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C'est ma vie
Les Marouf, une famille d'exception, un métier en argent
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 06 - 2013

Une famille considérée comme pionnière de la bijouterie kabyle dans la ville de Bouira et dont les membres ont imposé respect et reconnaissance auprès de leurs voisins et clients qu'ils considèrent comme frères, et pour lesquels ils apportent depuis plusieurs décennies déjà, le baume et la chaleur au cœur à travers des bijoux en argent qui rivalisent de splendeur et de finesse ; symboles d'une terre ancestrale délaissée mal gré, bon gré, que les Bouiris s ' évertuent à retrouver grâce à la famille du regretté da Medjber Marouf.
Rencontré au sein même de la boutique familiale ; un bien acquis durant les années 50 en pleine rue Abane Ramdhan ; l'une des plus fameuses rues de la vieille ville de Bouira, Tarik Marouf, la trentaine, est le nouveau et jeune tenancier du commerce de la famille ; «j'ai une formation de sertisseur orfèvre un savoir que j'ai acquis dans l'une des écoles les plus prestigieuses de France mais avant cela, je me suis toujours senti un bijoutier à part entière; à l'exemple de tous les enfants de ma famille, très jeune, j'ai été baigné dans cet univers où se côtoyaient coups de marteaux, flammes de chalumeau et amas brillants d'argent, de corail flamboyant et de toutes les nuances d'émail.» C'est avec beaucoup d'amour et de passion que Tarik nous raconte le parcours d'une famille de bijoutiers dont il a hérité le savoir-faire. «Les ateliers où se fabriquent nos bijoux étaient pour nous des aires de jeux où on courrait, touchait à tout et surtout, où on regardait les ouvriers faire leur travail avec amour, passion et application ; c'est comme cela qu'on a appris ce métier exceptionnel qui coule aujourd'hui dans nos veines et qui fait partie de notre existence». La bijouterie est un métier qui remonte au seizième siècle. Dans le temps, les artisans bijoutiers étaient des armuriers et des faux-monnayeurs ; colonialisme oblige, ces kabyles luttaient et combattaient surtout et avant tout pour la liberté de leur terre maternelle, et si les juifs étaient de fins orfèvres du précieux métal jaune, certaines familles des Ath Yenni ; pour ne pas dire toutes, étaient elles, spécialisées dans le travail de l'argent émaillé qu'ils façonnaient en d'autant de bijoux, naguère «indigènes » qui renfermaient l'âme et le cachet de la Kabylie. Des bijoux d'apparence primitive et minimaliste mais pleins de délicatesse et de finesse, réalisés par des hommes de métier qui ne savaient manier que de simples outils rudimentaires ; les marteaux en cuivre principalement, et qui représentaient à eux tous les symboles de la culture kabyle. Colliers, bracelets, Khelkhal ou encore fibules, nommés Ivram en kabyle, qui recèlent des trésors de sens et de sous-entendus et dont seuls les initiés assimilaient les rouages subtiles et emmêlés ; la fibule en forme de tête de lion est ainsi offert à la femme qui vient d'accoucher d'un enfant mâle pour dire combien elle est estimée auprès de sa «Mon grand-père ; Mohammed Oulaamar, a un illustre passé politique, révolutionnaire et artistique ; proche de Abane Ramdhan, Si Amirouche, Messali L'Hadj ou encore de Hocine ait Ahmed, il était membre actif du PPA et l'un des fondateurs du FFS, il est resté néanmoins bijoutier à part entière. Né en 1894, il participa à l'âge de dix-huit ans à un concours dédié à la bijouterie indigène et remporta la deuxième place ; une médaille d'argent qui a illustré son amour pour ce travail et pour cette matière si chère et précieuse pour lui et toute sa famille. Il a su, au fil des générations, sauvegarder ce métier familial qu'il a transmis à tous ses fils ; mon père et ses frères ont ainsi tous été initiés à la bijouterie et au travail de l'argent alors que les filles et les femmes de la famille s'occupaient du côté esthétique des bijoux ; l'ornement en corail et l'émaillage par exemple, pour dire combien le travail du bijou faisait partie de l'existence de chaque membre du clan. Le plus jeune de ses fils ; Medjber, qui est mon père, fut envoyé très jeune à Alger où il a suivi une formation en horlogerie, certains de mes oncles étaient commerciaux et s'occupaient de l'approvisionnement en matières premières alors que les autres travaillaient dans les ateliers familiaux. Ma famille fut aussi la première en Algérie à importer du matériel d'Italie ; notamment auprès d'une marque de renom spécialisées dans la fabrication de laminoirs et de presses à estamper et que ma famille revendait aux autres orfèvres et bijoutiers du pays. Mon oncle s'est également mis à importer des cristaux auprès d'une célèbre maison implantée à l'étranger, et en approvisionnait ainsi les bijoutiers locaux. L'argent et le corail étaient achetés au marché local, à Alger, alors que l'émail était importé de France ; chez une grande firme de fabrication de porcelaine. En 1958, les deux frères Maarouf mon père et mon oncle, sont descendus à la conquête de la ville-carrefour commercial à l'époque de Bouira. Ils se sont alors établis dans la rue Bijou et ensuite, après l'indépendance, ont acheté le local actuel situé dans la rue Abane Ramdhan. Je peux dire que ma famille fut pionnière dans l'introduction du bijou kabyle à Bouira, de nombreuses familles sont venues de grande Kabylie, laissant leur culture et leur patrimoine ancestral pour le confort de la ville, et nous, à travers notre commerce, avons réussi à leur apporter cette part d'héritage kabyle qu'ils croyaient perdue et abandonnée. Ma famille s'est ensuite élargie et nous nous sommes mis à diversifier notre activité en rajoutant notamment le travail d'horlogerie ; dont mon père était spécialisé, et nous avons également proposé des bijoux en or aux cotés des fameux bijoux en argent des Ath Yenni que nos ateliers fabriquent jusqu'à présent en total respect avec la tradition et l'amour d'antan. Je voudrais rendre un hommage à mon père, Medjber, qui a apporté tant à la ville de Bouira mais aussi à l'Algérie et surtout à nous, sa famille qu'il a fondé très jeune et qu'il s'est toujours évertué à porter vers l'avant, il est malheureusement décédé il y'a de cela cinq années ; en janvier 2008, et il nous a laissé en héritage à nous, ses enfants, son épouse ainsi qu'à tout le clan Marouf en général, l'amour du métier et l'orfèvrerie de l'argent que nous avons désormais dans notre âme. On sera toujours là pour perpétuer une tradition illustre et riche, d'un métier en Or qui ne perdra jamais de son lustre et de son prestige».

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