Le ministre de la Justice et garde des Sceaux a promis un procès équitable dans le cadre de l'affaire Khalifa, qui vient de rebondir de manière spectaculaire avec la décision des autorités britanniques de l'extrader avant la fin de l'année en cours. M. Kebci - Alger (Le Soir) «Abdelmoumène Khalifa aura un procès équitable dans le cadre de la législation du pays», a en effet soutenu Tayeb Louh au sortir de la séance de vote du projet de loi, amendant et complétant l'ordonnance 156-66 portant code pénal datant du 8 juin 1966, hier à l'APN. Le ministre a soutenu que Moumène Khalifa a «épuisé toutes les voies de recours introduites auprès de la justice britannique, dont la dernière remontant au 3 décembre dernier quand il s'est vu refuser d'interjeter appel devant la Cour suprême», a-t-il affirmé. D'où son extradition en Algérie qui ne saurait «aller au-delà du 31 décembre prochain», reprenant presque mot à mot le communiqué de la veille du ministère britannique de l'Intérieur. A moins que, a poursuivi le ministre, le concerné, soit Khalifa, «ne dépose un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme» qui n'a droit de regard que sur la nature du procès en termes de régularité et de respect des procédures, ne s'immisçant nullement dans la législation du pays. D'où la précaution prise par Louh, de préciser en tout premier lieu que le procès de Khalifa sera «équitable selon les procédures prévues par les lois du pays». En tout état de cause, et selon Louh, les autorités du pays «suivent de très près ce dossier» et ont, d'ores et déjà, entrepris les «démarches nécessaires à l'accueil de Khalifa». A noter que le procès en appel, qui avait été reporté le 2 avril pour absence d'accusés et vérification de cas de décès, pourrait être reprogrammé prochainement à la faveur de cette perspective d'extradition. Le procès de mars 2007 a vu le goldenboy algérien condamné à perpétuité par le tribunal de Blida pour sa responsabilité dans le plus grand scandale financier du pays. Les chefs d'inculpation retenus contre lui sont «association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux» dans l'affaire de la faillite de Khalifa Bank. Et les déboires de Moumène Khalifa s'étendent même en France où il est poursuivi pour «banqueroute et détournement». D'ailleurs, le procès y afférent devrait avoir lieu du 2 au 20 juin prochain. Pour revenir au projet de loi amendant et complétant l'ordonnance 156-66 portant code pénal, il a été adopté à la majorité des députés présents, la moitié, avec, il faut le préciser, l'abstention des groupes parlementaires de l'Alliance de l'Algérie Verte et du PT, les parlementaires du FFS ayant brillé par leur absence à l'hémicycle Zighoud-Youcef. Un amendement visant, selon le ministre de la Justice et garde des Sceaux, à faire face au phénomène du kidnapping des enfants, qui a ébranlé ces derniers temps la société algérienne avec le durcissement de la législation en la matière. Et pas que cela puisqu'il est aussi question d'une lutte sans merci contre la mendicité dont sont victimes les enfants, utilisés par les adultes dans cet autre fléau. Aussi, ce projet de loi élargit la législation en matière de lutte contre le terrorisme désormais transfrontière puisqu'il englobe bien des crimes avec les sanctions y afférentes, comme les détournements d'avions, l'usage de certaines matières chimiques dans les attentats à l'explosif, etc.