Les Verts, au complet depuis lundi après-midi, préparent le voyage à Ouagadougou, lieu de la première manche du tour des barrages africains au Mondial-2014. De prime abord, les 26 joueurs aux ordres de Vahid Halilhodzic affichent leur volonté de tout entreprendre pour ne pas rentrer bredouilles du Burkina Faso. Un trait de caractère que le Bosnien a su inculquer à ses troupes davantage tournées vers la recherche de victoires au-delà de leur terrain fétiche de Blida. «On ira en guerre», «prêts à aller en guerre» ou encore «être costauds à Ouaga», sont les propos les plus usités parmi le groupe Algérie, en stage, à Sidi Moussa, depuis dimanche soir. Bougherra, Kadir et autre Brahimi qui incarnent trois «collèges» au sein de la sélection algérienne ne s'enflamment pas, en tout cas. Avec leurs équipiers, ils savent que la mission du Burkina Faso présente des spécificités d'un match-piège par excellence. Une explication que tranchera certainement la forme du jour mais pas seulement. Le vieux briscard et capitaine de la sélection, Madjid Bougherra est le premier à reconnaître que la mission s'annonce «délicate» non seulement à l'occasion de cette première manche mais également durant la seconde joute prévue en novembre à Blida. Pour le défenseur de Lekhwiya, «jouer durant l'après-midi pose problème». C'est pourquoi «nous devons bien gérer nos efforts, surtout que les conditions climatiques nous seront défavorables», assure-t-il. Le climat chaud et humide qui sévit actuellement à Ouagadougou peut, donc, constituer un handicap pour les Verts très peu habitués à livrer bataille sur les terrains africains. S'il est vrai que les dernières sorties à Porto-Novo et Kigali ont mis fin à une longue période de vaches maigres, il n'en demeure pas moins que, cette fois, la donne est totalement différente. L'enjeu, d'abord, est une qualification pour la phase finale d'une Coupe du Monde. Un rêve d'enfance que caressent aussi bien les Etalons de Paul Put que les Fennecs de Vahid Halilhodzic. Contrairement aux Ecureuils du Bénin et les Guêpes du Rwanda qui, au moment d'affronter l'Algérie, jouaient les «arbitres», le Burkina Faso se présentera sur la pelouse du stade 4-Août dans la peau d'un challenger en puissance pour décrocher un billet pour Brasil-2014. Halilhodzic, le dernier à battre les étalons à Ouaga ! Mais surtout un certain esprit de revanche. Sur le sort et Coach Vahid. Pour les amateurs des chiffres, le Burkina Faso a essuyé sa dernière défaite sur le terrain du 4-Août à Ouagadougou un certain soir du 20 juin 2009. L'auteur du hold-up n'était autre que la sélection ivoirienne drivée alors par un certain Vahid Halilhodzic (2-3). Les Burkinabés avaient longtemps entretenu l'espoir d'un retournement de situation dans cette poule de qualification pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud et la CAN-2010 en Angola. Menés d'entrée, suite au but de Yaya Touré (14'), les Etalons du Portugais Paolo Duarte ont vite riposté par l'inévitable Pitroipa (27'). La mi-temps interviendra sur cette parité qui ne pouvait satisfaire les locaux qui, malgré un ascendant certain, vont encaisser deux buts, œuvres de Mamadou (csc, 54') et Drogba (70'). La réduction du score par Aristide Bancé (78') ne pouvait changer le cours de cette rencontre qui assurera définitivement la qualification des Ivoiriens au Mondial Sud-africain alors que les Burkinabés se sont contentés d'un ticket de consolation pour le tournoi africain Angola-2010 au cours duquel ils ont retrouvé la Côte d'Ivoire et Coach Vahid à Cabinda, lors du premier tour (0-0). Les deux sélections passeront en quarts de finale (suite au forfait forcé du Togo) et quitteront la compétition respectivement contre le Ghana (0-1) et l'Algérie de Saâdane (2-3, a.p). Coach Vahid et le «Mourinho africain» seront remerciés dès le retour (le même jour, un vendredi 17 février) à la maison. Le Bosnien pour avoir manqué un de ses objectifs, celui de remporter le trophée de la CAN-2010, et le second pour mauvais résultats durant la CAN-2010 (trois matches et autant de défaites).