Être au rendez-vous de la qualité. C'est ce à quoi s'engage l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy qui lancera le service 3G durant le premier trimestre 2014. Le président exécutif de Djezzy, Vincenzo Nesci, en a fait l'annonce, jeudi dernier, lors d'une conférence de presse. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) «Nous allons lancer notre service 3G + au courant du premier trimestre 2014», a déclaré le P-dg de la filiale algérienne du groupe russe Vimpelcom. Selon Vincenzo Nesci, des tests initiaux sont prévus en «interne» avant la fin décembre. «Dès janvier, nous inviterons nos clients et partenaires à venir faire avec nous des tests d'usage, ici à Dar-el-Beïda (siège de Djezzy)», ajoute-t-il. Un lancement rendu possible, explique-t-il, par le fait que l'opérateur vient d'obtenir l'autorisation d'importation de matériel. A ce propos, il s'est déclaré «extrêmement satisfait» de cette décision prise par «les autorités qui ont bien compris les raisons pour lesquelles nous avons voulu importer ce matériel», dira-t-il. Et d'autant qu'elle constitue une «condition préalable» pour débuter la mise aux normes du réseau de Djezzy. Un réseau qui «est le plus important d'Algérie, car il sert 17,5 millions de clients et traite chaque jour plus de 53 millions d'appels et 3 millions de SMS», rappelle-t-il. A ce propos, M. Nesci aura à préciser que les équipes de Djezzy, «aguerries et expérimentées», ont «effectué en amont un formidable travail de préparation et se concentrent exclusivement sur la phase aval de configuration, en installant le matériel». «Ne pas confondre vitesse et précipitation»... Ainsi, outre les quatre wilayas obligatoires (Alger, Constantine, Ouargla et Oran), Djezzy aura à étaler le réseau, durant la première année, dans les deux wilayas de Skikda et Béchar de manière «exclusive» ainsi que sur les wilayas de Sétif, Blida, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Mostaganem, Djelfa, Aïn Defla et El Oued. Les autres wilayas du pays seront progressivement couvertes par la suite, les 48 autres devant être couvertes d'ici cinq ans. Un lancement qui s'opérera «très vite, mais dans le professionnalisme et la rigueur», dira Vincenzo Nesci qui précise que sa société n'a «pas souhaité confondre vitesse et précipitation». Voire, «nous aurions pu organiser un lancement rapide mais modeste... mais ce n'est pas Djezzy», arguera-t-il, réfutant toute inquiétude concernant l'échéancier de lancement, tardif par rapport à celui des deux autres opérateurs mobiles. «Je partagerais cette inquiétude si ce retard s'étalait sur plusieurs mois, voire une année», mais ce n'est pas le cas, assure-t-il. Les difficultés liées à la 3G ont été «réglées» Mais aussi dans la mesure où «l'image de Djezzy reste forte. Nous avons traversé nombre de difficultés mais notre clientèle nous est restée fidèle», déclare Vincenzo Nesci, se prévalant d'«un solide contrat de confiance et de transparence qui dure, avec succès, depuis presque 12 ans !» Il assure que les difficultés liées à la 3G et à l'acquisition d'équipements ont «été réglées» et que les autres «sont en cours de (ré) solution», tout en éludant la nature de ces difficultés. Or, l'opérateur en étant convaincu, «ce temps que nous prenons actuellement est stratégique pour être au vrai et au seul rendez-vous à ne pas manquer : le rendez-vous de la qualité ! La qualité du réseau, la qualité de nos offres et la qualité de la relation client (qui) sont nos 3 piliers», affirme le président de Djezzy. «Nous avons préféré un agenda honnête et serein pour atteindre le niveau de qualité qui va créer de la satisfaction et de l'enthousiasme plutôt que de la déception», indique-t-il. «Cela m'inquiéterait de bâcler et de fournir un mauvais service», affirme Vincenzo Nesci qui observe que «nos clients nous jugent, nous apprécient et nous sont fidèles pour ces trois éléments fondateurs de notre entreprise et qui ont toujours fait partie de l'ADN de Djezzy». «Nous n'avons pas à contester les décisions»... Un temps que l'opérateur compte «mettre à profit pour collaborer activement avec les autorités pour que le consommateur dispose du meilleur circuit de souscription et de consommation», indique-t-on. En ce sens, le président de Djezzy, qui récuse toute volonté de contester les décisions des autorités et de l'Autorité de régulation, indique que «ce n'est pas à nous de contester les décisions. On respecte les règles du jeu», dira-t-il, pour rassurer les consommateurs sur la question de la double numérotation. «La double numérotation s'explique et se respecte à court terme. Comme l'a indiqué l'ARPT, il y a d'une part la nécessité d'identification et d'autre part la nécessité de mesurer des volumes.» Toutefois, l'opérateur mobile n'est pas favorable au blocage de l'application Skype. «Cela me semble aller contre le sens de l'histoire que de bloquer l'accès à Skype», considère-t-il. Quid des offres, des investissements... ? Mais avec quelles offres Djezzy entend-il satisfaire cet engagement ? Vincenzo Nesci se montrera à ce sujet peu prolixe, précisant toutefois qu'il ne sera pas question d' «imiter» mais de présenter «nos propres offres». Ces offres tiendront compte, note-t-il, de l'expérience clientèle acquise, l'expertise de Vimpelcom, des attentes des consommateurs et de l'évolution du marché. De même que le président de Djezzy s'est refusé à donner des détails sur les montants des investissements à consentir, arguant que le problème du «cash» ne se pose pas, la société ayant «les moyens financiers de ses ambitions», en précisant que les engagements tiendront compte de l'évolution du service. Comme il s'est gardé de se prononcer sur le nombre d'abonnés 3G potentiels, même s'il avait précisé auparavant que «partout dans le monde, les premiers mois de mise en service de la 3G sont réservés à une petite catégorie spécifique, les early adopters». Indiquant que la démocratisation du service 3G «se fait réellement dans le temps», M. Nesci précisera que la courbe de passage à la 3G sera «lente, une pente ascendante». Il ne s'agira pas pourtant de négliger les abonnés 2G qui «ont toute notre attention», assure le premier manager de Djezzy. Rester le numéro 1 du marché du mobile De fait, la société, dont la «mission ne sera pas de lancer une technologie mais bien de la transformer pour permettre aux consommateurs algériens plus de communication, plus de connaissance, plus de collaboration et plus de création», entend rester, de manière concrète, le leader du marché du mobile. C'est également l'objectif que partagent l'Etat algérien et le groupe russe Vimpelcom, assurera Vincenzo Nesci qui s'est tenu à la réserve concernant les négociations en cours sur la cession de Djezzy.