A Bruxelles, colloques et journées d'études se suivent pour parler des chrétiens d'Orient. L'Europe, pourtant, est impuissante face à leur calvaire. Les Templiers des temps modernes ont scellé le sort des pauvres enfants de Jésus qui sont restés en Orient, en Syrie et en Irak. En Egypte — il est vrai qu'Al Sissi limite les dégâts de la gestion de Morsi concernant la question — et partout en Orient, le même phénomène est observé. Une véritable chasse aux chrétiens est lancée par des hordes barbares se réclamant de l'islam et sous la haute bienveillance de l'Occident, se disant pour ce qui le concerne, le porteur de valeurs chrétiennes... Embrouillamini ou stratégie, complot étudié ou dégâts collatéraux ? De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Lors de l'exercice de son magistère en France, N. Sarkozy gérant les intérêts du libéralisme, de la haute finance et des intérêts du capitalisme financier lâcha, en s'adressant à des Libanais maronites : «Je ne comprends pas ce que vous faites encore, ici (Liban, ndlr)... Votre place est en Occident pas en Orient.» L'ex-président français ne peut pas avoir dit cela, comme ça en l'air, alors qu'il venait juste de faire réadhérer la France au commandement militaire de l'OTAN, structure que le général de Gaulle avait décidé de quitter en 1966 au nom de «l'intérêt de la France». Cette phrase de Sarkozy est à situer dans son contexte, dans la stratégie globale des grandes puissances occidentales, notamment les USA et le Royaume-Uni pour redéfinir la carte géographique, ou carrément la refaire, de l'Orient. Extrême, Moyen ou Proche. Ces Orients pour faire simple. Terroriser, voire laisser massacrer les chrétiens dans cette partie du monde participe, c'est évident, de cette posture. Minorités consistantes jusqu'au 19e siècle, les chrétiens ne représentent, actuellement, pas grand-chose en termes sociologiques et/ou démographiques. En Irak, ils ont disparu ou presque et n'ont pas survécu à la chute de Saddam Hussein et au démantèlement de son régime ; au Yémen, leur trace est perdue ; en Egypte, le passage des Frères musulmans et du fou Morsi a failli les mener en enfer — les Frères ayant décidé d'en finir physiquement avec les coptes — au Liban, on tente, à chaque fois que cela est possible, de les mettre en confrontation avec d'autres communautés alors qu'en Syrie, on a failli les livrer au djihadisme sanguinaire, sans vergogne, sans foi ni loi des groupes islamistes de l'Internationale terroriste portant l'étendard d'Aqmi ou d'autres fanions. La résistance des Syriens dont celle des chrétiens, celle du régime et la posture intransigeante et intelligente de la Russie ont, pour le moment, sauvé ce qui peut encore l'être et les chrétiens de Syrie reprennent leur souffle. Pour autant, sont-ils sauvés, peuvent-ils encore vivre en paix en Orient, leur Orient ? Pas sûr, l'Occident impérialiste est aussi mauvais élève que têtu. Il a décidé de vider le Machrek de ses chrétiens pour des calculs géostratégiques et nul doute qu'il reviendra à la charge autant de fois qu'il le faudra. Sarkozy, l'homme des marchés, ne balançait pas des paroles en l'air en demandant aux chrétiens de quitter l'Orient. L'émir Abdelkader avait, d'ailleurs, compris l'enjeu en son temps, lui qui a défendu, à Damas, sabre à la main, les chrétiens du Cham contre ses propres coreligionnaires. Au 19e siècle, déjà, on cherchait la guerre des civilisations pour opérer la colonisation... Le Christ, pour rappel, a été crucifié parce qu'il a bouleversé l'ordre établi des Templiers. Les ancêtres des financiers qui tiennent le monde...