Sans nul doute, ce jeudi Amar Saïdani, SG du parti du FLN, avait sciemment répété à deux reprises lors de son discours prononcé devant un auditoire de cadres du parti des wilayas de l'Ouest, au niveau du Centre des conventions d'Oran, que son parti est présidé par Bouteflika. Interrogé à ce sujet à l'issue de cette rencontre, il dira à la presse : «Oui, oui c'est ce que j'ai dit, le président Bouteflika est le président du parti et il a des prérogatives.» Une manière d'insinuer que le président est derrière sa nomination tant contestée à la tête du parti. D'ailleurs, cette contestation s'est ressentie ce jeudi lors de cette rencontre à son arrivée dans l'auditorium du CCO où il a été reçu par des applaudissements peu nourris durant son intervention. Ce que nous confirmerons à la sortie auprès de quelques-uns des participants qui nous ont clairement dit que «nous ne l'avons pas applaudi chaleureusement car il nous est imposé». Son discours tournait autour de la nécessité de restructurer le parti, mettre un terme à la polémique interne, en resserrant les rangs et en acceptant les avis de chacun, afin dit-il, de revenir en force sur le terrain et de renouer le contact avec la base. Et de dire à l'intention des contestataires au sein de son parti : «Pas besoin de déchirer cette page des conflits internes au sein du parti, car cette page fait partie de l'histoire du parti, je propose de la tourner et de regarder droit devant nous vers l'avenir et élargir nos liens par des alliances avec d'autres partis qui partagent nos ambitions, pour sortir vainqueurs durant les prochaines échéances électorales.» Et de scander «le parti du FLN est la première force politique dans le pays et il est le seul parti légitime, héritier du message glorieux du 1er-Novembre». Un appel à la mobilisation et à outrepasser tous les conflits, dans un premier objectif : préparer les prochaines échéances électorales. A ce sujet, il dira à l'issue de la rencontre, que pour son parti, la porte des candidatures pour la présidentielle de 2014 est fermée «nous avons déjà un président et c'est Abdelaziz Bouteflika». Dans une précédente déclaration, Amar Saïdani avait déclaré que la santé du président était en amélioration et qu'il allait présider le Conseil des ministres cette semaine, il a été presque aussitôt contredit par le Premier ministre qui, lui, précisera que la date du Conseil des ministres n'avait pas encore été fixée. Une communication contradictoire, qui laisse à penser que les deux hommes ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Ce que nous demanderons à Amar Saïdani quant à sa relation avec le Premier ministre et qui dira à ce sujet, «je n'ai aucun problème avec le Premier ministre. Pour nous le Premier ministre dirige un gouvernement technocrate, et ce que nous demandons à ce gouvernement, c'est l'action et encore de l'action, ce qu'il fait». Concernant la révision constitutionnelle, Amar Saïdani a fait savoir que son parti n'avait pas eu encore connaissance de son contenu et que la commission chargée de son élaboration le soumettra au président de la République. «L'avis du FLN à ce sujet est celui du président de la République», a-t-il dit.