Les travailleurs de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) poursuivent leur mouvement de grève. Ils rejettent le nouveau planning de versement de leurs salaires et remettent sur la table toutes leurs revendications socioprofessionnelles. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Sans ses bus bleu et blanc, la capitale semble moins encombrée. Les automobilistes constatent la différence. «La circulation est très fluide», font-ils remarquer. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres : les usagers de l'Etusa souffrent du manque flagrant de transport. Ceci, malgré les bus privés qui ont pris la «relève» en empruntant les itinéraires de ceux du transporteur public algérois de voyageurs. La «crise» du transport dans la capitale semble se prolonger. Les travailleurs de l'Etusa poursuivent leur débrayage. Un mouvement qu'ils disent «illimité» jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Certes, nous avons perçu nos salaires mais nous refusons catégoriquement la décision de notre direction de procéder dorénavant, à leur versement le 10 de chaque mois au lieu des 22 et 23 de chaque mois comme appliqué auparavant», a affirmé un représentant des travailleurs, qui a requis l'anonymat. Pourquoi l'Etusa a-t-elle procédé à ce changement de date de virement des salaires de ses travailleurs ? Souffret- elle de problèmes de trésorerie ? Et pourquoi l'entreprise n'a pas communiqué à ses employés le nouveau planning de versement des paies afin d'éviter tout malentendu ? Des questions qui demeurent sans réponses puisque, contactée, la chargée de communication de l'Etusa n'a pas daigné répondre. Les grévistes remettent sur la table leurs revendications socioprofessionnelles, notamment la revalorisation du salaire de base à 18 000 dinars avec effet rétroactif depuis 2008. «Actuellement, notre salaire de base ne dépasse pas 11 000 dinars», précise notre interlocuteur. Il s'agit également de la comptabilisation de la prime de panier durant les fêtes légales et les week-ends. Le représentant des travailleurs de l'Etusa évoque également le plan de carrière et déplore, ainsi, que la convention collective, signée depuis 1997, «ne soit pas appliquée à ce jour».Il souligne, en outre, l'absence d'un partenaire social puisque dit-il, «le bureau syndical de l'entreprise a été dissout le 14 octobre dernier. Nous exigeons d'ailleurs, sa réhabilitation», a-t-il ajouté.