Dois-je te pleurer avec les larmes et la tristesse qui m'étreignent ? Ou dois-je t'évoquer avec le courage qui te caractérisait devant toutes les adversités ? Et comment parler, au passé, d'un homme qui était un symbole, le symbole de la vie ? Mais l'évidence est là ; douloureuse ; cruelle et implacable. M'hand est parti. Une voix puissante s'est éteinte à nos oreilles ; mais pour mieux se loger en nos cœurs ; pour toujours, pour l'éternité. Cette voix puissante ; et combien humaine et juste. Une voix juste, naturellement révoltée contre l'injustice et toutes les injustices. Une voix forte et haute pour mieux porter celle des faibles et des opprimés. Une voix forte et limpide comme l'était ton âme chaleureuse et généreuse. Une voix puissante et fraternelle comme ton cœur immense, ouvert aux autres, ouvert sur les autres. Ce qui a fait de toi, l'ami de tous ceux qui t'ont approché, le frère de tous ceux qui t'ont connu. Tous ceux, fort nombreux, que tu accueillais et noyais en ton sourire contagieux. Tous ceux que tu arrosais de ton optimiste génétique réfractaire à tout défaitisme devant les épreuves et les injustices que la bêtise humaine t'a tant de fois imposées. Toutes ces épreuves, toutes ces injustices que tu as affrontées avec force ; mais aussi avec dignité et dans la sérénité puisées à tes convictions inébranlables, ancrées dans les plus hautes valeurs humaines. Tu auras ainsi ridiculisé l'injustice et le ridicule lui-même. Parce que tu aimais la vie, tu aimais ton pays ; tu aimais ta famille et tes amis ; eux qui t'aimaient tout autant. Tu étais tellement humain que tu aimais l'humain au point où en chaque être tu savais dénicher et parler à la part la plus humaine qu'il portait en lui. Tu étais, d'entre nous, un fleuron et un brave ; tu ne cédais devant aucune épreuve ; tu défaisais chaque épreuve en lui opposant tes propres preuves de courage et de dignité. Même devant la mort, tu as fait preuve de courage, de dignité et même d'élégance ; à forcer notre admiration. La dernière leçon humaine et fraternelle que tu nous auras donnée. Un peu pour nous interdire les larmes et les lamentations ; un peu pour atténuer notre douleur et dissoudre notre peine. Pour dépasser l'épreuve et perpétuer ton message d'amour pour la vie, ton chant, ton hymne à la vie ; l'immense humanité que tu portais en toi ; et que tu nous laisses aujourd'hui en héritage précieux et exigeant. Pars en paix ; pars en homme juste. Va dans la paix des justes. Nous saurons perpétuer ton message. Nous saurons nourrir ton souvenir.