Les tiraillements organiques, qui ont miné le FLN pendant de longs mois, se sont-ils tassés, après la désignation d'Amar Saïdani dans les fonctions de secrétaire général du parti ? Ce dernier, en tout cas, semble asseoir sa maîtrise sur la plus lourde instance du parti, le comité central (CC) qu'il déclare convoquer pour la mi-novembre aux fins de valider la composante du bureau politique (BP). Le mouvement de redressement du parti se dit non concerné mais soutient, lui, qu'il n'a pas rendu les armes. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) En politique, comme en toute autre chose, les apparences peuvent s'avérer parfois trompeuses. La sérénité qu'Amar Saïdani affiche, souvent de manière ostentatoire, peut n'être, en vérité, qu'un exercice de perfectionniste visant à cacher le malaise qui tourmente encore la maison FLN. Jusque-là, le secrétaire général contesté du FLN s'en sort bien dans l'art de paraître. En filigrane de ses sorties publiques, multipliées à l'envi depuis son intronisation, l'homme célèbre son triomphe sur ses rivaux qui, tellement occupés à se tirer dans les pieds, ne l'ont pas vu arriver. Enfin, il faut dire que Saïdani doit beaucoup à la justice qui dut faire une terrible contorsion pour autoriser la tenue d'un comité central qu'elle avait interdit dans un premier temps. L'affaire de ce fameux comité central est d'ailleurs toujours pendante au niveau de la Cour suprême, laquelle tarde d'ailleurs à rendre son arrêt. Un arrêt que les animateurs du Mouvement de redressement et d'authenticité du FLN disent attendre de connaître avant de réfléchir à d'autres initiatives. Aussi restent-ils toujours sur leur position d'avant la tenue du fameux comité central à El-Aurassi, conclave qui a permis la désignation d'Amar Saïdani secrétaire général du parti. Pour eux, cette désignation est illégale, puisqu'elle est le résultat d'une réunion tout aussi illégale. Autrement dit, ils ne reconnaissent pas les résolutions qui en ont émané et, partant, l'autorité d'Amar Saïdani. C'est donc en toute logique que le coordinateur du Mouvement de redressement et d'authenticité du FLN, Abdelkrim Abada, s'est déclaré non concerné par la réunion du comité central du parti, convoqué par Saïdani pour la mi-novembre. Le même Abada, interrogé par le journal El Bilad, immédiatement après l'annonce de l'échéance du comité central, a soutenu que ses partisans et lui ne prendront pas part aux travaux du CC, car considérant toujours que cette instance est frappée d'illégalité. Mais ils ne comptent pas se suffire du seul boycott. Abada a souligné qu'un travail de sensibilisation sera entrepris en direction des membres du comité central pour la convocation d'une session conforme aux statuts du parti. C'est dire que la bataille pour le contrôle des structures du FLN est loin d'être finie. Son issue est tributaire de l'endurance dont feraient preuve les redresseurs qui, à un moment donné, devront assumer leur révolte contre Saïdani comme une entrave au dessein présidentiel. Car il va sans dire que Saïdani, coopté à la tête du FLN, a pour lettre de mission de contribuer à la réélection de Bouteflika en 2014, sinon de participer à la réussite de tout autre plan de substitution.