Abdellah Djaballah, président du front El Adala, a assuré lors d'une conférence hier, que les prochaines élections sont à l'avance compromises si elles sont organisées sous la tutelle du ministère de la Justice et de celui de l'Intérieur. Il appellera, de ce fait, à ce qu'une instance complètement indépendante organise le scrutin. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Pour Abdellah Djaballah, il est certain que les prochaines élections seront entachées d'irrégularités si ce n'est pas une instance indépendante qui se chargera de leur organisation. «Nous ne pouvons plus faire confiance au pouvoir.Précédemment et notamment en 1999 ; nous avons reçu des garanties de la part du président Liamine Zeroual qui nous a assuré que les élections seraient propres et transparentes et cela n'a pas été le cas», a déclaré le leader du front El Adala, notant en outre que son parti est encore en phase de réflexion et de concertation concernant sa participation ou non aux présidentielles. Concernant la révision de la Constitution, il a assuré que cette dernière doit bénéficier d'une révision profonde qui prendra du temps : «La révision de la Constitution doit se faire après un dialogue élargi avec toutes les parties concernées. Il ne doit pas s'agir d'une révision superficielle qui concernera uniquement les mandats présidentiels. Cela doit se faire normalement après les élections présidentielles puisque la procédure prendra du temps», a déclaré Djaballah, notant que la Constitution doit répondre aux besoins du peuple à une possibilité d'ouverture politique. Pour lui, le texte a, de tout temps, comporté de graves lacunes et doit être revu dans son intégralité. Il dira aussi que «les priorités actuelles ne sont pas de connaître les éventuels candidats et coalitions mais plutôt de s'assurer que le scrutin sera propre et sans fraude et que la révision de la Constitution soit profonde et ait lieu après les élections». Faisant le procès de la classe politique, le leader d'El Adala dira : «Nous n'avons pas une classe politique dont nous pouvons être fiers, elle est corrompue par le pouvoir comme cela est le cas aussi pour les médias que le pouvoir manipule, notamment par le biais de la publicité». Revenant, par ailleurs, sur les événements du 5 octobre 1988, Djaballah rappellera que par la suite, «la période de transition n'a apporté que des complications à la situation politique du pays et l'a aggravée. Elle a aussi été suivie par l'état d'urgence qui a abouti à la restriction des droits et des libertés. Cette situation a aussi accentué l'autorité du pouvoir et cela n'a pas été dans l'intérêt du pluralisme politique», a déclaré le leader d'El Adala.