Annoncée en grande pompe pour fin septembre, la quinzième tripartite destinée aux questions économiques se tiendra, dit-on, dans un mois. C'est en commun accord avec l'UGTA et le patronat que le Premier ministre a pris cette décision, quelques jours seulement après le dernier remaniement gouvernemental. Abder Bettache - Alger (Le Soir) «Les nouveaux ministres, notamment ceux en charge du Travail, de l'Emploi et de l'Industrie, ont demandé du temps à même de leur permettre de s'imprégner des questions qui seront débattues lors de cette tripartite». En effet, les successeurs de Tayeb Louh et de Cherif Rahmani, respectivement à la tête des départements du travail, de l'emploi et de l'industrie, avaient exprimé leur souhait d'un report de quelques jours de la date de la tenue de la tripartite. Une demande à laquelle le Premier ministre avait donné une suite favorable après consultation des deux autres partenaires, à savoir le secrétaire général de l'UGTA et les différentes organisations patronales concernées. A ce propos, une mini-tripartite se tiendra le 30 du mois en cours au siège du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, en présence d'une délégation de l'UGTA et de la coordination du patronat. A l'ordre du jour de cette réunion, une dernière évaluation des groupes de travail en charge des dossiers inscrits à l'ordre du jour de la tripartite et «apporter la touche du nouveau patron du département de l'industrie». L'essentiel des dossiers déjà validés avant le remaniement gouvernemental, notamment ceux ayant trait aux questions de l'industrie et de la promotion des investissements, seront inscrits à l'ordre du jour de cette tripartite. Pour rappel, l'ex-ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements avait annoncé un plan en 94 points destiné, selon lui, à relancer l'industrie algérienne. Le plan a été présenté au gouvernement, qui l'a approuvé. Il devrait être rendu public à l'occasion de la tripartite, qui en aura la primeur. Les organisations patronales en revendiquent, elles aussi, le contenu, affirmant que le gouvernement a préparé ce train de mesures en concertation avec elles. De son côté, le patronat, qui sera pour la seconde fois consécutive renforcé par la présence de l'organisation patronale le FCE (Forum des chefs d'entreprise), marquera de son empreinte cette rencontre. Selon le patron du FCE, Rédha Hamiani, les organisations patronales se présenteront avec deux documents, «le premier est un rapport général à caractère politique qui devrait concerner les stratégies et les politiques à mener». «Les autorités seront interpellées sur le rôle de l'industrie de notre pays et sur la place que doivent occuper les importations, sur le rôle et le soutien qui doit être apporté aux entreprises.» De ce côté-là, il affirme une convergence de vues, notamment sur la nécessité d'organiser l'économie nationale, autour de la relance industrielle et l'investissement. Le deuxième document sera, selon lui, «plus opérationnel et sera axé sur le recensement de l'ensemble des suggestions et des mesures que le patronat souhaite mettre sur la table pour améliorer les affaires, maintenir la croissance et sortir du piège de la dépendance des hydrocarbures». Un autre point pourrait être inscrit à l'ordre du jour : le pacte économique et social. Or, sur ce point, les avis des uns sont aux antipodes des autres.