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Entretien avec manaL, chanteuse de houz dance music
«Je veux contribuer à universaliser notre patrimoine musical»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 08 - 2013

Une nouvelle étoile de la chanson est née. Il s'agit de Manal qui, gentiment, s'est prêtée à nos questions. Cet entretien porte essentiellement sur l'album musical qu'elle vient de signer aux éditions Sono-Star et que nous avons eu le plaisir et le privilège d'écouter avant sa sortie sur le marché.
D'entrée, disons que pour un premier album en solo, Manal a réussi un coup de maître ! Dans ce produit, elle innove en ce qu'elle fait le pari — réussi — d'interpréter dans la langue de Molière, un bouquet de chansons populaires tirées notamment du répertoire de ce qu'elle appelle la «houz dance music» (un genre musical kabyle de la tradition des Ourares).
A ces œuvres folkloriques et festives s'ajoutent une tendre mélodie d'amour, interprétée en duo avec Hocine Lasnami, et surtout une adaptation réussie de Kom Tara, merveilleuse mélodie du patrimoine andalou et qui mérite d'être popularisée au-delà de nos frontières.
Ce que nous avons également retenu à l'écoute de cet opus, c'est la volonté militante de Manal qui a investi tout son talent pour contribuer à la sauvegarde et au rayonnement des richesses lyriques algériennes, objectif majeur de l'album produit et interprété, à dessein, dans une langue étrangère, la langue française en l'occurrence, parce qu'elle est largement pratiquée chez nous et dans le monde. C'est là, chez Manal, une louable motivation, je dirai même un acte patriotique qui l'honore sachant que la langue amazighe est peu pratiquée dans le Maghreb, pourtant sa sphère originelle. Cela est encore plus vrai pour la communauté nationale à l'étranger, et ce, nonobstant l'engouement de nos concitoyens pour la danse kabyle. Et puis, n'est-il pas de notre devoir d'entretenir l'ambition d'universaliser notre patrimoine musical et, partant, de populariser la danse kabyle sur les pistes de danse qui nous sont accessibles ? Ce sont-là les quelques remarques que nous inspire l'écoute de l'album. A Manal de les enrichir par les réponses qu'elle apportera à nos questions.
Le Soir d'Algérie : Manal, sans verser dans l'apologie, je dirai que l'écoute de votre album a été un régal et une obsédante invitation à la danse. Aussi, sommes-nous curieux de savoir dans quelles circonstances vous est venue l'idée de chanter en langue française des mélodies typiquement algériennes ?
Manal : En précisant l'identité algérienne des mélodies que je chante, vous répondez en partie à votre question. Il faut savoir, en effet, que tout au long de mon parcours artistique, j'ai toujours été habitée par le souci de servir le patrimoine lyrique national, et ce, dans sa riche diversité : kabyle, andalou, chaâbi, chaoui, etc. J'ajouterai que pour bien servir mon art, je me suis toujours efforcée d'éviter tout cloisonnement et de me protéger des pesanteurs de l'idéologie. Mon dogme, c'est l'algérianité. Et l'Algérie, je ne la conçois que comme dans un ensemble maghrébin si Dieu veut, car les peuples le veulent. Ainsi, même si je chante en français des chansons algériennes, il n'en demeure pas moins que je pense et que je respire algérien. Dans cet ordre d'idées, je partage avec Amar Azouz, mon auteur compositeur, la thèse que la langue utilisée dans cet album n'a que la valeur d'un véhicule linguistique neutre, d'un vecteur de transmission d'un message, d'une esthétique, d'idéaux intériorisés depuis ma tendre enfance au sein d'un environnement familial et amical, patriote, mélomane et croyant.
On ne peut qu'apprécier votre hauteur de vue et les sentiments que vous exprimez, lesquels sont d'ailleurs corroborés par le contenu des textes que vous chantez et que l'on peut lire dans le livret qui accompagne l'album.
Cela étant, peut-on savoir dans quelles circonstances vous avez conçu et réalisé votre projet ?
Clarifions d'abord les choses. Ce projet n'est pas le mien propre. C'est le résultat d'une réflexion collective avec l'auteur-compositeur et les musiciens arrangeurs Amine Dehane, Omar Hanib et Sid-Ali Mohamed.
