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Kiosque arabe
Hala découvre les Amazighs !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2014


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Hala Sarhane, la célèbre animatrice égyptienne d'émissions de divertissement et de débats télévisés sur le réseau satellitaire, est-elle une «potiche», une idiote écervelée, ou une intelligence machiavélique ? Dans ce cas, ferait-elle l'âne pour avoir du son, comme dirait un ancien ami reconverti dans les sauts de puce, entre partis politiques et mandats électoraux. Cette dame qui trottine sur les remparts de la soixantaine s'acharne encore à minauder devant ses invité(e)s, comme une jouvencelle. De ce fait, elle ne se fait pas que des amis, notamment sur la chaîne Rotana, dont elle est l'une des figures de proue, quoiqu'elle soumette la sienne de figure, à un lifting régulier. C'est du moins ce que persiflent ses détracteurs sur les réseaux sociaux où elle est régulièrement écharpée et accusée de tous les maux sociaux, dont s'abreuve la littérature islamiste. On a tout disséqué d'elle, en plus des traces d'étirement de peau sous le menton, et notamment ses prétendues frasques sentimentales et ses «mœurs dissolues». Au demeurant, j'aime bien cette expression indélébile du lexique islamiste pour qualifier, et disqualifier, les partisans de la laïcité, que la nouvelle direction du FLN a reprise à son compte(1), par manque d'imagination. Cette digression vite refermée, par souci de ne pas perdre du temps inutilement, j'ajouterai que la haine que vouent les islamistes à Hala Sarhane est pour beaucoup dans mon excès d'empathie à son égard. Et ça, vous l'aurez probablement deviné, si vous ne le saviez déjà.
Seulement, je viens de regarder une vidéo sur You Tube que des amis m'ont fait parvenir, et j'ai commencé à me poser les questions que vous avez lues plus haut. Dans cette vidéo, Hala Sarhane reçoit sur le plateau de Rotana, une certaine Nouha Zeïni, auteure d'un livre au titre accrocheur Les jours des Amazighs. D'où l'intérêt de mes amis internautes qui ont visionné cette vidéo et se sont dits agréablement surpris par le fait qu'une Egyptienne s'intéresse à cette question, superbement édulcorée, ou ignorée de Rabat à Dubaï. Ce qui m'a frappé dans cette vidéo, c'est l'attitude de l'animatrice qui semble aller de surprise en stupeur, avec les «scoops» historiques que distille son invitée. «Contrairement à ce qu'on raconte en Occident, ce ne sont pas les Arabes qui ont conquis l'Andalousie, mais les Amazighs musulmans. Tarek Ibn-Ziad était un Amazigh, et tous ses soldats l'étaient aussi. Ce n'est qu'après la conquête que Moussa Ibnou-Noceir(2) les a rejoints avec des troupes arabes», affirme doctement Nouha. «Ah bon !», réplique Hala, la bouche en cul-de-poule comme si la nouvelle venait juste de tomber avec la mention «urgent». «Mais oui, renchérit Nouha, Ibn-Khaldoun, le père de la sociologie, était aussi un Amazigh».
«Oh, oh, réagit Hala qui ajoute, comme fatiguée de jouer les ignares : «Donc, le philosophe Mohamed Abed Al-Djabri(3)...». «C'est un Amazigh, bien sûr», enchaîne l'écrivaine qui s'insurge contre la négation des spécificités culturelles dans les pays arabes. Elle cite comme exemple typique de cette négation et de la répression subséquente, l'attitude de l'ancien dirigeant libyen Kaddafi qui a systématiquement occulté l'existence des Amazighs. Nouha Zeïni, juge de profession et spécialiste de droit constitutionnel, repousse aussi énergiquement l'idée répandue selon laquelle la diversité ethnique et/ou culturelle est un danger pour l'unité nationale. «C'est la tentative d'étouffer, voire d'annihiler cette diversité qui est à la source de révoltes et de réactions comme le refus légitime des Amazighs de se dire arabes.» Quant au livre dont il est question(4), ce n'est pas un ouvrage d'histoire, et encore moins une œuvre d'historien, puisqu'il s'agit d'un survol, religieusement orienté, de quelques siècles d'histoire de l'Afrique du Nord. D'entrée, Nouha Zeïni, qui porte le hidjab, imposé par les théologiens, marque d'ailleurs ses préférences en nous parlant du fondateur de l'Arianisme, l'Amazigh libyen Arius. L'ancien patriarche d'Alexandrie trouve d'autant mieux sa place dans ce livre que sa doctrine repose sur la réfutation de la «Sainte Trinité» et la négation de la divinité du Christ.
De quoi séduire d'emblée, en terre d'Islam même si, par ailleurs, on ignore allègrement les résistances locales aux conquêtes arabes et les noms des personnes qui les ont conduites. L'essentiel du livre s'intéresse à la période d'environ quatre siècles qui sépare la première conquête de l'Andalousie, par Tarek Ibn-Ziad, de la seconde conduite par la dynastie almoravide de Youcef Ibn Tashfine. On referme d'ailleurs le livre sur la victoire de l'armée almoravide, sur Alphonse de Castille dans la plaine de Zellaka, qui constitua un coup de frein à la «Reconquista» espagnole. L'auteure ne se prive pas de faire l'apologie de ce règne qui rétablit selon elle la pureté et la rigueur de l'Islam des premiers âges, pour «la plus grande gloire du monothéisme», autrement dit de l'Islam. Dans l'intervalle, notre juge aura longuement épilogué sur le retour des Amazighs au paganisme, sous la houlette de leurs «femmes très belles et très influentes», une autre histoire de mœurs dissolues. Ce qui prouve que la partition est toujours bien apprise. Il faut souhaiter aussi que Hala Sarhane n'oublie pas qu'il y a aussi des Amazighs dans l'oasis égyptienne de Siwa.
A. H.
(1) Quand j'entends ces gens-là me parler de «mœurs dissolues», j'ai envie de plonger tête la première dans la cuve à dissolution, après avoir vérifié qu'ils ne l'ont pas utilisée récemment.
(2) Un drôle de paroissien aussi, ce Moussa Ibnou-Noceir qui s'est attribué la conquête de l'Andalousie, après avoir réussi à discréditer et à faire tomber en disgrâce Tarek Ibn-Ziad.
(3) Le penseur marocain (1936-2010), né à Figuig, était considéré comme l'un des meilleurs spécialistes d'Ibn-Rochd (Averroès), dont la philosophie imprègne d'ailleurs l'un de ses ouvrages les plus connus Critique de la raison arabe. (4) Les Jours des Amazighs est disponible au téléchargement sur ce site :
http://mybook4u.com/component/ars/download/1540
Quant à la vidéo où Hala Sarhane joue les étonnés, vous la trouverez ici :
https://www.youtube.com/watch?v=NiFIMQa2qXw


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