Par Kader Bakou Les initiateurs des cadenas d'amour d'Alger ont lancé un appel aux amoureux pour se donner rendez-vous aujourd'hui, 5 octobre, sur le pont de la colonne Voirol à Hydra. Depuis que les Français ont asséché la plupart des oueds d'Alger, l'eau ne coule plus sous ces deux ponts. Mais cette initiative, lancée tout récemment, a déjà a fait couler beaucoup d'encre. A l'étranger aussi les cadenas d'amour n'ont pas eu que des admirateurs. Certaines municipalités estiment que cette pratique provoque la dégradation des équipements publics, comme au Ponte Vecchio ou au Ponte dell'Accademia à Venise en Italie. A Séoul (Corée du Sud), au pied de la N Seoul Tower qui surplombe la ville, les cadenas sont à chaque fois enlevés par les services afin de permettre aux touristes d'admirer la ville. À Paris, cette coutume a été lancée en 2008 sur le pont des Arts. Deux années plus tard, au début du printemps, environ deux mille cadenas étaient fixés aux balustrades du pont des Arts. Mais la mairie estimant que «cette mode pose la question de la préservation du patrimoine», fait savoir qu'«à terme, ces cadenas seront enlevés». Le 12 mai 2010 au matin, la plupart des cadenas ont disparu. La mairie de Paris fait savoir qu'elle n'a rien à voir avec cette mystérieuse disparition. Quelques mois plus tard, les gens découvrent que c'est un étudiant de l'Ecole des beaux-arts qui a enlevé les cadenas pour en faire une sculpture. Aujourd'hui c'est le pont de l'Archevêché près de Notre- Dame de Paris (Notre-Dame d'Afrique est à Alger) qui est considéré comme le «pont des amoureux» A Alger, l'action des cadenas d'amour, accrochés sur des grilles qui n'ont rien d'historiques, n'est pas critiquée à cause d'une éventuelle «dégradation du patrimoine». Non, ses détracteurs évoquent plutôt des raisons «théologiques» ou «métaphysiques». Les cadenas d'amour est une tradition, qui serait née à Cologne (Allemagne). Les amoureux accrochent les cadenas sur les grilles du pont Hohenzollern puis jettent la clé dans le Rhin. Cette pratique s'est ensuite étendue à d'autres villes à travers le monde. À Moscou (Russie), les autorités ont installé sur le pont Loujkov des arbres métalliques dont les branches servent à accrocher les cadenas des amoureux, devenus une attraction pour les touristes. À Taïwan, des cadenas sont apparus il y a quelques années sur la rambarde d'une passerelle enjambant les rails à la gare de Fengyuan. Ils portent des vœux, écrits au feutre, pour conserver ou trouver l'amour A Singapour, «Lock of love» est apparu en 2013. Les cadenas sont accrochés sur une grille placée le long de la River Singapura. En Italie, pays des fameux «latin lover», cette pratique a été popularisée en 2006 par l'écrivain Federico Moccia dans ses romans Trois mètres au-dessus du ciel et Ho voglia di te. Selon une autre version, cette coutume est née dans les années 1980 à Pecs en Hongrie. Depuis ce temps, les gens accrochent les cadenas d'amour sur une grille en fer forgé reliant la mosquée et la cathédrale de la ville. Un magnifique exemple d'amour malgré les différences ! K. B.