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Kiosque arabe
Le silence offert aux «bienheureux»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 09 - 2014


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Qui se mobilisera contre les légions de «Da'ech», de «l'Etat islamique» (EI), qui piétinent et piaffent d'impatience dans les mosquées, les quartiers, et sur les sites d'échanges sociaux ? Comme d'habitude, les nationalistes résiduels volent au secours de l'inadmissible, en feignant de croire que «Da'ech» est un produit de l'Occident, des Etats-Unis précisément, qui a échappé à son créateur. D'aucuns ont saisi l'occasion d'exhumer quelques références cinématographiques, invoquant tantôt Frankenstein, tantôt Apocalypse Now. «Da'ech ? Ce ne sont pas des musulmans, ce sont des créatures de l'Amérique et du sionisme.» Et de pointer l'index de façon à ce qu'il montre tout sauf la direction de La Mecque, surtout ne pas perturber nos pèlerins. La messe est dite, lorsque les «musulmans engagés», les dévots des «show-rooms», renchérissent en décrétant que l'Islam n'a rien à voir avec tout ça, ce faisant, ils se dédouanent par avance des horreurs qu'ils mijotent. Le terrorisme, le 11 septembre, In-Amenas, Maaloula, Mossoul, ne sont des étapes, aussi vite reniées que célébrées, sur le circuit sanglant de l'Islam politique. Les soupçons ainsi écartés, voire détournés vers Manhattan, Paris, ou Londres, on peut désormais, en attendant l'avènement du califat, se consacrer à l'essentiel : faire la chasse aux ennemis de l'intérieur.
Ces derniers ne savent pas toujours qu'ils sont les «ennemis de l'intérieur», car ils se considèrent le plus souvent, et à tort, semble-t-il, comme de bons musulmans, soucieux de ménager l'hypersensibilité du voisinage. Si vous êtes un «gentil musulman» et que vous manifestez une certaine répugnance à vous joindre aux groupes fanatisés, vous serez leur prochaine cible. Et dites-vous bien qu'aux yeux des partisans et supplétifs, clandestins ou avérés de «Dae'ch», vous constituez un vivier, destiné à finir embrigadé ou, à défaut, égorgé. On avait commencé à l'oublier, mais les islamistes partent de la conviction qu'ils sont le bon grain, séparés de l'ivraie que nous sommes par un divin miracle. Lorsque le leader du FIS, Ali Benhadj, parlait dans ses meetings des musulmans, il désignait ses ouailles et ses partisans, à l'exclusion de tous les autres Algériens. Il se mettait, ainsi que les «siens», dans la situation des premiers âges de l'Islam, où une minorité de croyants cherchait à vivre sa foi, dans un environnement hostile. En toute conscience, ou en toute ignorance, ces musulmans redécouvrant l'Islam, tel M. Jourdain s'avisant qu'il parlait en prose, s'inspiraient d'un Hadith authentifié, notamment par Mouslim. «L'Islam a commencé étranger, et il redeviendra étranger comme il a commencé. Bienheureux sont les étrangers.»
Un Compagnon aurait demandé au Prophète de l'Islam quels étaient ces étrangers, et ce dernier aurait répondu, selon la version la plus courante : «ceux qui régénéreront ce que les autres (la majorité) auront corrompu». Un autre rajout fait dire au Prophète que l'Islam «reviendra finalement se réfugier entre les deux mosquées», celle de La Mecque et celle de Jérusalem. Ce qui nous situe déjà dans l'espace géographique appréhendé par le califat qui se voit déjà, partant à la reconquête de La Mecque. C'est ce statut d'élite, de redresseurs de torts, face à une multitude d'égarés et de corrompus, dans lequel semblent vouloir se complaire les islamistes. Or, c'est ce Hadith, rapporté par l'inépuisable Abou-Horeïra, qui vient d'être remis au goût du jour, par le biais d'une vidéo, montrant un «djihadiste» égyptien déchirant son passeport, avec le texte en incrustation. L'animatrice de télévision, Hala Sarhane, a pris l'initiative, la semaine dernière, de diffuser cette vidéo, dans son émission «Ana al-awan», sur la chaîne satellitaire Al-Mihwar. En voulant tourner en dérision la suffisance et l'utilisation inappropriée du Hadith par ce jeune djihadiste, Hala Sarhane a raillé la chaîne des rapporteurs, dont le nom commence généralement par l'omniprésent «Ibn» (fils de). Dérapant légèrement, elle a parlé de «Ibn-Afrit» (fils de démon), et Ibn-Qird (fils de singe), ce qui a eu pour résultat de réveiller en sursaut les vigiles de l'islamisme.
Sans s'arrêter sur le véritable crime que constituait l'utilisation abusive et hors de propos, par un candidat au terrorisme, les milieux islamistes, Frères musulmans en avant-garde, se sont déchaînés. Hala Sarhane, ciblée régulièrement par les intégristes, et qui soutient le président Sissi, engagé dans une lutte sans merci contre le terrorisme islamiste, a été accusée de porter atteinte à l'Islam. Devant l'avalanche de critiques et de malédictions, elle s'est crue obligée de se justifier sur son compte Twitter, se fendant d'un communiqué, où elle se défend, invocations à l'appui, d'avoir été injurieuse. Ce faisant, elle n'a nullement satisfait ses adversaires, qui ont des idées bien arrêtées la concernant, tout comme elle n'a pas fait avancer la lutte pour la liberté d'expression. Ce qui est dommage, parce qu'elle aurait pu s'abstenir de se mettre au niveau de ses détracteurs en se drapant dans un habit de bonne musulmane injustement attaquée. Hala Sarhane aurait pu, et aurait dû, faire valoir à ses contempteurs, courageusement réfugiés dans le confort de la toile et ligués contre une femme, qu'ils se trompaient de cible. Que la suprême injure contre l'Islam vient de ce djihadiste, et de ses «frères» de combat, ligués non pas contre le bien, et contre toute l'humanité, à commencer par leurs voisins de palier. Qu'en fermant les yeux sur les crimes de l'Etat islamique, les tenants de l'Islam dit modéré, pour ne pas dire attentiste, se rendent complices des horreurs qui se commettent, partout, au nom de l'Islam. Quant aux braves et bons musulmans qui sont sincèrement horrifiés par la vue du sang, hormis celui du mouton de l'Aïd, il serait temps qu'ils se fassent entendre. On ne fait pas avancer sa religion, sa culture, et sa nation, en se contentant d'aller prier cinq ou six fois par jour à la mosquée, et de préférence en faisant le plus de bruit possible. C'est cette majorité silencieuse qui fait le creuset et le bonheur de ceux qui pensent être les «bienheureux» du Hadith.
A. H.
http://ahmedhalli.blogspot.com/


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