Au vu du climat sécuritaire critique et de la grave crise politique qui y prévalent depuis trois mois, la Tunisie semble s'engager dans une impasse. Ceci bien qu'hier Ali Larayedh, Premier ministre, s'est engagé par écrit à démissionner, selon les conditions préalables sur lesquelles il s'était engagé avec l'opposition. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Des pourparlers devaient aussi débuter en milieu d'après-midi entre le parti au pouvoir et l'opposition. La situation, qui reste toutefois tendue en Tunisie, ne peut être qu'inquiétante pour la stabilité de la région. Aussi et à quelques encablures de la frontière algérienne avec la Tunisie, Djebel Chaambi où s'est installée une activité terroriste intense. Mercredi dernier, quelques milliers de militants de l'opposition ont manifesté dans le centre de Tunis pour réclamer le départ d'Ennahda. Les événements semblent ainsi se précipiter ces derniers jours en Tunisie où les attentats djihadistes se multiplient et sont en voie de déstabiliser le pays en le plongeant dans une spirale de violence. Depuis mercredi, un deuil national a été décrété après que six gendarmes et un policier aient été assassinés. Dans la spirale de violence, deux bureaux d'Ennahda au Kef et à Béja (Nord-Ouest), ont été saccagés faisant cinq blessés. Cinq personnes ont aussi été arrêtées après avoir refusé d'obtempérer aux ordres des policiers. Mercredi dernier, dans la région de Sidi Bouzid, une voiture piégée, une quantité importante d'explosifs ainsi que des armes ont été retrouvés. La colère gronde et la tension monte crescendo en Tunisie et s'exprime par des grèves, des protestations et même des actes de violence. Ces derniers aggravent la crise que vit le pays, depuis l'assassinat au mois de juillet passé, du député de l'opposition Mohamed Brahmi. Des négociations entre le parti au pouvoir et les membres de l'opposition étaient prévues hier, après avoir été reportées a plusieurs reprises et visent des discussions pour une sortie de crise quoiqu'elles semblaient incertaines, au vu des positions contradictoires des deux parties. Les partis d'opposition avaient toutefois conditionnés la participation à la rencontre par un engagement du Premier ministre à démissionner dans les trois semaines à venir. Ce dernier a précisé toutefois que, s'il devait démissionner, le dialogue devait aussi aboutir notamment à un calendrier pour les prochains scrutins. La Tunisie ne dispose plus d'institutions pérennes depuis près de trois ans, faute de consensus entre les parties en opposition.