Il faut avoir vécu la période coloniale pour prendre la mesure de l'ampleur de la haine et de la violence, déployées par le colonisateur contre les Algériens qui ont été tout simplement délestés de la qualité d'être humain puisque leur terre et leur droit à la vie leur ont été enlevés. Le prix payé par le peuple algérien pour briser le joug colonial et recouvrer son indépendance, malheureusement rudement malmenée par nos gouvernants, est extrêmement lourd. Le colonisateur a fait subir aux Algériens toutes les violences et brimades existant sur terre. Il en a même inventé d'autres, comme la gégène ou la corvée de bois, à son intention. Les exécutions sommaires et massives n'étaient que des tâches quasiment quotidiennes de l'armée française. Toutes les régions de l'Algérie étaient touchées. Retour sur un massacre collectif à Souk-El-Had, dans le centre de la wilaya de Boumerdès. La célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération est une belle occasion pour la population de la petite commune de Souk-El-Had de se souvenir de ce massacre. Le cabinet du wali de Boumerdès, Kamel Abbès, a eu, en effet, la bonne idée d'inclure cette année dans le programme des festivités de la wilaya – cela change du rituel insipide politico-administratif de commémoration officielle des événements marquants de notre pays — le déplacement des ossements de 4 martyrs de la montagne de Souk-El-Had, dans le centre de la wilaya de Boumerdès, vers le carré des martyrs de la localité. Il s'agit de Mohamed Bentaleb Ben Ali, Mohamed Bentaleb Ben Mohamed, Ali Kouloughli et Lounès Rekas. Les quatre martyrs ont été assassinés le même jour de 1957 à Leghouar (les Grottes), dans la montagne de la municipalité. «Le ministère des Moudjahidine a autorisé le déplacement des ossements de ces martyrs parce que leurs tombes risquaient d'être englouties par le glissement de terrain», précise le maire de Souk-El-Had, Boualem Boumettre. Au niveau historique, le chef de l'exécutif de Souk-El-Had rappelle que se ne sont pas uniquement quatre martyrs qui ont été tués ce jour de 1957, mais 27. Réagissant à une action de guérilla, menée par les moudjahidine de l'ALN ciblant les forces françaises, et qui s'est soldée par la mort d'un soldat, l'armée française déclencha un ratissage contre les 4 villages : Aït Hamadouche, Ifekharen, Idjnah et Aït Ali constituant cette commune. Une terrible répression s'est abattue sur la population qui, rappelle Boumettre, participait unanimement, de façon directe ou indirecte, à l'action du FLN/ l'ALN. 27 personnes ont été exécutées froidement à Leghouar. Le maire de Souk El Had nous apprit que la population de sa commune ne se compose que d'environ 7 000 âmes. Devant notre étonnement sur ce chiffre quelque peu modeste, il eut cette réponse : «Normal ! La moitié de la population a été tuée durant la guerre de Libération. Je vous donne les chiffres et faites vos calculs. En 1959, les villages comptaient 1 100 personnes. En 1962, la commune a recensé plus de 560 chahids.» En fait, c'est un argument démographique qui rend sans aucun doute recevable une plainte contre la France auprès du TPI (Tribunal pénal international) pour génocide. C'est la conduite de la population par rapport à la révolution de Novembre qui lui a valu un tel acharnement de l'armée française. C'est connu, les montagnes de la localité ont été le fief du colonel Ouamrane qui commandait, au lendemain du Premier Novembre 1954, la Zone du sud d'Alger. C'est également à Souk-El-Had qu'il avait installé son PC. Boumettre affirme avec fierté que c'est à partir de sa commune que M'Hamed Bougarra, qui deviendra par la suite le chef de la Wilaya 4, est l'un des plus grands colonels de l'ALN, monté au maquis. Le docteur Mohamed Naâmani, ancien directeur de la santé de la wilaya, qui a longtemps exercé dans la commune et qui continue à soigner la population de cette paisible commune, observe : «La population de Souk-El-Had tire une grande fierté de son parcours durant la guerre de Libération. Je pense qu'au vu des sacrifices consentis, que c'est légitime.» En fait l'Etat algérien constitué grâce aux sacrifices, en partie, de la population de Souk-El-Had, s'occupe-t-il du développement de cette municipalité ? Abachi L. TIZI-OUZOU Hommage au commandant Seddiki Tayeb La ville d'Azazga a vécu jeudi d'intenses moments d'émotion, portée à son comble par une belle chorale, à l'occasion de l'hommage rendu à la mémoire du commandant Seddiki Tayeb, militant et moudjahid de la première heure, membre du conseil de la Wilaya III historique, décédé en 1999 et enterré au Carré des martyrs à El-Alia. Ce natif d'Aït- Bouhini (Yakouren), village martyr ayant donné au pays 87 maryrs et de nombreux moudjahidine, dont 3 