Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, n'est pas en passe de tirer quelques glorioles de ses attaques acerbes et répétées à l'encontre du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Tout porte à croire qu'il aura à s'en expliquer devant le Comité central du parti qui se réunira le 16 novembre prochain. «Des questions seront certainement posées», a soutenu, hier, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, après avoir rappelé sa qualité de membre du CC. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Dans ces empoignades entre Saïdani et Sellal, dont la presse assure les échos, le ministre de la Communication, qui a animé hier une conférence de presse conjointe avec son homologue des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, prend cause pour l'exécutif. A la question de savoir si les attaques de Saïdani à l'encontre de Sellal ont déteint sur la sérénité du gouvernement, Abdelkader Messahel a rétorqué qu'il «s'agit du secrétaire général d'un parti politique» et que «le gouvernement applique et réalise le plan du président de la République». Autrement dit, l'équipe coordonnée par Sellal ne serait en rien affectée par les charges à répétition d'un Saïdani qui se prévaut d'être dans le cercle des intimes de Bouteflika. Cependant, Abdelkader Messahel a laissé clairement entendre que les libertés prises par Saïdani d'attaquer le Premier ministre posent un problème pour le Comité central du parti. «C'est un problème qui relève d'un parti politique. Le 16 novembre prochain, il y aura la réunion du Comité central, je suis membre de ce Comité central, des questions y seront assurément posées.» On aura, dès lors, compris que la prochaine session du Comité central du FLN, durant laquelle Saïdani prévoit de faire valider sa liste des membres du bureau politique, ne sera pas une formalité. Abdelkader Messahel a laissé entendre que des comptes seront demandés à Saïdani qui s'est étrangement distingué dans une hostilité franche à l'encontre du Premier ministre, alors que les deux hommes sont censés travailler à la même finalité qui est d'aider à la réélection de Bouteflika en avril 2014, si toutefois ce dernier se présentait. On savait déjà que nombre de membres du Comité central du parti ont été mis mal à l'aise par les bravades du secrétaire général qui s'en est pris non point au seul Premier ministre mais aussi au DRS, mais à présent on note qu'ils ne comptent pas couver leur indisposition sans réagir. Amar Saïdani irait donc vers un Comité central à haut risque, déjà que le conclave sera boudé par les membres contestataires qui ne lui reconnaissent même pas la qualité de secrétaire général du parti.