Le rideau est tombé vendredi dernier sur la fête du bijou d'argent d'Ath-Yenni (Tizi-Ouzou), après une semaine d'ambiance festive ayant permis aux artisans de faire un état des lieux en vue de tracer les perspectives de leur activité afin de la remettre sur orbite. Selon une estimation d'un responsable du comité des fêtes de la commune d'Ath-Yenni, cette dixième édition «a été un franc succès comme l'atteste le nombre de 30 000 visiteurs que cette fête a drainés, soit le double de celui enregistré durant l'édition précédente». Mokrane Aouiche souligne notamment que «ce nombre important de visiteurs, qui a dépassé toutes les prévisions, a eu des retombées très bénéfiques, les bijoutiers ayant pu, en l'espace d'une semaine, écouler un volume important de leur marchandise». Au-delà de cet aspect commercial, le succès de cette fête tient également au fait que celle-ci a donné lieu à la prise de décisions concrètes pour la sauvegarde du métier ancestral de bijoutier et de sa relance. Ces décisions portent notamment, comme l'a souligné le directeur du tourisme et de l'artisanat, sur l'ouverture, à Ath-Yenni, d'un centre de formation en bijouterie dans les meilleurs délais afin de permettre aux maîtres artisans de transmettre aux jeunes leur savoir-faire. Il s'agit également d'ouvrir au plus tôt, au niveau de la même commune, un centre d'approvisionnement des bijoutiers en matières premières (corail, argent et émaux), ainsi que l'écoulement de produits finis, ce qui permettra aux artisans de se consacrer, dorénavant, entièrement à la production, car débarrassés des tracasseries des démarches pour l'achat d'inputs et la vente d'outputs. Des diplômes ont été remis aux artisans ayant participé à cette manifestation, lors de la cérémonie de clôture qui s'est déroulée en présence des autorités locales, du directeur du tourisme et de l'artisanat et de celui de la culture.