Le ministère de l'Education nationale organise, aujourd'hui, un concours pour le recrutement de nouveaux enseignants. Une opération qui ne suscite pas l'adhésion totale des syndicats du secteur. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Plus de 12 000 enseignants devraient renforcer le corps de l'Education nationale. Prévu pour les trois cycles d'enseignement (primaire, moyen, secondaire), le concours de recrutement semble ne pas recueillir l'assentiment des syndicats. Pour le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Méziane Meriane, cette opération n'est point un concours. «Ce n'est pas un concours puisqu'il ne s'agit que de l'étude du dossier du postulant», précise-t-il. Selon le syndicaliste, les méthodes de recrutement des enseignants doivent être revues. Il a, ainsi, préconisé des tests psychotechniques afin de déterminer les postulants capables d'assurer la mission d'enseignant. «Le moment est venu de revoir la relation entre le ministère de l'Education et les écoles spécialisées (écoles normales) qui elles, enseignent la psychologie et la pédagogie», plaide Méziane Meriane. Or, ces écoles ne fournissent actuellement que 10% des besoins du secteur de l'Education, déplore le coordinateur du Snapest. Quant aux autres diplômés universitaires, il a appelé à ce qu'ils bénéficient de stages psychopédagogiques. De son côté, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime que le nombre des postes ouverts cette année demeure en deçà des besoins. «Il faut revoir à la hausse le nombre de recrutements. Cette année, pas moins de 15 mille nouveaux postes doivent être ouverts», dira Idir Achour, secrétaire général du CLA. Argument avancé, le départ en retraite de plus de 30 000 enseignants. A cela s'ajoute, l'ouverture de près de 500 nouvelles infrastructures d'enseignement secondaire et moyen dès la prochaine rentrée scolaire. Le syndicaliste n'a pas, toutefois, manqué de rappeler le manque d'enseignants de langue française dans les wilayas du sud du pays. Un problème qui, selon lui, persiste depuis plusieurs années. La crise touchera également la matière des mathématiques à travers tout le territoire national, dans la mesure où un problème de «conformité» des diplômes universitaires des postulants se pose, constate le SG du CLA. «Les DES (Diplôme d'études supérieures) en mathématiques n'existent plus et les diplômes du système actuel semblent non conformes avec la Fonction publique d'autant qu'un nombre important d'enseignants de cette matière partent en retraite, notamment dans le secondaire», explique-t-il. Selon lui, seules des négociations entre le ministère de l'Education et la Fonction publique permettront de trouver une formule pour «caser» les ingénieurs notamment les ingénieurs en recherche opérationnelle.