Le football algérien tarde à passer en mode professionnel. Malgré les moyens gigantesques mis en œuvre par les pouvoirs publics les clubs demeurent cette coquille vide qui subsiste au rythme des promesses. Depuis belle lurette et l'été 2010 en particulier, date à laquelle la Fédération a procédé au lancement des deux Ligues dites professionnelles. Un projet qui n'avait pas pu rallier les suffrages des acteurs et autres observateurs. Le dossier était tellement lourd qu'il faisait peur. Les partisans et les opposants étalaient leurs arguments sur la place publique et dans les salons de luxe de la capitale. Les premiers avaient suggéré la présence de l'Etat pour assurer la faisabilité et la pérennité du professionnalisme et tout ce qui va avec. Pour les anti, le risque était grand. Intégrer un monde où le moindre centime est compté pouvait engendrer la faillite d'une discipline dévoyée par les incompétences. Finalement, l'Etat-pouvoir-providence, mu par ses ambitions électoralistes, s'est engagé à accompagner ce beau monde par nombre de formes d'aides, entre autres la construction de centres de formation. Hier, le ministre de tutelle, certainement briefé par les actions envisagées par certains présidents de club de la L1, dont le député FLN Abdelkrim Medouar et le doyen des chairman Moh-Chérif Hannachi, qui réclamaient audience au Premier ministre Abdelmalek Sellal, s'empressa de prendre les devants en procédant au lancement officiel de l'opération d'octroi des enveloppes dédiées aux centres de formation. L'effet d'annonce mis à part, certains représentants de clubs n'ont pas manqué d'émettre des réserves sur la manière de faire de la tutelle. Mais aussi des doutes quant à la faisabilité de la chose. Car le ministre Tahmi a promis de boucler le projet en 12 mois. Ce qui n'est pas sans susciter des interrogations à propos d'un projet lancé depuis voilà quatre ans et qui a englouti des milliards de centimes sans qu'une quelconque avancée ne soit constatée. Le spectacle étant désolant sur les terrains, tout en synthétique, et sur les gradins, l'arbre des Verts ne peut cacher une faune éprise par l'affairisme et l'opportunisme. Et puis, qui peut nous assurer que le «prometteur» sera encore là pour célébrer la réalisation d'un des 35 centres promis...