La Tunisie demeure une destination prisée par une large majorité d'Algériens. Si certains ont préféré annuler leur réservation suite aux évènements survenus dernièrement dans ce pays, bon nombre de nos compatriotes maintiennent la destination «Tunisie» dans l'agenda de leurs vacances. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La destination Tunisie continue à attirer les Algériens. Selon l'Office du tourisme tunisien en Algérie, les postes frontaliers de l'est de l'Algérie sont bien achalandés ces derniers jours. «Juste après l'Aïd, un important flux a été constaté aux postes frontaliers algéro-tunisiens», affirme le directeur de l'Office, Bessam Ouertani. Un rush précédemment confirmé par la direction régionale des Douanes de Tébessa qui a enregistré plus de 33 000 passagers ayant emprunté depuis le mois de juillet dernier les trois postes frontaliers de la wilaya, cités par l'APS. Se référant à ses contacts avec les agences de voyages algériennes, le directeur de l'Office du tourisme tunisien assure qu'il n'y a pas eu d'annulations sur cette destination. La preuve : «Les hôtels en Tunisie affichent déjà complet». Même constat chez l'agence de voyage «Dima voyages». Selon Mourad Maoui, le chef d'agence, la demande sur la Tunisie est toujours aussi importante malgré certaines réticences. «Nous n'avons d'ailleurs enregistré aucune annulation, les gens continuent à faire des réservations pour la Tunisie», a-t-il relevé. Une destination que son agence a limité, pour cette saison, à deux seules stations balnéaires : Hammamet et Sousse. «D'habitude, nous proposons plusieurs régions de la Tunisie, mais cette fois-ci, nous avons préféré éviter les régions frontalières avec l'Algérie ainsi que Tunis», précise-t-il. Mourad Maoui est plutôt optimiste. Selon lui, la Tunisie demeure la destination «phare» des Algériens. Pourtant le tarif hôtelier est plus élevé en Tunisie qu'au Maroc ! «C'est le billet d'avion qui fait la différence. Résultat, les estivants optent le plus souvent pour la route vers la Tunisie», rappelle-t-il. Il affirme, en outre, que le nombre d'Algériens en partance vers le pays du jasmin reste stable par rapport à l'année précédente. Et cela malgré «une petite frayeur chez certains de nos clients qui ont préféré se tourner vers le Maroc, notamment Agadir où exceptionnellement les hôtels ont affiché complet», souligne-t-il encore. Pareil rush sur le Maroc, n'a jamais été enregistré précédemment, selon ce chef d'agence de voyages. Installé à Riadh El Feth, Saphir Tour ne déroge pas à la règle. Selon son P-dg, Lies Senouci, aucun désistement n'a été enregistré. Bien au contraire, assure-t-il, les échos parvenus de Tunisie soulignent le calme et la sérénité qui prévalent dans toutes les stations balnéaires. «Nous sommes face à une demande de plus en plus forte. Il y a même un surbooking sur tous les vols des deux compagnies aériennes Air Algérie et Tunis Air vers ce pays voisin alors que les hôtels tunisiens affichent déjà complet», note-t-il avec satisfaction. Pour lui, la ruée vers la Tunisie constitue une échappatoire pour les vacanciers algériens du moment que l'offre nationale est loin d'être satisfaisante. Des prévisions moins optimistes L'agence de voyages Necib Tour, elle, a des prévisions moins optimistes. Son P-dg, Djamel Necib, signale de nombreuses annulations en destination de la Tunisie. «Nous avons entamé les réservations pour la Tunisie dès le mois de mars dernier. Suite à la forte demande, nous sommes passés de 300 à 1 000 lits. Seulement à la veille de l'Aïd, de nombreuses annulations ont été effectuées. Elle ont atteint près de la moitié des réservations pour ce pays», précise-t-il. Des annulations qui interviennent selon lui, suite aux évènements récents. Des séjours au Maroc, en Turquie ou encore à la Malaisie auraient certainement fait la joie de tous ces clients réticents à se rendre en Tunisie. Malheureusement pour eux, toutes ces destinations affichent complet chez Necib Tour. Comment, alors sauver leurs vacances ? Réponse de Djamel Necib : «Tous ceux qui ont annulé leurs vacances en Tunisie se sont rabattus sur des séjours en Algérie.» Mais, encore une fois, le manque d'infrastructures hôtelières se pose avec acuité. «Tous les hôtels avec qui nous sommes conventionnés à Alger, à Annaba ainsi qu'à Oran affichent complet», regrette-t-il. Le premier responsable de Necib Tour rappelle, par ailleurs, que depuis deux ans et demi, les prix du produit Tunisie ont baissé de plus de 50%. «Même si les tarifs sont très compétitifs, les tunisiens font le maximum pour attirer les estivants et remplir leurs hôtels. Désormais leur tourisme ne dépend que des Algériens et des Libyens», dit-il.