Les publications scientifiques algériennes à l'international croissent quantitativement mais pas en qualité. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Selon le directeur ciVal Content & Analytics de la société néerlandaise Elsevier, fournisseur mondial de premier plan des produits et des services de l'information scientifique, technique et médicale, M'hamed El Aisati, les publications des chercheurs algériens ont enregistré une croissance de 18,2%, durant les douze dernières années. Et ce alors que la moyenne dans le monde est de l'ordre de 6%. Notons que les publications algériennes étaient au nombre de 484 en 2000 et de 3 609 en 2012, soit un total de 23 560, et ce dans le contexte où notamment la recherche scientifique en Algérie bénéficie depuis une décade d'au moins 1% du produit intérieur brut (PIB) et que les universités et centres de recherche investissent davantage dans la documentation en ligne. Au niveau mondial, les publications dépassent annuellement le un million, l'évolution étant tirée davantage par les pays émergents et la recherche-développement bénéficiant de montants proches de 1 milliard de dollars (parité de 2008). Intervenant jeudi soir à l'hôtel Sofitel lors de la 3e édition de la cérémonie des Scopus Awards, organisée conjointement par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (DG- RSDT) et la société Elsevier, M'hamed El Aisati a toutefois relevé qu'en terme de qualité, l'«output» algérien affiche une évolution assez faible, moins de 1%. Et cela même si nombre de chercheurs algériens sont bien et régulièrement cités, entre autres statistiques présentées par cet analyste et qui démontrent que l'Algérie a réalisé nombre de performances, en dépit de certaines contraintes logistiques, matérielles et autres. Ce faisant, l'université de Sidi-Bel-Abbès, dont deux chercheurs en sciences des matériaux et en mathématiques ont été récompensés lors de cette cérémonie, se distingue, avec une qualité proche de 1%, tandis que d'autres universités poursuivent une dynamique poussée. Evoquant justement les domaines où la production algérienne reste marquante, le représentant d'Elsevier a cité notamment l'engineering, les sciences des matériaux ainsi que l'informatique. En d'autres termes, ce sont les sciences techniques dites «dures» où les chercheurs algériens se distinguent en publiant intensément et étant cités, même si les spécialistes en médecine et en sciences sociales sont présents quoique moins compétitifs. Ils étaient justement douze chercheurs dont deux femmes, dans onze disciplines scientifiques, à avoir été récompensés lors de cette cérémonie, la troisième après les éditions de 2010 et de 2012 et organisée en partenariat avec la Compagnie algérienne de documentation et de conseil (Cadoc), représentant d'Elsevier en Algérie et spécialisée dans la constitution de bases de données. Lauréats des Scopus Awards, pour l'année 2013, les professeurs Mohamed Belbachir, Bénali Chérif Nourredine, Fadila Benayache, Berkouk El Madjid, Idir Bitam, Habiba Drias, Ahmed Kettab, Rabah Khenat, Meniai Abdesalam Hassan, Abdelghani Ouahab, Rached Djamel et Mouloud Tribeche ont été récompensés pour leurs grandes performances (quantité des publications, citations reçues...) dans le domaine de la chimie, biochimie, génétique et biologie moléculaire, agriculture et sciences biologiques, sciences de l'ingénieur, informatique, sciences de l'environnement, sciences des matériaux, génie des procédés, mathématiques et physique-astronomie.