Le patrimoine musical et rythmique algérien étant connu pour sa richesse et sa diversité, vous avez certainement rencontré beaucoup de difficultés pour sélectionner et mettre au goût du jour les œuvres retenues ?
ça, je ne vous le fais pas dire. La sélection des œuvres n'a pas été facile, d'autant que nous avons décidé d'enregistrer trois albums, et ce, dès la première étape. Il s'agissait d'un album pour le genre andalou hawzi, un autre pour le genre chaâbi et le troisième pour le genre kabyle authentique et qui ne pouvait être que celui de la tradition des Ourares et que nous avons dénommé «houz dance music».
Au final, vous avez opté pour le genre cité en dernier. Quelles sont les raisons de ce choix ?
Ce choix s'est imposé à nous pour des raisons bien simples. D'abord, nous étions impatients de nous mettre à l'ouvrage. Ensuite, nous avons cédé à la facilité, car pour le genre houz dance music, on disposait d'un accès presque immédiat aux œuvres choisies, du fait que Amar Azouz, auteur-compositeur de la majorité des œuvres, était partie prenante à notre projet.
Et maintenant, si vous nous disiez quelques mots sur l'orchestration et les conditions d'enregistrement de votre album ?
Pour l'orchestration, il faut reconnaître que nous n'avons pas eu trop de peine à assurer une harmonisation de qualité grâce à l'excellence des arrangements de Amine Dehane, Omar Hanib, Sid-Ali Mohamedi, et l'apport d'éléments de la chorale polyphonique Nagham.
S'agissant des conditions d'enregistrement, nous ne pouvons que nous féliciter de la sollicitude que nous a manifestée la gérance des studios Sono-Star. Celle-ci a mis à notre disposition un studio d'enregistrement doté d'équipement de récente génération, comme elle a mobilisé les meilleurs musiciens qui existent sur la place.
Les thématiques abordées dans cet opus ?
Avant de répondre à cela, laissez-moi vous confier que j'ai hautement apprécié les textes que j'ai chantés. Parce qu'ils sont en étroite correspondance avec les mélodies qui les portent et, surtout, parce qu'ils ont interpellé mon cœur et forcé la porte de ma mémoire.
Là, je salue l'auteur des œuvres qui s'est efforcé d'être plus parolier que poète, en adoptant un langage simple, populaire, répétitif... Bref, un langage adapté à l'imaginaire et à la symbolique traditionnellement investie dans la chanson kabyle.
Je reviens, maintenant, au problème de la thématique pour dire qu'elle recoupe également dans celle de la chanson traditionnelle kabyle, en ce qu'elle évoque l'amour, l'exil, la fête au village, la solitude, la nostalgie et l'amour du pays.
Qu'en est-il de la distribution et de la promotion du produit ?
Là, ce n'est plus mon problème, c'est celui du producteur et de l'éditeur. Mais je peux vous dire qu'en ce qui concerne la distribution, mon producteur m'a affirmé que la mise sur le marché du produit se fera en septembre 2013.
S'agissant de la promotion, les choses sont, à ma connaissance, un peu plus compliquées. Tout comme moi, vous n'êtes pas sans savoir que le lancement d'un produit artistique revient excessivement cher et que la culture du sponsoring et du mécénat n'est pas largement partagée dans notre pays. Mais on fait avec, tout en comptant sur la sollicitude de la radio, de la télévision et de la presse écrite. Et là, nous enregistrons déjà un retour d'écoute relativement satisfaisant. Ce qui nous préoccupe, vraiment, c'est la couverture financière et organisationnelle des indispensables clips, galas et tournées, ici ou à l'étranger, car les représentations publiques sont les plus importants vecteurs de la promotion d'une œuvre culturelle.
Une dernière question : comment parvenez-vous à concilier votre statut de chanteuse et musicienne avec les activités d'une animatrice télé très sollicitée et votre poste de responsabilité comme chef de produits en neuropsychiatrie après des études de pharmacie ? Il y a, enfin, votre rôle de maman d'un adorable bébé...
Ce n'est effectivement pas facile de concilier tout cela. Mais j'y arrive quand même, car j'ai acquis un sens développé de l'organisation et de la gestion du temps.
Cela, sans sous-estimer l'énergie que je tire de mon amour pour l'art, et la motivation qui est mienne lorsqu'il s'agit de se réapproprier et de servir au mieux le patrimoine lyrique et poétique de notre pays.
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