L'amnistie g�n�rale que pr�ne Abdelaziz Bouteflika sera-t-elle plus efficace que la concorde civile qu'il a prise � bras le corps en 1999, sinon plus efficiente que la �gr�ce amnistiante� dont ont b�n�fici� les terroristes islamistes ? Et quel va �tre l'impact de cette �ni�me gr�ce dans la lutte antiterroriste ? Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Il l'a affirm� lors de son discours � la nation, le pr�sident de la R�publique se dit pr�t � pardonner aux groupes islamistes arm�s et prononcer une amnistie g�n�rale en faveur de tous �les �gar�s�. Mais il ne pourrait pardonner � ceux qui ont d�cid� de prendre les armes et de recourir � la terreur au nom de l'Islam sans s'en remettre � la volont� du peuple. Comme en 1999, cette mesure d'amnistie qui, selon son partisan, n'est pas � l'ordre du jour sera soumise � un r�f�rendum. C'est du moins ce que souhaite le chef de l'Etat qui d�fend l'id�e que la �lutte contre le terrorisme est un devoir national dont l‘objectif est d'�radiquer le crime et de mettre fin au cycle de la terreur et de la destruction des infrastructures �conomiques, des obstacles entravant le d�veloppement national et s'opposant � l'esprit de la r�conciliation globale�. Pour Abdelaziz Boutefika, la lutte contre le terrorisme est imp�rieuse parce que ce fl�au nuit consid�rablement � la r�conciliation nationale. Un concept vague qui reste un g�n�rique politique sur lequel il a b�ti l'essentiel de son programme de campagne pour les �lections pr�sidentielles d'avril 2004. Comme en 1999, le premier magistrat du pays inaugure son mandat en tendant la main aux terroristes islamistes. Il le soutient, la �concorde civile a �t�, en toute franchise, le point de d�part vers une r�conciliation plus globale…� Celle que le pr�sident de la R�publique a choisie d'annoncer en 2004, la veille de la c�l�bration du 50�me anniversaire du d�clenchement de la guerre de Lib�ration : l'amnistie g�n�rale. Un pardon qui toucherait tous ceux qui, au nom de l'islam, ont pris les armes pour massacrer leurs concitoyens. Comme en 1999, quand l'Alg�rie faisait face, toute seule, au terrorisme, en 2004 alors que le monde entier a pris conscience du danger du terrorisme islamiste, le pr�sident table sur �le repentir� pour amener la paix et la s�curit�. Le 16 octobre 1999, les Alg�riens consult�s avaient dit �oui � a concorde civile�. Une loi dont la dur�e de vie �tait de six mois. Une p�riode au cours de laquelle �les personnes impliqu�es et ayant �t� impliqu�es dans des actions de terrorisme ou de subversion qui expriment leur volont� de cesser, en toute conscience, leurs activit�s criminelles� avaient eu l'opportunit� d'une r�insertion civile au sein de la soci�t� avec l'accord des commissions de probation, qui d'ailleurs n'ont jamais vu le jour. Le manque d'enthousiasme des groupes arm�s avait amen� le pr�sident � signer la veille de l'expiration du d�lai de reddition un d�cret portant �gr�ce amnistiante�. Une curieuse disposition juridique (ni gr�ce, ni amnistie) qui exon�rait totalement les repentis de poursuites judiciaires. Quatre ans plus tard, les attentats terroristes ciblant civils et militaires endeuillent encore ce pays. Que pourrait donc apporter, de plus, l'amnistie g�n�rale que le pr�sident pr�conise pour que les groupes arm�s d�posent enfin les armes? Concernera-t-elle les centaines de jeunes Alg�riens des mouvements citoyens interpell�s et mis en d�tention pour avoir manifest� leur mal-vivre et revendiqu� le droit � un travail et � un logement ?