officiers de l'ALN et un certain Arezki El Vachir «bandit d'honneur», guillotiné sur la place d'Azazga en 1895, pour s'être insurgé avec ses hommes contre la spoliation des terres, eut à accomplir des missions de la plus haute importance en Algérie et en France, échappant à deux tentatives d'assassinat des Messalistes. Membre du PC de la Wilaya III, il a été l'initiateur de la création de la Zone 5 d'Alger. Les témoignages de quelques-uns de ses compagnons d'armes, corroborés par le documentaire de 33 mn qui lui a été consacré par le musée de Tizi-Ouzou, illustrent le parcours révolutionnaire exceptionnel de cet homme intègre qui assuma, au lendemain de l'indépendance, d'importantes charges au sein de l'Etat, notamment comme député de la première Assemblée nationale, membre de la Commission centrale du parti, membre du secrétariat national des moudjahidine et secrétaire national chargé de la reconnaissance et de la rectification de la qualité de moudjahid. En 1963, il sera aux côtés du colonel Mohand Oulhadj pour faire face, avec les unités de la Wilaya III, aux troupes marocaines qui menaçaient l'intégrité territoriale aux frontières. A l'issue de la cérémonie coorganisée par la Nahia ONM locale et les APC d'Azazga et de Yakouren qui s'est déroulée en présence de nombreux moudjahidine de la région et de membres de sa famille, une rue a été baptisée au nom de ce valeureux moudjahid entre l'avenue colonel Amirouche et la rue colonel Mohand Oulhadj ainsi qu'à son compagnon, le commandant «Cheri Bibi» de l'autre côté de la ville. S. Hammoum EL ATTAF L'amoncellent des ordures menace la ville et ses habitants Depuis des mois, la ville d'El Attaf croule sous les ordures ménagères qui s'amoncellent partout, devant les habitations, les écoles, les édifices publics, dans les rues... Une situation qui tourne à la catastrophe, même les cimetières n'échappent pas à ce fléau qui menace dangereusement la ville et ses habitants. Selon une pétition adressée au wali par l'Association du quartier du 8-Mai-1945, le cimetière tout proche est devenu la plus grande décharge publique de la ville, certaines tombes sont ensevelies à leur tour par toutes sortes de détritus. Selon cette pétition, accompagnée de photos, cette situation est l'œuvre des camions de la commune qui viennent y déverser des ordures. Réagissant à l'appel de la population, le wali met à l'index le maire, le rendant principalement responsable de cette situation. Prenant la parole à l'issue de la séance plénière de l'APW, qui venait de débattre du dossier consacré aux travaux publics, avant-hier, il dénonce à son tour : «Je ne comprends pas que le premier responsable de la commune fasse preuve de tant d'indifférence, de laisser-aller à l'égard de la chose publique.» Ajoutant : «Je ne comprends pas aussi qu'il continue à s'accrocher alors qu'il n'arrive pas à créer le consensus autour de lui, consensus indispensable pour gérer les affaires de la communauté... quand on n'est pas capable, quand il nous reste un peu de conscience, on doit céder la place à d'autres compétences celles des jeunes au lieu de se maintenir quoiqu'il vaille, et les jeunes capacités existent.» Plus directement cette fois-ci, à l'intension du maire, il dira : «M. le maire, la ville d'El Attaf vous conjure de la nettoyer de la saleté dans laquelle elle se débat.» Le chef de l'exécutif de la wilaya dénonce également le diktat du responsable des équipements de la commune : «Le chef de parc fait ce qu'il veut, il dicte sa loi au vu et su du chef de l'exécutif communal.» Pour remédier à la situation, il évoque la solution de la substitution en faisant le parallèle avec le cas de Khemis Miliana où le maire a eu le courage de déposer sa démission pour laisser les rênes à son premier vice-président et où, depuis, la situation tend à s'améliorer, même s'il reste beaucoup à faire et de la part des autorités locales et des citoyens, de la société civile, tout le monde doit faire preuve de plus de civisme et s'impliquer totalement dans le respect des règles d'hygiène les plus élémentaires, pour le bien-être de tous. Dans ce cadre, deux méga-opérations de nettoyage seront lancées demain tant à El Attaf qu'à Khemis Miliana, opérations pour lesquelles tous les moyens humains et matériels des différents secteurs seront mis à contribution. Pour l'amélioration du cadre de vie, jeudi dernier, la Conservation des forêts, en collaboration avec l'Association des amis de l'environnement d'El Attaf, a procédé à la plantation de quelque 2 000 arbres de différentes espèces à travers le territoire de la wilaya tandis que les personnels administratifs des différents secteurs ont planté 800 autres arbres au niveau de la Cité administrative du chef-lieu de la wilaya.