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Lettre de province
Droits de l'Homme : le «lauréat» pour la campagne !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 12 - 2013


Par Boubakeur Hamidechi
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Plutôt homme de servitude muette que juriste de conviction, Maître Farouk Ksentini ne s'est-il pas taillé une notoriété singulière à partir du confortable observatoire qu'il préside depuis, bientôt, dix années ? Contradicteur officiel des ONG, militant pour les droits de l'Homme, était-il en mesure de déroger aux désirs des donneurs d'ordre en déclinant l'exécution d'une aussi tapageuse opération de «com» ? Celle qui a consisté à décerner, en marge d'une conférence internationale, «le prix national des droits de l'Homme» au chef de l'Etat. Sans doute aucun, il s'y est prêté sans faire d'objections.
Avec ses relents de campagne, la distinction en question avait cependant besoin d'être justifiée. Or, cela n'allait pas de soi dans ce pays, mais pas pour l'avocat. En effet, alors que durant des années, il s'était personnellement embourbé dans le traitement des dossiers relatifs aux disparus et aux victimes du terrorisme, le voilà qu'il trouve matière à expliquer ce «choix» en mettant en avant le grand-œuvre de la réconciliation nationale. Et c'est ainsi qu'il a poussé la flagornerie jusqu'à nous apprendre que la rectitude de la justice et la dignité des droits de l'Homme sont devenues des réalités pertinentes en Algérie. Curieux pays donc qui ne sait pas encore mesurer avec exactitude son bonheur, d'avoir été jusque-là gouverné avec sagesse grâce à la promotion d'une morale de l'Etat au-dessus de tout soupçon ! Même si l'on sait que l'exercice lui a été imposé ne devait-il pas pour autant tempérer ses éloges en s'efforçant également de mettre en relief la difficulté de re-cimenter la cohésion nationale dans une durée aussi courte ? En s'abstenant de le faire pour la circonstance, il a donné de lui une image de soldat en mission commandée alors qu'il semblait suffisamment qualifié afin de bien plaider la cause de Bouteflika ; et cela, en se référant à ses propres missions à la tête de l'Observatoire. Il lui suffisait par exemple de relater les embûches qu'il eut à contourner et le maquis des dossiers qu'il fallait débroussailler pour parvenir à la vérité des situations afin de rendre plausible l'hommage au chef de l'Etat. Au contraire, il se cantonna dans une abstraite spéculation autour de la «vision» du grand impétrant tout à fait à l'opposé de l'idée que les Algériens se font, désormais, de leur Président.
Finalement, l'exercice de sanctification auquel il s'est prêté a excédé les participants au symposium et même fait grincer des dents. A l'évidence, Ksentini était, par avance, exposé aux salves des critiques. Dès lors qu'il est en permanence contraint au funambulisme, ses possibilités de convaincre demeurent aussi étroites que le sont les cordes raides qui servent de passerelles à son magistère. Entre l'éthique, supposée irriguer ses arbitrages, et la «raison du pouvoir» (pas celui de l'Etat !) vis-à-vis duquel il est tenu à une obligation de pompier, ce juriste-là avait décidément choisi la carrière la plus minée pour bien parler du droit en général et des droits de l'Homme en particulier.
C'est d'ailleurs au moment où le cérémonial l'invite à la tribune que des voix se font entendre aux portes du siège de la commission au sigle imprononçable. Des collectifs des familles de disparus avaient, à leur tour, choisi la célébration du 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme pour infliger un démenti à celui que l'on était en train d'encenser sous les lambris d'un palace. Au nom d'un texte de loi majeur, appelé «charte de 2005», Bouteflika reçoit une reconnaissance institutionnelle alors que ce cadre juridique fait toujours polémique et surtout des opposants des deux bords. Il est certain que dès la prochaine opportunité, le maître de cérémonie (Ksentini) aura l'occasion de qualifier avec hauteur ces branle-bas occasionnels de simples inquiétudes légitimes mais qui ne remettent pas en question la contribution essentielle de Bouteflika.
Seulement, il ne sera plus jamais crédité de la moindre impartialité dans le domaine qui est le sien. Si tant est que l'on ne fait pas «joujou» avec un thème aussi solennel que celui qui a trait aux droits de l'Homme. Car ceux qui, de par le monde, en ont fait un sacerdoce de leur lutte sont avant tout les grandes consciences.
Instances morales connues et reconnues, elles ne se recrutent jamais parmi ceux qui gouvernent de la même manière que les nôtres ! Et si par quelques heureuses initiatives indépendantes il fallait désigner un lauréat consensuel à un «contre-prix citoyen des droits de l'Homme» il s'en trouvera encore un, toujours sur la brèche. Maître Ali Yahia Abdennour pour bien le désigner.


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