La Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Boumerdès a engagé une procédure judiciaire, en pénal, au niveau du tribunal de Rouiba contre un entrepreneur Belhadi Abdeslam et le bénéficiaire légal, Hazzit Ferhat d'une EAC (exploitation agricole collective) numéro 10 Haouchine d'Ouled Moussa (9,5 ha). L'exploitation de cette EAC est confiée suivant une procuration au fils du bénéficiaire. C'est le DSA intérimaire qui nous a confirmé l'information. Les services agricole de Boumerdès reprochent à l'entrepreneur et l'exploitant, la destruction d'une terre agricole située dans l'EAC citée plus haut et ce avec l'assentiment illégal de l'exploitant pour prélever du tuf dans une ferme en production. L'entrepreneur procédait au creusement de la surface agricole pour en extraire du tuf. Selon ce qui nous a été dit par un témoin ; la parcelle en question était plantée d'oignons et leur récolte date de juin 2013. Selon la loi 08/16 portant orientation agricole, les incriminés dans ce dossier ont violé ses articles 14 et 22. Ce qui pourrait leur faire valoir une condamnation de 1 à 5 ans de prison et entre 50 000 à 100 000 dinars d'amende. Pour rappel, l'entrepreneur en question s'est vu confier par la Direction des travaux publics de Boumerdès, le projet de l'élargissement du chemin de wilaya (CW) numéro 122 entre Ouled Moussa et Réghaia. Justement le responsable des travaux publics de Boumerdès que nous avions questionné au sujet de ce projet, nous avait dit : «Si la terre agricole en question ne fait pas partie du périmètre du projet, l'entrepreneur est entièrement responsable de cette destruction.» Cette EAC ne fait pas partie du périmètre de ce projet. De plus, cet entrepreneur exploite un immense gisement de tuf à Zemmouri. Cette carrière lui a été attribuée, rappelons le, par Chakib Khelil contre l'avis du propriétaire du terrain, à savoir les services des forêts de la wilaya de Boumerdès. Ces derniers qui l'avaient mis en valeur et dépensé plus de 120 millions de centimes pour la plantation d'arbres fruitiers, ont introduit plusieurs actions en justice afin de récupérer leur terre. Mais que pouvaient faire les services publics d'une province devant la toute puissance de l'ancien ministre protégé par la présidence de la République ? Afin de l'entendre et d'enregistrer sa position et sa version des faits sur cette affaire, nous avons appelé l'entrepreneur en question. Il n'a pas daigné décrocher. Il nous a, toutefois, rappelé quelques minutes plus tard. Une fois qu'il avait pris connaissance l'objet de notre appel, il nous a, en substance, déclaré : «Vous n'êtes ni policier ni gendarme encore moins un procureur. Vous n'avez pas à m'appeler. Ecrivez ce que vous voulez.» Cinq minutes plus tard, il a rappelé pour proférer des menaces directes. Une plainte a été déposée, à ce propos, auprès du procureur de Boudouaou.