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SAID SADI SORT DE SON SILENCE :
«Comme à la veille de Novembre 1954, il faut rompre avec le système en place»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 10 - 2013

Saïd Sadi a quitté voilà plus d'une année et demie la présidence du RCD, mais il en demeure, vient-il de déclarer, un militant.
Son intervention à l'université d'été des jeunes du RCD (voir Soir d'Algérie du dimanche 6 octobre), très attendue, atteste qu'il n'a pas lâché le navire politique. Même s'il ne s'exprime pas expressément sur ce qui était le plus attendu de lui par les observateurs - sa candidature ou non aux prochaines présidentielles - il apparaît en filigrane dans ses propos qu'il va bien y aller.
Avant toutefois une quelconque annonce explicite, officielle, il trace les conditions à réunir dans cette phase cruciale pour le pays : une rupture totale avec le système en place dans ses deux expressions —pouvoir tribal et DRS, car pour Sadi «l'esprit de Novembre et de la Soummam recommande le démembrement de la police politique en tant que préalable républicain mais il nous engage à défaire le pouvoir tribal comme finalité démocratique». Tout un programme !
C'est en homme politique ayant une expérience dans et en dehors du système, mais en y étant, il le combattait, que Saïd Sadi, qui s'est retiré de la présidence du RCD depuis un an et demi, s'est exprimé. Il s'est aussi adressé à son auditoire en psychiatre, allant au-delà du factuel, de l'histoire linéaire et en se focalisant exclusivement sur l'analyse de ce qui, pour lui, peut répondre à la problématique sur laquelle on lui demandait d'intervenir, à savoir «l'avenir de l'Algérie de Novembre et de la Soummam».
Novembre 1954 comme le Congrès de la Soummam n'ont été possibles que par une «somme de ruptures» : c'est, là, le socle de cette intervention et c'est à cette rupture que Sadi appelle la jeunesse algérienne, en expliquant en quoi elle a consisté historiquement et son inéluctabilité hier comme aujourd'hui avec son corollaire «l'audace» qui l'accompagne. Même si l'ancien responsable du RCD souligne expressément que «l'histoire se prolonge, elle peut bégayer, elle ne se décalque qu'exceptionnellement», il rappelle que certains dirigeants, avant le déclenchement de la guerre de Libération, avaient «une peur viscérale du changement... synonyme d'aventure» conduisant à des hésitations et amenant certains à chercher les hommes providentiels, des tuteurs.
Si le mouvement de libération s'est enclenché, c'est précisément, rappelle Sadi, qu'il a fallu qu'une «petite minorité brise cette paralysie... pour provoquer le sursaut salvateur». Au-delà, les artisans de Novembre ont assis la révolution sur un triptyque : un consensus (battre le système colonial) ; une stratégie (toutes les sensibilités étaient admises à rejoindre le mouvement sans se renier ni imposer leurs vues) et enfin un objectif : l'indépendance nationale.
Audace pour une rupture avec le système en place
Ce cap et ses principes tracés, le Congrès de la Soummam l'a consolidé par la souveraineté au seul peuple algérien ; la primauté du politique sur le militaire et enfin le principe clairement énoncé selon lequel «la guerre de Libération n'est pas une guerre de religion».
Après avoir insisté sur les différentes perversions des idéaux de la révolution, instrumentalisation de faits historiques post ou après-indépendance, ou falsifications et mensonges sur leur nature de mouvements plus récents, Sadi se plonge, et c'était là, au fond, le but de tout cet exercice, dans l'analyse du présent qu'il taille sans concession.
Au débat récurrent ces derniers temps quant aux différents clans qui se disputeraient le pouvoir, et notamment la guerre Bouteflika-DRS, il répond, catégorique : «Les oppositions qui sont réelles, s'agissant du contrôle de la rente, n'ont rien d'antinomique car tous ont le même ADN politique : le tropisme vers l'opacité et la tentation de la violence : physique ou symbolique.» Il se fait un peu plus précis : «Si l'Algérie est aussi facilement captive d'un homme grabataire, c'est que la police a bien fait le travail en amont.» Et le lien avec Novembre et la Soummam est là pour le docteur Sadi : «L'esprit de Novembre et de la Soummam recommande le démembrement de la police politique en tant que préalable républicain mais il nous engage à défaire le pouvoir tribal comme finalité démocratique.» Voilà les deux axes du combat aujourd'hui. Deux cibles clairement identifiées : le pouvoir tribal et le DRS.
Sortir de la culture de la soumission et le faire sans attendre
A son jeune auditoire, Saïd Sadi rappelle que «depuis la naissance de l'Etoile Nord-Africaine en passant par Novembre, avril 1980 ou Octobre 1988, tous les sursauts libérateurs ont été le fait de la jeunesse». Le message est bien clair : il faut, dit-il, «un élan générationnel», c'est à vous de créer la rupture, d'avoir de l'audace et de ne pas attendre car, assure-t-il d'entrée de jeu, «vous représentez l'ultime segment de la société algérienne qui refuse la clientélisation et qui inscrit son combat en dehors et contre le système en place».
Au passage, le docteur Sadi explique que le combat qui a été mené dans le pays et qui avait pour fondement la liberté de pensée et de culte et la modernité de l'Etat pour en faire un Etat démocratique et social a dégénéré et a été perverti laissant place «à la culture de la soumission qui a gagné la sphère institutionnelle», la majorité de cette dernière «s'échinant à se faire recruter par l'oligarchie dominante».
Si le tableau est sombre, il n'est cependant pas désespéré pour peu, explique Sadi, que l'on sorte de cette appréhension de l'inconnu, de la peur de l'aventure — comme l'ont finalement décidé les dirigeants de Novembre 1954 qui ont refusé de plier face à un ennemi réputé puissant et à un système colonial considéré à tort comme pouvant évoluer démocratiquement et positivement en faveur des autochtones. En procédant avec audace à la rupture avec ce système, l'on a donné le signal à la libération et la victoire du peuple algérien.
C'est à une rupture, là aussi, avec le système en place, à cette audace qu'appelle Saïd Sadi pour qui il s'agit aujourd'hui de rompre avec le «rafistolage», les concessions. L'heure est, selon lui, à la «refondation éthique, politique et institutionnelle».
Le message a été lancé aux jeunes du RCD, mais, en réalité, il l'est aussi en direction de tous ceux qui n'osent pas s'engager à rompre avec l'ordre existant. Et comme pour souligner que le feu est dans la maison et qu'il est temps de l'affronter sur la base de l'approche de rupture totale avec le système en place qu'il a décliné, il ajoute : «Plus on perd du temps moins on a de chance d'y parvenir de manière ordonnée.»
Enfin et quant à savoir si l'ancien président du RCD est partant pour être candidat à la prochaine présidentielle, il faudra peut-être attendre pour en avoir la certitude, mais, d'ores et déjà, il le suggère malgré tout, même s'il ne parle pour l'instant que de disponibilité : «Pour l'instant et tant qu'il m'en restera, mon énergie vous est acquise et mon expérience, avec ses acquis et ses déconvenues, est à votre service si elle peut vous être utile.»


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