Barack Obama a affirmé avoir échangé des lettres avec le président iranien Hassan Rohani et a averti que sa réticence à frapper la Syrie n'amoindrissait pas la menace américaine d'user de la force s'il faut empêcher l'Iran d'avoir l'arme nucléaire. «Je pense que les Iraniens comprennent que la question du nucléaire est un problème bien plus important pour nous que celui des armes chimiques», a dit le président américain, lors d'un entretien diffusé hier avec la chaîne américaine ABC, confirmant pour la première fois avoir contacté Hassan Rohani. «Je l'ai contacté. Et lui aussi. Nous ne nous sommes pas parlés directement», a précisé Barack Obama. Interrogé pour savoir si le contact s'était fait par lettres, le président Obama a acquiescé. Le président américain a bien distingué la gestion du dossier des armes chimiques syriennes d'avec celui du nucléaire iranien. «La menace contre Israël, que le nucléaire iranien pose, est bien plus proche de nos intérêts. Une course aux armes nucléaires dans la région serait quelque chose de profondément déstabilisant», a-t-il dit. «J'ai le sentiment que les Iraniens ont bien compris que ce n'est pas parce que nous n'avons pas frappé (la Syrie) que nous ne frapperons pas l'Iran.» M. Obama a affirmé en revanche que la crise syrienne devait montrer que «la diplomatie pouvait résoudre des problèmes». Washington ne cesse d'agiter le spectre d'une action militaire en Iran si la diplomatie et les sanctions internationales ne dissuadaient pas Téhéran de se doter de l'arme atomique. L'Iran dément que son programme nucléaire soit pensé à des fins militaires.