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4e édition du Festival du Tapis d'Ath-Hichem et 10e édition de la fête du bijou d'Ath-Yenni Sous le vernis de la fête, le marasme des professionnels de l'artisanat
La wilaya de Tizi-Ouzou s'apprête à organiser deux événements dédiés à la valorisation de deux métiers les plus emblématiques de l'artisanat traditionnel au niveau local : la Fête du bijou d'Ath-Yenni et le Salon du tapis d'Ath-Hichem. Sous le vernis festif de ces deux événements qui se tiendront, respectivement, du 16 au 23 août à Ath-Yenni et du 18 au 22 août à Ath-Hichem, se cache une réalité pas toujours réjouissante d'une profession qui peine à constituer un levier de développement pour l'économie de toute une région. Une situation évoquée lors de la journée consacrée au thème de l'artisanat organisée par l'APW de Tizi-Ouzou et qui a donné l'occasion aux artisans et autres organisations professionnelles et élus de revenir sur les difficultés soulevées de façon récurrentes depuis des années. Le maire de Ath-Yenni ne prendra pas de gants pour dénoncer l'attitude de certains organismes institutionnels dont le rôle est d'accompagner est de veiller à la promotion et au développement de la filière. Le jeune P/APC, qui évoquera les difficultés des artisans à s'approvisionner en matière première dans un marché désorganisé et dominé par la rareté du produit, n'a pas hésité à parler «d'une stratégie de casse» des arts traditionnels, à l'image de celui de a bijouterie, stigmatisant «des pratiques déloyales qui poussent les bijoutiers à travailler dans l'informel». L'Agenor, Agence nationale pour la distribution et la transformation de l'or et autres métaux précieux, est nommément mise en cause accusée sans ambages par le P/APC qui est lui-même bijoutier de pousser les artisans à s'approvisionner dans le secteur informel en matières premières. Déghoul Ismaïl regrettera ainsi le fait que les artisans soit contraints de travailler au noir et à vendre leur produit au marché noir. Le P/APC de Ath-Yenni, une commune considérée comme le bassin de cette activité artisanale, demande que l'Etat intervienne pour la stabilisation des prix des matières premières, à travers une subvention qui permettrait de faire face à la fluctuation boursière de l'argent. Les contraintes bureaucratiques, comme la fiscalité, les difficultés de prise en charge des artisans par l'organisme de sécurité sociale ont été au centre des préoccupations soulevées lors de la rencontre du mois de juin dernier organisée par l'APW de Tizi-Ouzou qui s'est penché sur l'épineux problème de la commercialisation. La relance et le développement de l'activité pourraient provoquer un appel d'air salvateur pour le secteur de l'artisanat, avait-on estimé. Alternative à la fermeture du marché touristique, reste pour l'heure, la clientèle locale. Des milliers de visiteurs ne manqueront pas, comme le veut la tradition instaurée depuis le lancement de la Fête du bijou de rallier Ath-Yenni où l'on annonce la participation d'une soixantaine de bijoutiers qui ouvriront leurs stands au niveau du CEM Larbi-Mézani. A côté, au niveau de la maison de jeunes, se tiendra un autre salon d'exposition de produits de l'artisanat traditionnelle. Un atelier de formation et des rencontres thématiques sont, en outre, au programme de cette 10e édition du bijou d'Ath Yenni qui sera suivi deux jours plus tard, le 18 août par l'ouverture de la 4e édition du Festival du tapis d'Ath-Hichem. La formation, les contraintes bureaucratiques, l'approvisionnement en matières premières et sa cherté ainsi que la problématique de la commercialisation de la production constituent le lot des préoccupations des tisseuses et autres professionnels de ce segment de l'artisanat. En marge des activités habituelles, qui seront organisées dans le cadre de la 4e édition du Festival du tapis d'Ath-Hichem, les organisateurs prévoient la tenue d'un symposium et qui sera, indique-t-on, une occasion «pour engager la réflexion sur le devenir du tapis d'Ath-Hichem».