La peine capitale a été requise hier par le procureur général près le tribunal criminel d'Alger contre les quatre complices d'Amar Saïfi, alias «Abderrezak El Para» dans l'affaire du rapt d'étranger dans le Sud algérien en 2003. Le verdict était attendu tard hier dans la soirée. Abder Bettache - Alger (Le Soir) L'accusation a soutenu ses demandes sur la base des chefs d'inculpation d'«adhésion à un groupe terroriste activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays et de trafic d'armes dans le but de nuire à la sécurité et aux biens de l'Etat, outre vol et massacres». Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause dans cette affaire, au nombre de quatre, sont «également impliqués dans l'attaque contre la prison de Tazoult (Batna) qui avait permis l'évasion de quelque 1 200 prisonniers». Lors de leurs auditions, les quatre accusés ont tous nié «avoir participé au rapt des touristes étrangers et aux actions terroristes contre les forces de sécurité». Mais tout le monde avait reconnu avoir séjourné soit au Mali, soit au Niger, soit au Tchad. Un d'entre eux a reconnu avoir fait partie de force du groupe d'El Para. «On m'a pris de force avec eux», n'a-t-il cessé de dire tout au long de son audition. L'affaire a été instruite suite à la remise des suspects aux services de sécurité algériens par les autorités nigériennes, tchadiennes et maliennes. Les quatre mis en cause appartiennent à différents groupes terroristes concentrés dans les maquis de Batna, Djelfa et Tébessa. Ils ont reconnu durant l'instruction judiciaire leur participation à l'enlèvement de touristes allemands, sur ordre de l'«émir» de la 5e région (Sahara), Abderrezak El Para. Les quatre prévenus ont déclaré avoir conduit les otages aux frontières algéro-maliennes où ils ont assisté aux tractations entre El Para et les autorités allemandes sur le territoire malien, lesquelles ont abouti à la libération des touristes moyennant cinq millions d'euros. Selon leurs aveux, les terroristes se sont par la suite rendus au Tchad pour y acquérir des armes mais ont été interceptés par les forces militaires tchadiennes. Certains ont pu prendre la fuite avant. Les accusés N. Attia et K. Abdelamdjid ont participé à plusieurs embuscades contre les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) et à des massacres de citoyens à Djelfa, Batna, Tébessa et d'autres régions, selon une source judiciaire. Les deux accusés ont reconnu tant chez la police judiciaire que lors de l'instruction qu'ils faisaient partie du groupe terroriste qui a mené une attaque contre la prison de Tazoult à Batna, suite à laquelle 1 200 détenus se sont évadés et des armes volées, avec la complicité de deux gardiens de la prison. Les investigations ont en outre révélé que l'accusé K. Abdelmadjid appartenait au groupe d'El Para, qui avait mené une attaque contre le siège de la Sûreté nationale de Biskra et tué 40 de ses éléments, outre sa participation à l'assassinat d'éléments de la patrouille de police d'Aïn M'lila. Pour rappel, en janvier dernier le tribunal criminel près la cour d'Alger avait condamné deux personnes pour les mêmes chefs d'inculpation à la peine capitale. Il s'agit de Gharbia Ammar, dit le combattant Abou Jabal, un Algérien de Biskra, et Youcef Benmohamed, dit Abou Youcef, un Targui malien du nord de Kidal, remis à l'Algérie le 4 novembre 2010 par les rebelles tchadiens qui les maintenaient en captivité depuis 2004.