Le verdict dans l'affaire de contrebande de carburant qui a ébranlé l'entreprise Naftal sise au Caroubier sera connu le 6 novembre prochain. C'est ce qu'a indiqué la présidente du tribunal du Pôle judiciaire, Mme Derbouchi, après un procès qui aura duré plusieurs heures. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Les mis en cause, dont la plupart sont des employés de l'entreprise Naftal, sont poursuivis pour «détournement de deniers publics, abus de fonction et constitution d'association de malfaiteurs dans le but de commettre des crimes». Les faits remontent à 2012, lorsque les services de sécurité ont reçu des informations concernant la sortie suspecte de camions-citernes de nuit de la station du Caroubier (Alger) vers une destination inconnue. L'enquête a révélé que les responsables de la station du Caroubier avaient détourné, en complicité avec des travailleurs de l'administration, de grandes quantités de carburant de la station pour les revendre au marché noir. Mais avant que la présidente du tribunal ne prononce la date du verdict, le ministère public a requis des peines très lourdes à l'encontre des 26 inculpés. Les mis en cause dont la plupart sont des employés de l'entreprise Naftal (agents et responsables de la sécurité, chauffeurs et remplisseurs), sont poursuivis par l'accusation «pour détournement de deniers publics, d'abus de fonction et de constitution d'association de malfaiteurs dans le but de commettre des crimes». Lors du procès, notamment lors de l'audition des mis en cause, le chef de la sécurité interne de la station Caroubier de l'entreprise Naftal, principal accusé dans cette affaire, a reconnu avoir falsifié les factures pour faciliter le vol du carburant. Il a aussi affirmé que ce vol n'aurait jamais pu se faire sans la complicité des chauffeurs et des agents de sécurité de la station Caroubier malgré que ces derniers aient tous nié les faits. «J'ai effectivement, à plusieurs reprises, falsifié des factures pour le compte des agents de sécurité en contrepartie de 20 000 DA, afin de faciliter la sortie des camions citernes transportant le carburant pour le vendre au marché noir», a avoué l'inculpé à la grande surprise de ses coinculpés qui, eux, ont nié tous les faits qui leur sont reprochés. Il a révélé, également, que ce vol n'aurait pu se faire sans la complicité des chauffeurs qui conduisaient les camions- citernes et dont les noms doivent être obligatoirement mentionnés sur les factures. Les chauffeurs auditionnés par la juge Saloua Derbouchi ont nié avoir été complices dans la contrebande du carburant. Pour sa part, la défense a tenté de minimiser les chefs d'inculpation, notamment concernant le principal mis en cause. Au total, ils étaient une trentaine d'avocats à se succéder à la barre et à plaider la relaxe. Ce procès avait été reporté à plusieurs reprises suite à l'absence de certains accusés qui n'auraient pas été convoqués.