Enième sit-in, hier, des chercheurs permanents des Centres de recherche nucléaire d'Algérie, en l'occurrence ceux d'Alger, de Draria et de Birine, dans la wilaya de Djelfa. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Ils étaient, encore une fois, nombreux, les personnels des centres de recherche nucléaires, à observer, des heures durant, de 10h à 14h, un sit-in devant le siège du Commissariat national à l'énergie atomique (Comena). Dans un calme olympien, les contestataires se sont contentés, comme de coutume, de porter leurs doléances à la presse et aux passants, il est vrai rares à cet endroit, eux qui ont préféré immortaliser leurs mots d'ordre sur des banderoles accrochées aux grilles alentour. Entre autres de ces slogans : «Halte à la hogra», «Non au mépris», «Où sont vos engagements», «Non à la discrimination salariale», «Statut sans acquis», «Travailleurs trahis,...» Ces travailleurs, des opérateurs des installations nucléaires entre ingénieurs de laboratoire et techniciens supérieurs de ces centres de recherche nucléaire, dénoncent principalement le fait qu'ils soient encore régis par des dispositions transitoires avec l'application d'un dispositif salarial transitoire humiliant car sans ancrage juridique et en l'absence d'un statut propre à ces personnels. De quoi infecter le climat général de travail surtout que ce «provisoire» a trop duré pour avoir dépassé tout entendement avec absence d'un plan de carrière, insuffisance numérique des chercheurs, des ingénieurs et du personnel de soutien technique, spécialisés dans le nucléaire, carence en matière de programme de recherche, absence d'une politique de formation, difficultés de recrutement en raison des conditions socioprofessionnelles et absence d'une prise en charge des travailleurs en matière de radioprotection. D'où ce mouvement de contestation à coups de sit-in tenus par-devant le siège du Commissariat national à l'énergie atomique et celui de la tutelle, le ministère de l'Energie et des Mines. Sans succès, les deux tutelles continuant à faire montre d'indifférence, ce qui est loin de démoraliser les protestataires déterminés à aller au bout jusqu'à la satisfaction de leur plateforme de revendications. Des doléances qui tournent autour d'une nouvelle grille des salaires décente, d'un reclassement catégoriel conforme à la loi avec prise en charge des promotions et effet rétroactif depuis 2008, l'application d'une prime de risques radiologiques spécifiques au secteur du nucléaire, une indemnité spécifique au poste, bonification de l'avancement horizontal vu les conditions de travail difficiles, une prime de documentation, la régularisation et l'actualisation des promotions bloquées depuis 2005, le recouvrement des droits acquis (repositionnement et reclassement), la redynamisation des laboratoires en libérant l'initiative de recherche. Présents en force à ce sit-in d'hier, les travailleurs du Centre de recherche nucléaire de Birine ont notamment mis l'accent sur l'engagement jamais honoré du directeur de leur centre, lié à la promotion des six techniciens supérieurs du site pris lors d'une réunion officielle sanctionnée par un procès-verbal, au printemps dernier. A signaler, enfin, que le commissaire national à l'énergie atomique n'a pas jugé utile de répondre favorablement à notre sollicitation pour une entrevue et avoir ainsi son «son de cloche».