorder aux porteurs de projets et investisseurs nationaux et étrangers». Sellal déterminé Ainsi, l'une des premières actions engagées dans ce sens a été l'adoption récemment de la stratégie industrielle par le gouvernement. «Nous avons tant cherché ce projet de stratégie industrielle, devenue une urgence pour la vie économique nationale», avait indiqué le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, à l'ouverture du workshop sur l'état d'investissement et d'accompagnement de l'investisseur privé organisé à Alger. Le ministre s'est montré optimiste quant aux perspectives industrielles en Algérie. Il avait dit à ce propos : «L'industrie est de retour. L'Algérie va s'industrialiser et chevaucher la troisième vague d'industrialisation dans le monde», affirmant que «l'industrie est devenue aujourd'hui la cause et l'urgence nationales et il ne peut pas y avoir d'avenir sans une industrie puissante, génératrice d'emplois, de valeur ajoutée et d'innovation pour éradiquer le marché informel et créer de la richesse». Pour y arriver, M. Rahmani a recommandé le renouvellement du modèle industriel national à travers la création et le renforcement des groupes industriels et l'orientation vers l'international, en tissant des relations de partenariat. «Nous avons lancé trois initiatives, à savoir l'appel au partenariat pour reprendre les usines à l'arrêt, l'appel aux investisseurs pour s'implanter en Algérie et la révision du rôle de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) qui doit, désormais, se dégager de son rôle d'administrateur pour accompagner, faciliter et être aux côtés de l'investisseur», a expliqué le ministre. Retour du crédit à la consommation L'UGTA aura de forts arguments à faire valoir lors de cette tripartite, en défendant le principe du retour du crédit à la consommation, «destiné exclusivement à la production nationale (publique et privée)». L'expérience acquise lors de ces trois dernières années à travers le «marché de solidarité» qui a vu le jour un peu partout durant le mois de Ramadhan est une «preuve concrète de l'importance et de la qualité du produit local». L'idée avait été relancée par l'UGTA, et son SG avait déclaré aussitôt que «le principe a été approuvé par le gouvernement. Mieux, la demande avait alors été soutenue par les entrepreneurs algériens pour «donner un coup de fouet à la consommation des ménages et par la même occasion à l'économie algérienne en augmentant la production pour répondre à la demande». «Le retour au crédit à la consommation va booster la production nationale, à travers la consommation du produit national. Un deuxième effet sur le pouvoir d'achat des travailleurs. Un troisième effet sur l'emploi, car une entreprise qui produit a besoin de recruter. Un quatrième effet sur les salaires qui connaîtront une évolution automatique», soutient-on du côté de la Centrale syndicale. Le patron de l'UGTA précise que sa proposition pour le retour au crédit à la consommation vise exclusivement le produit national. «Moi, j'encourage la production chez nous, par éthique et par patriotisme économique», dira Sidi-Saïd qui en profite pour dénoncer la frénésie dans l'importation des produits étrangers au détriment des produits nationaux. Du côté du gouvernement on soutient l'idée tout en se posant deux conditions à son rétablissement. «Le crédit à la consommation ne doit pas mettre les ménages en situation de surendettement, la centrale des crédits, qui doit être mise en place, permettra de surveiller le niveau d'endettement des ménages et il doit bénéficier à la production nationale qu'elle soit le fait d'entreprises nationales ou en partenariat avec des étrangers».