«La liberté de la presse n'est pas une affaire seulement de journaliste. Elle concerne tous les acteurs de la société.» C'est en ces termes que l'avocat Miloud Brahimi a qualifié le rôle de la presse dans un pays, lors de son intervention, hier, au forum du journal Liberté. Abder Bettache - Alger (Le Soir) En parfait connaisseur du métier de la communication, Miloud Brahimi a mis en exergue lors de sa conférence animée au siège du journal Liberté, la situation qui prévaut aujourd'hui dans le secteur de la presse, plus de vingt années après l'ouverture démocratique. D'emblée, le conférencier dira que «contrairement aux critiques des uns et des autres, la presse écrite algérienne est l'une des meilleures au monde, à l'inverse du secteur de l'audiovisuel qui n'a pas suivi et qui accuse un retard important». Me Brahimi dira également, «qu'en Algérie et ce, qu'on le veuille ou non, il y a un quatrième pouvoir qui s'appelle la presse. Une presse qui a joué son rôle et qui a prouvé ses choix et ses capacités notamment lors de la décennie noire». Evoquant la situation actuelle, le conférencier a indiqué, «qu'aujourd'hui il y a confusion totale dans le secteur, alors qu'à l'époque de l'ex-ministre de l'Information (Nacer Mehal), il y avait une réelle volonté et détermination à consolider le secteur de la presse et dépénaliser». «M. Mehal était déterminé à ouvrir le secteur de la presse et à évacuer toutes les dispositions pénales portant atteinte à la liberté de la presse. Mais au niveau du ministère de la Justice, on était catégorique : "Tu n'es pas la justice et le code pénal n'est pas ton affaire", lui a-t-on signifié», a témoigné Miloud Brahimi. Par ailleurs, le conférencier a rappelé le rôle joué par la presse durant la guerre de Libération en rendant un vibrant hommage au ministre de l'Information au sein du GPRA, M. M'hamed Yazid. «Il a joué un rôle majeur durant cette période. Malheureusement, au lendemain de notre indépendance, notre pays a vite oublié le métier de la communication. L'Algérie n'a plus communiqué depuis 1962. Elle a oublié de communiquer.» Enfin, le conférencier a conclu son intervention en faisant un clin d'œil à l'autre sujet d'actualité, en l'occurrence la question de la dépénalisation de l'acte de gestion. Selon lui, «on a pénalisé l'acte de gestion parce qu'on ne veut pas lutter contre le phénomène de la corruption».