L'Union nationale des agronomes (UNA) appelle le gouvernement à relancer le projet de création d'un conseil national de l'agriculture et de l'alimentation. Un moyen en mesure de coordonner les stratégies des différents secteurs en matière de la sécurité alimentaire. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Selon M. Yahia Zan, président de l'UNA qui s'est exprimé hier au Forum du quotidien DK News sur le sujet de la sécurité alimentaire, «les efforts des différents ministères en matière de renforcement de la sécurité alimentaire sont louables mais l'on ne pourra jamais atteindre cet objectif en l'absence d'une stratégie cohérente et adéquate entre ces différents secteurs». Pour tracer cette stratégie, l'Union nationale des agronomes revendique un conseil national de l'agriculture et de l'alimentation. Une instance à caractère consultative qui devrait, dit-il, formuler des propositions et des mesures pour promouvoir, développer et réguler la production agricole et agroalimentaire nationale et assurer une sécurité alimentaire à long terme. Il sera aussi chargé d'évaluer les différentes politiques agricoles, la surveillance et le suivi des disponibilités alimentaires. «Le problème de la sécurité alimentaire n'est pas l'apanage du ministère de l'Agriculture et du Développement rural uniquement mais un sujet de plusieurs secteurs combinés», a souligné le président de l'Union des agronomes. Selon Yahia Kerrouche, membre de l'UNA «l'avenir est hypothéqué et il faut se préparer d'une manière sérieuse et solide». Pour lui toujours, l'Algérie doit se mobiliser sans attendre pour renforcer sa sécurité alimentaire. Puisque, a-t-il expliqué, les projections de sa balance alimentaire démontrent que la dépendance à l'égard des importations va progresser de près de 40 à 50% au cours des vingt prochaines années. M. Kerrouche a souligné aussi que l'Algérie est considérée comme premier importateur africain de denrées alimentaires avec 75% des besoins importés. 20% de la valeur des importations sont des biens alimentaires. Notre pays, poursuit-il, est également un grand consommateur de céréales, la production locale ne couvre que 25% des besoins et le budget alimentaire des ménages avoisine les 45%. Selon l'intervenant, 60% de nos besoins en lait sont importés et les produits agricoles constituent 30% du total des importations du pays.