Pas d'installation de l'Agence du médicament dans l'immédiat. Créée sur papier en 2008, ladite agence n'est toujours pas fonctionnelle faute d'un décret l'instituant officiellement. L'agence avait pour mission de réguler le marché du médicament. Nawal Imès- Alger (Le Soir) Non encore promulgué, le décret portant création de l'Agence du médicament est toujours en attente d'être approuvé. Des lobbys seraient-ils derrière ce retard ? Non, répond le directeur de la pharmacie et des équipements au niveau du ministère de la Santé qui était sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'invité de la rédaction, qui reconnaissait le rôle de régulateur qu'aurait dû jouer l'agence, a estimé néanmoins que le marché du médicament ne souffrait pas de gros dysfonctionnements mais était plutôt stable. Il en veut pour preuve l'anticipation de son département qui approuvera les programmes d'importation au plus tard le 31 octobre pour l'année à venir. Hammou Hafedh affirme néanmoins que le département de la santé restait vigilant pour éviter les pénuries récurrentes, notamment des anti-cancéreux. La Pharmacie centrale a établi, dit-il, des prévisions sur trois années pour éviter les tensions au niveau des fournisseurs. Pourquoi alors le rapport des comptes a-t-il été épinglé sur ce point ? Hammou Hafedh s'en défend et répond que les aspects soulevés par ledit rapport sont dus à la complexité du marché puisque, vu l'urgence de la situation, certaines règles ne sont pas respectées comme celle du packaging mais sans plus, puis qu'il n'y a, dit-il, jamais eu de violation des règles liées à l'enregistrement des médicaments. Le ministère a, certaines fois, fermés les yeux sur des dossiers de renouvellement mais pas d'enregistrement. Pour pallier les dérèglements, le ministère de la Santé a mis en place un comité de concertation réunissant l'ensemble des intervenants qui se réunira prochainement avec pour thème central la disponibilité du médicament. A cette occasion, le ministère proposera un projet de texte relatif à l'élaboration d'un cahier des charges pour les distributeurs pour mieux réguler le marché qui reste dominé par l'importation. La facture globale a d'ailleurs connu une hausse de 17% par rapport à 2011 avec une prédominance de 90% du médicament. Même si la part de la production locale a augmenté, elle reste faible en dépit de la politique de soutien de la production nationale. L'invité de la rédaction évoque un engouement des producteurs locaux, ce qui, dit-il, donne espoir d'inverser enfin la tendance.